Home » Horaires des messes (Page 4)
ÉDITORIAL – Dimanche 21 mai 2023 – 7e dimanche de Pâques
Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire N°21
Ecoutez l’homélie du Père Jimenez pour l’Ascension
Ecoutez l’homélie du Père Jimenez du 7e dimanche de Pâques

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17, 1b-11a
« Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »
Nous voici après l’Ascension, la liturgie nous donne à méditer ce texte de la prière sacerdotale de Jésus dans l’Evangile de Jean. C’est la prière de celui qui est déjà auprès du Père et Jean met ces paroles dans sa bouche avant la mort et la résurrection, l’Ascension et la Pentecôte.
Jean nous fait entrer dans l’intimité de la prière du Fils au Père. Jésus est dans cette attitude de cœur à cœur.
Les yeux levés au ciel, il affirme que sa tâche a été accomplie. Il a fait connaître le Père à ceux que ce dernier lui a donnés. Il peut à présent terminer sa mission. Cette prière se situe avant l’épisode de l’arrestation, nous savons que cette mission va se conclure par le salut sur la croix.
Jésus et le Père sont glorifiés l’un par l’autre, l’un et l’autre sont dans un partage. Ce qu’ils partagent, c’est leur être même, c’est l’amour dont ils sont la source et le réceptacle. Cet amour du Père et du Fils n’est pas jalousement gardé pour eux. L’Amour n’a de vérité que s’il est partagé et c’est à présent le don qui est fait aux disciples. Les disciples deviennent les porteurs de l’amour du Père et du Fils ou du Père par le Fils, pour le monde.
Le Fils a introduit les disciples dans une nouvelle ère, celle des porteurs d’amour. Ils revêtent la dignité de fils dans le Fils et sont dépositaires de sa mission. Ils ont à faire connaître le Père par l’unique moyen de l’Amour.
Le disciple est constitué comme tel par sa capacité à témoigner de l’Amour de Dieu à une humanité en quête de sens. Tous ne sont pas établis comme disciples, mais tous cherchent le sens de leur vie et Dieu, par les disciples en Jésus Christ, leur offre de connaître le sens de l’Amour.
Les disciples sont formés à l’école de l’Amour du Père et du Fils sous la motion de l’Esprit Saint. C’est cet Esprit Saint qui fait l’unité du Père et du Fils dans l’unique dynamique de l’Amour et c’est cet Esprit Saint qui va nous être envoyé par le Fils d’auprès du Père pour nous régénérer et faire de nous ces témoins d’amour dont le monde a tant besoin.
Nous sommes dans le monde, mais nous ne sommes pas du monde, le don de l’Esprit Saint va nous recréer et faire de nous ces créatures nouvelles, renouvelées par l’Amour de Dieu que nous avons à communiquer autour de nous.
Nous ne pouvons pas avoir de mission plus enthousiasmante que d’être ces témoins d’amour pour le monde.
Une question subsiste : acceptons-nous la mission ?
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 14 mai 2023 – 6e dimanche de Pâque
Retrouvez la Feuille Paroissiale Hebdomadaire N°20.
Ecoutez l’homélie du père Jorge Jimenez partie 1, partie 2.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14, 15-21

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. L’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas. »
Nous voici dans la dernière ligne droite du Temps pascal. Jeudi prochain, nous célébrerons l’Ascension, et, dix jours plus tard, la Pentecôte. L’Église naîtra ce jour-là du souffle et du feu.
Nous sommes aujourd’hui, dans la suite des promesses de Jésus. Mais d’une manière particulière : il y a dans cette parole, comme une angoisse. Si vous m’aimez…
Ce « si » est terrible, il peut nous laisser penser que les disciples peuvent faillir dans la réception de cet amour que Dieu leur offre. De là à penser que l’envoi de l’Esprit Saint est une réponse à notre incompétence à aimer, il n’y a qu’un pas, que je me permets de franchir.
L’Esprit Saint que le Père enverra à la demande du Fils doit nous permettre de pallier nos incapacités.
Jésus nous dit que, équipés de l’Esprit Saint, nous pourrons, grâce à notre amour pour Lui, reconnaître qu’Il est dans le Père et que le Père est en Lui. Cet Esprit qu’il nous enverra d’auprès du Père sera aussi notre Défenseur et il restera à nos côtés. Nous ne serons plus jamais seuls ! Ce qui est notre angoisse… Être seul face au monde qui ne reconnaît plus la présence de Dieu. Simplement parce que le monde ne peut pas le recevoir, et que seuls les véritables disciples pourront accueillir la vérité et l’Esprit de vérité. Nous voilà donc avertis, nous sommes équipés de l’Esprit qui est un don de Dieu, et qui nous permet de reconnaître le lien véritable qui existe entre le Père et le Fils.
Mais, bien plus encore, l’Esprit Saint est celui qui nous agrège au Fils. Par l’Esprit Saint, nous devenons participants de l’intimité du Père et du Fils et nous devenons, par conséquence, témoins et réceptacles de l’amour de Dieu, Père et Fils.
Le don de l’Esprit Saint nous crée de nouveau et nous donne des capacités de discernement de cette présence d’amour. Le Fils se manifeste à nous par notre capacité à reconnaître l’amour comme don de Dieu en tout lieu. Nous devenons, par l’Esprit Saint, des chercheurs de Dieu et donc des chercheurs d’amour.
Il n’y a pas de plus belle mission que de témoigner de cette recherche d’amour en tout temps et en tout lieu. Chercher l’amour de Dieu, c’est aussi chercher à le manifester et à devenir ainsi des disciples.
Accueillir celui que le monde ne peut accueillir, c’est en définitive vivre de cette mission que le Christ a inaugurée, et qu’il nous confie au quotidien : devenir des hérauts de l’amour.
Qui ne voudrait vivre de cet amour qui dessille les yeux et ouvre le cœur ?…
Aimer devient donc l’identité du chrétien et la mission de celui-ci.
Un chrétien véritable est mû par cette capacité d’aimer que Dieu a mise dans son cœur et qui le fait vivre. Dieu met en nous l’Esprit, qui cherche l’amour que Dieu est par lui-même.
Sommes-nous des amoureux de Dieu ? Des amoureux en Dieu ?
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 7 mai 2023 – 5e dimanche de Pâques
Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire n°19
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14, 1-12
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! »
Montre-nous le Père, cela suffit !
Merci, Philippe, de cette demande bien légitime.
Une fois que nous sommes avec le Père, nous avons la source, tout le reste est superflu. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints ? Les disciples de Jésus sont dans cette logique. Ils sont avec le Fils de Dieu et ils veulent le Père. Le Père va devoir lui aussi se justifier !
Ne sommes-nous pas, nous aussi, dans cette logique de la preuve et de la recherche de la certitude ?
Nous connaissons le Christ, pour la plupart d’entre nous, depuis notre plus petite enfance.
Nous baignons dans un bain de chrétienté, nos références et notre culture sont imprégnées, qu’on le veuille ou non, de références chrétiennes. Et pourtant, nous avons du mal à accueillir la foi dans sa plénitude.
Que reste-t-il de l’annonce du Christ : « Je pars vous préparer une place » ?
Cet engagement du Christ est toujours difficile à accueillir. Il y a même des pratiquants qui ont du mal avec l’annonce de la résurrection. On veut bien suivre les préceptes du Christ, son message, être admiratif devant son humanité, mais la résurrection est un pas difficile à franchir. Il y a des pratiquants non croyants !
Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Il nous faut prendre la totalité de l’annonce et non pas uniquement ce que nous pouvons comprendre ou accepter.
Le chemin, pourquoi pas ? Nous en revenons aux préceptes et au message. Jésus a bien parlé et il peut être rangé dans la catégorie des sages, voire même des maîtres spirituels ; il y en a eu d’autres avant lui et il y en aura d’autres après lui. Nous mettons son livre parmi ceux des philosophes et nous allons rechercher dans la Bible la citation qui nous convient quand nous manquons nous-mêmes de mots ou d’arguments.
La vérité, cela se complique un peu. Ponce Pilate dit lui-même « Qu’est-ce que la vérité ? » La vérité semble sujette à caution. Elle dépend de celui qui l’énonce. Même une vérité scientifique est remise en cause. Une vérité chasse l’autre. Dans un monde changeant, chacun se fait sa propre vérité, en puisant au supermarché toujours ouvert des théories et des certitudes. On a toujours fait, cru, dit, pensé… Alors où est la vérité immuable et intangible ? Chacun d’entre nous se trouve ballotté entre des vérités toutes aussi fiables et justes, mais où est la vérité vraie ?
Pour la résurrection, nous sommes tous des saint Thomas. Si je ne vois pas, je ne crois pas ! Il me faut des preuves. Il me faut des certitudes !
Jésus nous dit « Je suis » c’est le nom de Dieu révélé à Moïse. Pouvons-nous accepter de croire en la Parole de Dieu et de ne pas mettre notre savoir à la place du Créateur de toute chose ?
Il nous faut accepter de devenir des croyants, et pas seulement rester de « bons » pratiquants.
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 30 Avril 2023 – 4e dimanche de Pâques
Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire N°18.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10, 1-10

« Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »
Les brebis, le voleur et le berger, ou les brebis, les bandits et la porte ?
Il semble qu’il y ait comme une confusion dans l’esprit de Jésus.
Est-il la porte ou le berger ?
Une seule certitude, les brebis, quoi que l’on en pense, ont un esprit de discernement. Elles ne suivent pas n’importe qui, elles suivent celui qu’elles connaissent et qui les fait sortir.
Le berger a une mission : faire sortir les brebis. Il doit les guider, en les appelant par leur nom. Le pasteur a pour rôle de libérer les brebis et d’en prendre soin.
Si nous poussons cette parabole un peu plus loin, le pasteur est celui qui est le responsable des brebis qui lui sont confiées. Il doit non pas les asservir, mais leur faire découvrir l’espace qui les entoure et leur permettre d’évoluer sans encombre.
Le pasteur est au service de la liberté de ses brebis. Il ne doit ni les contraindre, ni les tromper. Il n’est pas au service de sa propre promotion, ni à la recherche de reconnaissance. Il est le pasteur, et pourquoi ne pas dire « le passeur ». Il doit permettre aux brebis de passer d’un état de troupeau indéfini à la condition de personne libre et consciente de ce qu’elle fait.
Nous l’avons tous compris : quand le Christ parle de « pasteur », il parle de lui-même, l’unique et vrai pasteur qui connaît chacune de ses brebis que nous sommes.
Il est évident que nous nous reconnaissons dans les brebis qui écoutent sa voix.
Mais il y a une mise en garde sévère : il y a des brigands qui se font passer pour des pasteurs. Il y a des usurpateurs qui tentent de séduire et d’attirer à eux. Ils n’ont pas d’autre fin que de mentir pour leur propre gloire et un succès immédiat. Ils ne
prennent pas soin des brebis, ni des personnes. D’ailleurs, ils égorgent et font périr au lieu de libérer et faire vivre.
Cet évangile est d’une actualité criante, nous avons tous en mémoire les méfaits de brigands qui, se faisant passer pour des pasteurs, ont corrompu et trahi.
Jésus est le pasteur, mais il est aussi la porte. Il est cette porte incontournable qu’il faut franchir et que les pasteurs véritables doivent permettre de discerner.
Jésus est bel et bien la porte, il n’y a pas d’autre nom par lequel nous soyons sauvés. Il nous faut passer par lui, par sa mort et sa résurrection. Il nous faut accepter de suivre son chemin et accueillir dans nos vies son modèle d’humilité.
C’est bien pour cela qu’il est tour à tour le pasteur qui nous guide et la porte qui nous introduit dans une vie nouvelle.
Nous sommes invités à le suivre et à devenir participants du Royaume.
Père Jorge JIMENEZ
« Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »
Les brebis, le voleur et le berger, ou les brebis, les bandits et la porte ?
Il semble qu’il y ait comme une confusion dans l’esprit de Jésus.
Est-il la porte ou le berger ?
Une seule certitude, les brebis, quoi que l’on en pense, ont un esprit de discernement. Elles ne suivent pas n’importe qui, elles suivent celui qu’elles connaissent et qui les fait sortir.
Le berger a une mission : faire sortir les brebis. Il doit les guider, en les appelant par leur nom. Le pasteur a pour rôle de libérer les brebis et d’en prendre soin.
Si nous poussons cette parabole un peu plus loin, le pasteur est celui qui est le responsable des brebis qui lui sont confiées. Il doit non pas les asservir, mais leur faire découvrir l’espace qui les entoure et leur permettre d’évoluer sans encombre.
Le pasteur est au service de la liberté de ses brebis. Il ne doit ni les contraindre, ni les tromper. Il n’est pas au service de sa propre promotion, ni à la recherche de reconnaissance. Il est le pasteur, et pourquoi ne pas dire « le passeur ». Il doit permettre aux brebis de passer d’un état de troupeau indéfini à la condition de personne libre et consciente de ce qu’elle fait.
Nous l’avons tous compris : quand le Christ parle de « pasteur », il parle de lui-même, l’unique et vrai pasteur qui connaît chacune de ses brebis que nous sommes.
Il est évident que nous nous reconnaissons dans les brebis qui écoutent sa voix.
Mais il y a une mise en garde sévère : il y a des brigands qui se font passer pour des pasteurs. Il y a des usurpateurs qui tentent de séduire et d’attirer à eux. Ils n’ont pas d’autre fin que de mentir pour leur propre gloire et un succès immédiat. Ils ne
prennent pas soin des brebis, ni des personnes. D’ailleurs, ils égorgent et font périr au lieu de libérer et faire vivre.
Cet évangile est d’une actualité criante, nous avons tous en mémoire les méfaits de brigands qui, se faisant passer pour des pasteurs, ont corrompu et trahi.
Jésus est le pasteur, mais il est aussi la porte. Il est cette porte incontournable qu’il faut franchir et que les pasteurs véritables doivent permettre de discerner.
Jésus est bel et bien la porte, il n’y a pas d’autre nom par lequel nous soyons sauvés. Il nous faut passer par lui, par sa mort et sa résurrection. Il nous faut accepter de suivre son chemin et accueillir dans nos vies son modèle d’humilité.
C’est bien pour cela qu’il est tour à tour le pasteur qui nous guide et la porte qui nous introduit dans une vie nouvelle.
Nous sommes invités à le suivre et à devenir participants du Royaume.
Père Jorge JIMENEZ
« Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »
Les brebis, le voleur et le berger, ou les brebis, les bandits et la porte ?
Il semble qu’il y ait comme une confusion dans l’esprit de Jésus.
Est-il la porte ou le berger ?
Une seule certitude, les brebis, quoi que l’on en pense, ont un esprit de discernement. Elles ne suivent pas n’importe qui, elles suivent celui qu’elles connaissent et qui les fait sortir.
Le berger a une mission : faire sortir les brebis. Il doit les guider, en les appelant par leur nom. Le pasteur a pour rôle de libérer les brebis et d’en prendre soin.
Si nous poussons cette parabole un peu plus loin, le pasteur est celui qui est le responsable des brebis qui lui sont confiées. Il doit non pas les asservir, mais leur faire découvrir l’espace qui les entoure et leur permettre d’évoluer sans encombre.
Le pasteur est au service de la liberté de ses brebis. Il ne doit ni les contraindre, ni les tromper. Il n’est pas au service de sa propre promotion, ni à la recherche de reconnaissance. Il est le pasteur, et pourquoi ne pas dire « le passeur ». Il doit permettre aux brebis de passer d’un état de troupeau indéfini à la condition de personne libre et consciente de ce qu’elle fait.
Nous l’avons tous compris : quand le Christ parle de « pasteur », il parle de lui-même, l’unique et vrai pasteur qui connaît chacune de ses brebis que nous sommes.
Il est évident que nous nous reconnaissons dans les brebis qui écoutent sa voix.
Mais il y a une mise en garde sévère : il y a des brigands qui se font passer pour des pasteurs. Il y a des usurpateurs qui tentent de séduire et d’attirer à eux. Ils n’ont pas d’autre fin que de mentir pour leur propre gloire et un succès immédiat. Ils ne
prennent pas soin des brebis, ni des personnes. D’ailleurs, ils égorgent et font périr au lieu de libérer et faire vivre.
Cet évangile est d’une actualité criante, nous avons tous en mémoire les méfaits de brigands qui, se faisant passer pour des pasteurs, ont corrompu et trahi.
Jésus est le pasteur, mais il est aussi la porte. Il est cette porte incontournable qu’il faut franchir et que les pasteurs véritables doivent permettre de discerner.
Jésus est bel et bien la porte, il n’y a pas d’autre nom par lequel nous soyons sauvés. Il nous faut passer par lui, par sa mort et sa résurrection. Il nous faut accepter de suivre son chemin et accueillir dans nos vies son modèle d’humilité.
C’est bien pour cela qu’il est tour à tour le pasteur qui nous guide et la porte qui nous introduit dans une vie nouvelle.
Nous sommes invités à le suivre et à devenir participants du Royaume.
Père Jorge JIMENEZ
« Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »
Les brebis, le voleur et le berger, ou les brebis, les bandits et la porte ?
Il semble qu’il y ait comme une confusion dans l’esprit de Jésus.
Est-il la porte ou le berger ?
Une seule certitude, les brebis, quoi que l’on en pense, ont un esprit de discernement. Elles ne suivent pas n’importe qui, elles suivent celui qu’elles connaissent et qui les fait sortir.
Le berger a une mission : faire sortir les brebis. Il doit les guider, en les appelant par leur nom. Le pasteur a pour rôle de libérer les brebis et d’en prendre soin.
Si nous poussons cette parabole un peu plus loin, le pasteur est celui qui est le responsable des brebis qui lui sont confiées. Il doit non pas les asservir, mais leur faire découvrir l’espace qui les entoure et leur permettre d’évoluer sans encombre.
Le pasteur est au service de la liberté de ses brebis. Il ne doit ni les contraindre, ni les tromper. Il n’est pas au service de sa propre promotion, ni à la recherche de reconnaissance. Il est le pasteur, et pourquoi ne pas dire « le passeur ». Il doit permettre aux brebis de passer d’un état de troupeau indéfini à la condition de personne libre et consciente de ce qu’elle fait.
Nous l’avons tous compris : quand le Christ parle de « pasteur », il parle de lui-même, l’unique et vrai pasteur qui connaît chacune de ses brebis que nous sommes.
Il est évident que nous nous reconnaissons dans les brebis qui écoutent sa voix.
Mais il y a une mise en garde sévère : il y a des brigands qui se font passer pour des pasteurs. Il y a des usurpateurs qui tentent de séduire et d’attirer à eux. Ils n’ont pas d’autre fin que de mentir pour leur propre gloire et un succès immédiat. Ils ne
prennent pas soin des brebis, ni des personnes. D’ailleurs, ils égorgent et font périr au lieu de libérer et faire vivre.
Cet évangile est d’une actualité criante, nous avons tous en mémoire les méfaits de brigands qui, se faisant passer pour des pasteurs, ont corrompu et trahi.
Jésus est le pasteur, mais il est aussi la porte. Il est cette porte incontournable qu’il faut franchir et que les pasteurs véritables doivent permettre de discerner.
Jésus est bel et bien la porte, il n’y a pas d’autre nom par lequel nous soyons sauvés. Il nous faut passer par lui, par sa mort et sa résurrection. Il nous faut accepter de suivre son chemin et accueillir dans nos vies son modèle d’humilité.
C’est bien pour cela qu’il est tour à tour le pasteur qui nous guide et la porte qui nous introduit dans une vie nouvelle.
Nous sommes invités à le suivre et à devenir participants du Royaume.
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 23 Avril 2023 – 3e dimanche de Pâques
Retrouvez la Feuille Paroissiale Hebdomadaire N°17.
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24, 13-35
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

Quel est le nom de l’autre disciple ? Cléophas est nommé, mais l’autre nous est inconnu. De très bons prédicateurs ont l’habitude de dire que l’autre, c’est toi, c’est nous. Alors pourquoi pas ?!
Nous sommes donc sur cette route de retour, un retour à la vie d’avant, un retour à notre quotidien. Les fêtes de la Pâque sont passées. Même les vacances sont terminées. Nous devons nous demander si cette année, quelque chose a changé.
Pour les deux disciples sur la route d’Emmaüs, la rencontre de cet inconnu a bouleversé leur vie. Ils suivaient Jésus, un prophète puissant. Ils faisaient partie de son groupe. La prédication de cet homme et ses actions les avaient confortés.Un autre style de vie était possible. Le Royaume de Dieu était inauguré.
Ils avaient retrouvé l’espérance que la domination romaine, et sans doute religieuse, leur avait confisquée. Avec Jésus, ils retrouvaient le goût de vivre. Mais ce goût venait d’être mis en croix, et un profond dégoût s’était emparé d’eux. Il ne leur restait plus qu’à retourner dans leur ville d’origine et à reprendre leur vie là où ils l’avaient laissée avant de rencontrer le Christ.
Nous avons, nous aussi, repris le cours normal de notre vie. Mais, cette année, avons-nous rencontré le Vivant ?
Il nous faudrait relire les célébrations de la semaine sainte et voir où Jésus nous a rejoints : au dimanche des rameaux et de la passion, quand tour à tour, nous avons crié avec la même force « Hosanna » et « Crucifiez-le » ?
Le jeudi saint, lors de l’institution de l’eucharistie où le Christ nous dit à genoux, « si votre vie n’est pas service, vous passez à côté du cœur de votre vie et de la messe » ?
Le vendredi saint, où avec la croix vénérée, nous ne savons pas de quel côté du marteau nous nous trouvons ?
Finalement, n’est-ce pas devant le tombeau ouvert que notre vie trouve son sens ?…
La mort a été vaincue et le Christ nous rejoint sur nos chemins d’Emmaüs.
Nous devons reprendre le cours habituel de nos existences, mais nos vies doivent en être transformées. Pendant ce triduum, nous avons suivi la passion de Notre-Seigneur et nous avons-nous-mêmes vécu cette même passion. Invités au cénacle, au Golgotha et au tombeau, nous sommes passés avec le Christ et les apôtres de la liesse à la trahison, de la désolation à la résurrection.
Il nous faut quitter la table d’Emmaüs et devenir témoins.
Si rien n’a changé dans nos vies, nous sommes passés à côté du don de Dieu : le Salut pour tous et pour chacun. Prenons ce temps de l’action de grâce et du silence.
Le Christ m’a donné sa vie, que vais-je faire de la mienne ?
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 2 avril 2023 – Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur – A
Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire N°14.
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 26, 14-27, 66

Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? »
La porte de la semaine sainte s’ouvre.
Dimanche des Rameaux et de la Passion. Deux qualificatifs pour une seule et même célébration. La joie de l’accueil triomphant de Jésus à Jérusalem et le scandale de la passion et de la croix.
Ce dimanche est, par sa teneur, insupportable. Comment peut-on, en moins de deux heures, passer de la plus grande exaltation à la douleur la plus insupportable ?!… Comment peut-on passer sans sourciller de la gloire à la mort du même homme ?!…
Le dimanche des Rameaux et de la Passion est un condensé du Triduum pascal, le condensé des trois jours saints. Nous sommes ce peuple qui, bien qu’intelligent et correctement formé, se laisse manipuler. Nous attendons le messie, le sauveur d’Israël, le prince de nos vies, celui qui vient combler nos attentes. Nous l’avons reconnu en Jésus, le Fils de l’homme.
Il est l’espérance de chaque homme, et – pour être paritaire de chaque femme – notre cœur l’a reconnu. Il est le Fils de Dieu, il est le créateur de toute chose, il est le maître de toute chose, notre foi le reconnaît.
Il entre à Jérusalem, il vient vivre avec nous le grand passage. Nous sommes comme le peuple hébreu esclave, il vient nous libérer. Hosanna ! Hosanna ! Nous chantons et nous proclamons notre joie. Il est avec nous, alors qui sera contre nous ?!…
Mais, bien vite, arrivent les préparatifs du repas. Ce repas pris en toute hâte, ce repas du départ, ce repas qui sera le dernier repas. Les disciples n’en savent rien, mais nous nous connaissons l’histoire. Déjà Judas a prémédité son œuvre. Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes, nous le savons, nous allons y participer. Où sommes-nous ? Au jardin de Gethsémani, au pressoir qui va voir des larmes de sang couler sur le visage du Christ, ou bien à table avec les disciples ?
Jésus nous enseigne à devenir serviteurs. Nous, qui parfois, pour moins de trente pièces, acceptons de livrer et de renier. Les jours suivants vont s’enchaîner à une vitesse vertigineuse : procès, crucifixion, mise au tombeau. Un seul mouvement pour éliminer celui qui nous empêche de nous prendre pour ce que ne nous sommes pas : les maîtres de tout, Dieu sur terre.
Le dimanche des Rameaux et de la Passion est cette célébration qui va se dérouler en trois jours, à partir de ce jeudi. Elle est le condensé de ce que les trois jours saints sont en substance, une même et seule célébration.
Le dimanche des Rameaux et de la Passion est ce dernier moment du temps du carême où le Christ nous demande de choisir entre la vie et la mort, entre la vérité et le mensonge, entre l’espérance et le néant.
Entrons par cette porte que le Christ nous ouvre et, une dernière fois, acceptons de nous laisser regarder par les yeux d’amour et de gratitude de celui que nous laissons prendre. Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 26 mars 2023 – 5 ème dimanche de carême – année A
Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire N°13
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 11, 1-45
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »

La réanimation de Lazare.
Lazare est réanimé et Jésus pleure. Il y a là une situation bien paradoxale. Pourquoi Jésus est-il si ému ? On nous dit par deux fois que Jésus aimait Lazare, et qu’il aimait également Marthe et Marie, ses deux sœurs. Est-ce à cause de ce lien si fort que les larmes coulent sur les joues de Jésus ? Pourtant, dès qu’il apprend la maladie de Lazare, Jésus ne se précipite pas, il prend son temps. Il reste encore deux jours sur place et il proclame que cette maladie ne conduit pas à la mort, mais à la gloire de Dieu.
Nous sommes devant une attitude bien mystérieuse : Lazare est-il mort ou pas ?
Il l’est, de toute évidence ; il sent déjà, cela fait quatre jours que Lazare a quitté cette vie.
Nous partageons le questionnement de Marthe et de Marie : pourquoi ce délai ? Mais aussi, pourquoi cette émotion ? S’il avait prévu de faire un miracle, alors son émotion est feinte. S’il ne l’avait pas prévu, pourquoi avoir attendu ?
Cet évangile pose plus de questions qu’il ne donne de réponses. En tout cas, apparemment.
La gloire de Dieu est le sujet principal de ce texte. Il faut que soit manifestée cette puissance de Dieu. Le Dieu de Jésus Christ est le Dieu de la vie, qui se révèle plus fort que la mort. Cette réanimation en est le témoignage. Les disciples devraient le savoir, les intimes de Jésus devraient le savoir, Marthe et Marie devraient le savoir. Mais non. On reproche à Jésus de ne pas avoir empêché Lazare de mourir. La mort fait partie de notre condition humaine. Jésus va-t-il extraire son ami de cette condition commune et n’être vu que comme un simple guérisseur ? S’il guérit Lazare, si Lazare ne passe pas par la porte de la mort, il n’y a pas de témoignage. La vie continue, c’est tout.
Mais il y a rupture de la vie. Lazare est mort, et il est réanimé. Les bandelettes enveloppent encore son corps, la mort viendra de nouveau le visiter. A présent, Jésus nous révèle qui il est. Mais qui a assez de foi pour croire en sa parole ? Ni ses disciples, ni ses amis. La réanimation de Lazare est ce signe fort que tous attendaient, mais que personne n’espérait.
Jésus pleure, non pas la mort de son ami, mais à cause du manque de foi de ceux qui l’entourent. Jésus pleure car sa parole ne suffit pas. Jésus pleure car il est sans arrêt mis en doute. Hier comme aujourd’hui, les larmes coulent sur le visage de Jésus, car ce n’est pas l’amitié ou l’amour qui font défaut, mais la foi.
Ce dimanche est le dernier où sont célébrés les scrutins pour les adultes qui demandent le baptême. On pourrait penser que l’objet de ce scrutin est de croire en la résurrection : mais non, Lazare est mort depuis. L’objet de ce dimanche est la foi, ce dimanche questionne notre relation à Dieu.
Où en sommes-nous, en ce chemin de carême ?
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 19 mars 2023 – 4e dimanche de Carême A
Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 12.
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 9, 1-41

Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. »
Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu’il a la rage … Quel manque de gratitude !
Quand on veut se débarrasser de Jésus, tous les prétextes sont bons, y compris celui de l’accuser de faire du bien.
Vous l’avez compris, ce n’est pas le procès de l’aveugle qui est l’objet de ce récit, mais bien celui de Jésus. Il faut par tous les moyens l’éliminer. L’aveugle n’est que le moyen utilisé pour atteindre le Christ.
Les disciples ont une question existentielle : « Qui a péché, lui ou ses parents ? ». S’il est aveugle, il est clair pour tous qu’il est l’objet d’une punition divine. Il y a du péché dans l’air.
D’ailleurs, il nous reste l’expression « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ! » quand il nous arrive quelque chose, surtout quand il s’agit de la santé.
« Rien », nous pouvons être rassurés. Il y a des bugs dans le programme – la maladie peut en être un – provoqués par un dérèglement que nous ne maîtrisons pas.
Il est aveugle, c’est un fait, et il aurait pu le rester. Mais la question des disciples devient un révélateur de la puissance de Dieu. « Va te laver ». Rien de plus simple. « Ôte la boue de tes yeux et vois ».
La puissance de Dieu se manifeste dans une simplicité désarmante, sans rite extraordinaire ; elle n’obéit pas non plus au bon vouloir de certains, quel que soit leur rang ou leur prétendue dignité. La puissance de Dieu est un révélateur de vérité. Combien sont dans le mensonge ?… La puissance de Dieu fascine et inquiète. « Qui a bien pu faire cela ? » Tous ont compris que Jésus était la source de cette guérison, mais comment s’attaquer à lui ? Alors on va s’arrêter au jour de la guérison : le sabbat. Travailler, rendre la vue le jour du sabbat, est contraire à toutes les règles. Le sabbat est fait pour Dieu et, par conséquent, pas pour l’homme. Il faut tout faire pour Dieu et rien pour l’homme. Dieu n’a qu’à obéir à ces lois ! Le système est bien rôdé, et chacun y trouve son compte.
Que d’aveugles nous entourent ! Ils sont incapables de voir que Dieu est sans cesse à l’œuvre. Qu’il n’a pas de jour prescrit pour agir.
Mais il est tellement plus pratique de lui assigner le rôle qui nous convient, plutôt que de nous émerveiller de son action… L’aveugle est guéri, il devient disciple, les pharisiens s’enfoncent dans la nuit de leur superbe, ils deviennent aveugles.
Le carême a pour objectif de nous permettre de sortir de notre nuit, d’ôter la boue de nos yeux et de nous convertir.
Allons-nous enfin avoir de la gratitude pour celui qui vient nous libérer de nos incapacités et de notre péché ? Il est temps d’accepter de laver nos yeux et de voir enfin la lumière de la vérité. Elle seule nous permet d’être pleinement vivant et de devenir à notre tour disciple.
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 12 mars 2023 – 3ème dimanche de Carême A
By Rédacteur_ in Accueil on . / Edit
Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 11.
Ecoutez l’homélie du père Jorge Jimenez sur l’Evangile de la Samaritaine
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 4, 5-42

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage :
« Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
La Samaritaine. Nous la connaissons bien, cette femme qui se rend au puits à l’heure où les femmes honnêtes sont à la maison. Qu’a-t-elle donc à cacher ? Pourquoi fuit-elle le regard et la compagnie des autres femmes du village ?
Jésus, qui s’adosse au puits. Un homme, en pleine journée, dans ce lieu où les jeunes garçons viennent flirter en bandes et rencontrer des groupes de jeunes filles en fin de journée. La rencontre est improbable et pourtant, elle a lieu.
« Donne-moi à boire ». Jésus a une demande, il est en manque, il a besoin de l’aide d’une personne. Jésus le juif demande de l’eau à une samaritaine. Les deux nations nourrissent une haine historique l’une envers l’autre, et pourtant le dialogue s’installe. Dialogue improbable qui va tout de suite à l’essentiel, il y a une urgence à être en vérité. Il se joue dans cette scène plus qu’il n’y paraît. La vie, la vie affective, la vie avec Dieu, les grands thèmes sont abordés en quelques phrases. Il y a l’eau vive qui désaltère, mais qui, en quelques mots, devient source jaillissante. Une source inépuisable, une source qui devient elle-même vie éternelle. N’est-ce pas là l’aspiration de chacun, avoir la vie qui n’en finit pas… Jésus la lui offre.
Puis vient la dimension affective de cette vie. En amour, chacun fait ce qu’il peut et non pas ce qu’il veut. Cinq hommes plus un sixième, nous pouvons imaginer les multiples déceptions de cette femme, et les regards qui pèsent sur elle. Nous comprenons facilement pourquoi elle fuit la compagnie des bien-pensants.
« Tu es un prophète ». Oui, il l’est, et la question de Dieu est centrale et cruciale. Où est Dieu ? Où le rencontrer ? Où le prier ? La question est éternelle et elle se pose aussi à nous. Dans une église, en pleine nature ou dans le secret de sa chambre, seul ou à plusieurs, en communauté ou en famille, nous pourrions à loisir multiplier les possibles. La réponse de Jésus est la seule fiable : « en esprit et en vérité », tout le reste n’est que tergiversations pour ne pas vivre de cœur à cœur avec Dieu.
Le cœur à cœur a eu lieu. La samaritaine et Jésus ont partagé leur intime, leur vérité, leur vie. La samaritaine a vécu une renaissance dans cette rencontre. Elle peut laisser sa cruche et aller, non plus affronter le regard des autres, mais vivre une rencontre avec les autres. Elle peut témoigner de son expérience, et les inviter à faire de même.
Ce chemin de carême peut être aussi le nôtre, il est l’occasion de ressaisir notre histoire devant le Seigneur, et d’aller témoigner de cette rencontre. Équipés de la force de Dieu, nous pourrons accueillir sa vie qui fortifie, pour devenir témoins de l’amour qui recrée, donne vie et courage.
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL – Dimanche 26 février 2023 – 1er dimanche de Carême A
Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 9.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 4, 1-11
« En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha… »
Avez-vous bien fini tous vos chocolats de Noël ? Je l’espère, car sinon, il faudra attendre un peu plus de quarante jours. Un peu plus, car, comme vous le savez, les dimanches et les solennités n’entrent pas dans le comput ecclésiastique des Quarante. Je vous laisse vérifier.
Le baptême de Jésus précède les tentations au désert. Il est comme un prélude à ce temps long d’épreuve et aussi, sans doute, de formation, dans un cœur à cœur avec Dieu son Père. Jésus a faim. Il est rattrapé dans son humanité par ce manque. Il y a une opportunité pour le tentateur. La faille est ouverte, il faut s’engouffrer. Trois lieux de tentation nous sont présentés : le manque, la défiance et le pouvoir.
Ces trois tentations en fait relèvent d’un même principe : je ne suis pas tout. J’ai besoin de manger, j’ai besoin que l’on prenne soin de moi et j’ai besoin d’être aimé. Nous nous reconnaissons tous dans ces trois besoins, qui pourraient être les besoins fondamentaux de vivre, être en sécurité et être en relation.
Le besoin de vivre semble n’être qu’organique : il me faut alimenter la machine pour qu’elle fonctionne. Mais pour quelle finalité ? Manger pour manger devient une pathologie. Mais manger pour vivre devient une évidence, et la vie en plénitude, nous l’obtenons par notre lien à la Parole de Dieu. Jésus nous dit, lors de cette première tentation, que nous serons pleinement des vivants quand la Parole de Dieu prendra vie en nous. Ce n’est plus moi qui vis mais la Parole, et donc le Christ, qui vit en moi. C’est à ce moment-là que je serai pleinement moi. Quand la Parole de Dieu aura rempli mes manques et mes failles.
Le second besoin est ce besoin de prendre soin. Les anges devraient prendre soin de nous, et sans doute le font-ils, mais c’est la tentation de l’individualisme. Ai-je besoin de quelqu’un ? Est-ce que je peux être seul dans le monde, sans Dieu ni maître ? Cette tentation est sournoise, car elle se dissimule sous un semblant de capacités accrues. En fait, elle témoigne d’une incapacité à remettre sa vie entre les mains de Dieu et d’un orgueil démesuré. Je ne suis rien que je n’ai reçu. Est-on capable de reconnaître que nous avons reçu de Dieu la vie, la croissance et l’être ? Est-on capable de reconnaître que nous lui sommes redevables de ce que nous sommes et de ce que nous faisons ?
Le dernier besoin est celui de la relation. C’est le plus simple à comprendre, mais peut être aussi le plus difficile à accueillir. J’ai besoin de l’autre, l’autre mon égal, mais aussi l’autre mon Dieu. Je suis en relation constante avec Dieu et sans doute je relègue cette relation à quelques heures par semaine, dans le meilleur des cas.
La vie, le prendre soin et la relation sont fondamentalement ce qui me spécifie, tout est orienté pour une vie pleine et épanouie. Mais elle ne le sera vraiment qu’en lien avec le Créateur. Si c’est ainsi, que craignons-nous ? Le carême est ce temps où nous devons revisiter nos besoins fondamentaux et les orienter d’une manière plus consciente vers le plein accomplissement de ce que nous sommes, en lien avec nos frères, sous le regard de Dieu.
Bon Carême
Père Jorge JIMENEZ