Home » Accueil
ÉDITORIAL du 3 novembre 2024 – 31e dimanche du Temps Ordinaire – année B
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12, 28b-34
Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
Le Shema Israël est la prière juive par excellence. Ce texte a pour ainsi dire le statut du Notre Père des chrétiens.
Le scribe ne demande pas à Jésus quelle est la prière la plus importante du judaïsme, il lui demande quel est le premier de tous les commandements.
La réponse de Jésus ne commence pas par la liste de ce qu’il faut faire, ni par les attributs du Seigneur, il commence par la posture du croyant : « écoute ».
Le premier des commandements est l’écoute. Écoute ce que Dieu te dit.
Nous avons tous tendance à sauter ce premier temps pour aller au faire : faire mille et une choses, faire ce que nous croyons devoir faire, et ce sont souvent des choses bonnes, mais elles seraient meilleures si nous prenions le temps de cette écoute préliminaire.
Ensuite, vient le commandement de l’amour, amour de Dieu et amour du prochain. Ce que nous appelons le double commandement de l’Amour – qui est venu parfaire le décalogue reçu par Moïse au Sinaï – est cette écoute de la Parole de Dieu, où tous les commandements de la torah se trouvent justifiés, et où tout amour trouve sa source. L’acte d’écouter suppose de se taire, sans doute pour chacun de nous la chose la plus difficile à faire. Il s’agit de faire taire nos lèvres, mais aussi et surtout, de faire taire notre tumulte intérieur. Notre brouhaha qui nous parasite sans cesse et que nous masquons par d’autres bruits, extérieurs cette fois-ci. Bruits de nos appareils de musique, téléphones ou autres, bruits de nos cités, bruits de nos gesticulations. Jésus nous demande d’écouter sa Parole, sa présence. Comme pour Élie, Dieu nous parle dans le souffle ténu d’une brise légère. Dieu ne fait pas grand bruit, il ne s’impose pas par la violence. Tout comme l’amour, qui est sa nature propre.
Dieu ne cesse de nous parler, mais notre bruit le rend inaudible.
Écoute l’Amour et tu pourras aimer. Si tu aimes, tu auras découvert ce qu’est réellement le Royaume. L’Amour et le Royaume sont, comme les deux commandements, indissociables l’un de l’autre, Dieu et le prochain.
Apprenons à faire silence, apprenons à nous retirer loin des bruits, de notre bruit, pour entendre la parole d’amour que Dieu nous adresse sans cesse. La révélation de cet amour, amour pour tous et pour chacun, fait de nous dès maintenant des témoins acteurs du Royaume.
Père Jorge JIMENEZ
Commémoration de tous les fidèles défunts – 2 novembre 2024
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Fête de la Toussaint – 1er novembre 2024
Ecoutez l’homélie du Père Jimenez
La fête de la Toussaint (article du site du diocèse de Lyon).
Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. Chaque 1er novembre, l’Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ.
Si un certain nombre d’entre eux ont été officiellement reconnus, à l’issue d’une procédure dite de « canonisation », et nous sont donnés en modèles, l’Eglise sait bien que beaucoup d’autres ont également vécu dans la fidélité à l’Evangile et au service de tous. C’est bien pourquoi, en ce jour de la Toussaint, les chrétiens célèbrent tous les saints, connus ou inconnus.
Cette fête est donc aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles.
La sainteté n’est pas une voie réservée à une élite : elle concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ. Le pape Jean-Paul II nous l’a fait comprendre en béatifiant et canonisant un grand nombre de personnes, parmi lesquelles des figures aussi différentes que le Père Maximilien Kolbe, Edith Stein, Padre Pio ou Mère Térésa…
La vie de ces saints constitue une véritable catéchèse, vivante et proche de nous. Elle nous montre l’actualité de la Bonne nouvelle et la présence agissante de l’Esprit Saint parmi les hommes. Témoins de l’amour de Dieu, ces hommes et ces femmes nous sont proches aussi par leur cheminement – ils ne sont pas devenus saints du jour au lendemain -, par leurs doutes, leurs questionnements…en un mot : leur humanité.
La Toussaint a été longtemps célébrée à proximité des fêtes de Pâques et de la Pentecôte. Ce lien avec ces deux grandes fêtes donne le sens originel de la fête de la Toussaint : goûter déjà à la joie de ceux qui ont mis le Christ au centre de leur vie et vivre dans l’espérance de la Résurrection.
Les enjeux de la vie : comment résonnent-ils pour moi ?
Jeudi 21 novembre 2024 à 20h30 – à la maison paroissiale de Charbonnières-les-Bains
ÉDITORIAL du 27 octobre 2024 – 30 e dimanche du Temps Ordinaire – année B
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10, 46b-52
« Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle don l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Nous sommes nombreux à espérer, un jour, entendre cette parole. Quel est notre désir le plus profond ? L’aveugle, en demandant de retrouver la vue, demande bien plus. Il souhaite avoir une vie pleine, il souhaite sortir de cette exclusion misérable qui a fait de lui un mendiant.
Être aveugle, c’est être condamné à ne pas exister. Mais Bartimée n’est ni sourd ni sans intelligence.
Fils de David, prends pitié de moi !
Ce Bartimée sait que ce Jésus n’est pas un maître comme les autres. Il y a tant d’enseignants, de rabbins, qui se contentent de belles paroles… Ils parlent de Dieu, de la Loi, mais surtout des obligations que chacun doit respecter. Pour autant, ils ne prennent pas soin des personnes. Champions en discours, ils laissent les personnes dans leur néant.
Appeler « fils de David » ce rabbin, c’est lui reconnaître un privilège. Lui seul peut transformer le monde et répondre aux attentes véritables. Descendant direct du grand roi, il pourra faire ce que d’autres ne peuvent pas même imaginer.
Prends pitié de moi. J’ai du prix à tes yeux, j’existe, je sais que tu m’écoutes. La foule est un écran. La foule n’a pas de personnalité. La foule sépare, exclut.
Jésus se rapproche, il fend la foule comme Moïse pour advenir à la vérité.
Appelez-le. Qu’il vienne jusqu’à moi. Lui seul m’importe, car lui seul me connaît.
Va, ta foi t’a sauvé.
Le fils de Timée s’adresse au fils de David. L’un reconnaît l’autre par ce qu’il est, et l’autre par ce qu’il croit.
Les deux se rencontrent et les deux se reconnaissent : Jésus, comme celui qui peut donner à l’homme ce qui lui manque en vérité. Bartimée, comme celui qui espère et qui se sait déjà guéri. Sa foi lui a permis de voir en Jésus son sauveur.
Bartimée n’est pas le seul aveugle de l’histoire. La foule n’est-elle pas aveugle, elle aussi ? Par l’action de Jésus, elle qui était écran devient passerelle.
Quelle place occupons-nous vraiment ?
Nous souhaiterions crier vers le Christ « exauce-nous «. Mais, le plus souvent, nous crions dans le vide.
Avons-nous pleinement conscience de nos besoins et de nos manques ?
Que de fois notre demande est convenue ! Prenons le temps de discerner ce qui nous rendra libres et heureux et qui nous fera devenir passerelles et témoins du Christ.
Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL du 20 octobre 2024 – 29e dimanche du Temps Ordinaire – année B
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10, 35-45
Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent :« Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. »
Que veut dire une telle demande ?
Les dix autres disciples ont bien compris, mais Jacques et Jean veulent les places d’honneur, à la droite et à la gauche du maître.
S’ils réclament cette place, quelle sera la nôtre ?
Nous aussi, nous voulons les places d’honneur, chacun de nous veut les meilleures places. Être à la meilleure table, être le mieux placé sur la photo, dans la salle de spectacle … Qui voudrait la dernière place ?…
Jésus ne leur refuse pas cette place, il ne leur dit pas qu’ils sont orgueilleux, et il ne leur fait pas une quelconque réprimande : il leur parle ouvertement de sa Passion, qui sera aussi la leur. Jacques et Jean ne se dérobent pas. Ils acceptent la coupe et le bain.
Je ne sais pas s’ils ont saisi tout ce que représente la Passion, mais ils l’acceptent.
Il faut revenir sur le trouble des dix autres. Que critiquent-ils : la question ou le fait de vouloir être avec Jésus ? Les deux frères sont maladroits, surtout quand ils semblent vouloir forcer Jésus. Mais nous pouvons aussi lire leur désir de rester auprès de Jésus y compris dans sa mort et sa résurrection. N’estce pas le désir de tout chrétien véritable, vouloir être et rester auprès du Christ, tous les jours ? Si nous comprenons leur demande dans ce sens, elle est plus que légitime. Cette demande devrait même devenir la nôtre : ne jamais être séparé du Christ.
L’Église l’a bien compris, et une des prières du prêtre à voix basse lors de la messe, avant la communion, se termine par : « Fais que je demeure fidèle à tes commandements et que jamais je ne sois séparé de toi ».
Le malaise survient quand les dix disciples prêtent, à tort ou à raison, à Jacques et Jean de vouloir partager aussi la gloire de Jésus dans le Royaume.
Jésus ne laisse pas le doute s’installer et, prenant la parole, il remet chaque chose à sa place. De quel royaume parlons-nous ?
Nous ne sommes pas dans le modèle du monde. La gloire, les honneurs, la puissance et les richesses ne sont pas les finalités des disciples du Christ.
Les disciples du Christ doivent choisir une autre voie que celle du monde. Le service et l’humilité sont les signes du disciple.
L’échec au regard du monde pourrait être la gloire au regard de Dieu.
Il nous faudra offrir ce que nous avons, accepter l’humiliation du serviteur, se dépouiller y compris de notre fierté pour, qui sait, siéger à la droite ou à la gauche du Seigneur, si ces places nous sont destinées.
Père Jorge JIMENEZ