Retrouvez la Feuille Paroissiale Hebdomadaire N°17.
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24, 13-35
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »
Quel est le nom de l’autre disciple ? Cléophas est nommé, mais l’autre nous est inconnu. De très bons prédicateurs ont l’habitude de dire que l’autre, c’est toi, c’est nous. Alors pourquoi pas ?!
Nous sommes donc sur cette route de retour, un retour à la vie d’avant, un retour à notre quotidien. Les fêtes de la Pâque sont passées. Même les vacances sont terminées. Nous devons nous demander si cette année, quelque chose a changé.
Pour les deux disciples sur la route d’Emmaüs, la rencontre de cet inconnu a bouleversé leur vie. Ils suivaient Jésus, un prophète puissant. Ils faisaient partie de son groupe. La prédication de cet homme et ses actions les avaient confortés.Un autre style de vie était possible. Le Royaume de Dieu était inauguré.
Ils avaient retrouvé l’espérance que la domination romaine, et sans doute religieuse, leur avait confisquée. Avec Jésus, ils retrouvaient le goût de vivre. Mais ce goût venait d’être mis en croix, et un profond dégoût s’était emparé d’eux. Il ne leur restait plus qu’à retourner dans leur ville d’origine et à reprendre leur vie là où ils l’avaient laissée avant de rencontrer le Christ.
Nous avons, nous aussi, repris le cours normal de notre vie. Mais, cette année, avons-nous rencontré le Vivant ?
Il nous faudrait relire les célébrations de la semaine sainte et voir où Jésus nous a rejoints : au dimanche des rameaux et de la passion, quand tour à tour, nous avons crié avec la même force « Hosanna » et « Crucifiez-le » ?
Le jeudi saint, lors de l’institution de l’eucharistie où le Christ nous dit à genoux, « si votre vie n’est pas service, vous passez à côté du cœur de votre vie et de la messe » ?
Le vendredi saint, où avec la croix vénérée, nous ne savons pas de quel côté du marteau nous nous trouvons ?
Finalement, n’est-ce pas devant le tombeau ouvert que notre vie trouve son sens ?…
La mort a été vaincue et le Christ nous rejoint sur nos chemins d’Emmaüs.
Nous devons reprendre le cours habituel de nos existences, mais nos vies doivent en être transformées. Pendant ce triduum, nous avons suivi la passion de Notre-Seigneur et nous avons-nous-mêmes vécu cette même passion. Invités au cénacle, au Golgotha et au tombeau, nous sommes passés avec le Christ et les apôtres de la liesse à la trahison, de la désolation à la résurrection.
Il nous faut quitter la table d’Emmaüs et devenir témoins.
Si rien n’a changé dans nos vies, nous sommes passés à côté du don de Dieu : le Salut pour tous et pour chacun. Prenons ce temps de l’action de grâce et du silence.
Le Christ m’a donné sa vie, que vais-je faire de la mienne ?
Père Jorge JIMENEZ