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ÉDITORIAL du 28 avril 2024 – 5 e dimanche de Pâques

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15, 1-8

« Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. » .

La promesse n’est-elle pas belle ? « Demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous ».Et l’on ne cesse de demander… Curieusement, rien ne se passe. En fait, notre volonténe se réalise pas, il y a comme un hiatus entre la promesse faite et sa réalisation.La promesse du Christ ne se réalise pas, et notre foi en lui est mise à mal par cette incertitude. Le Dieu de Jésus-Christ doit faire ce qu’il dit : il n’est pas possible que Celui qui se présente comme le chemin, la vérité et la vie ne réalise pas sa parole.

Au cours d’une récente conférence d’une théologienne, Mary Healy, lors de son passage à Lyon, la question de la réalisation des promesses a été posée par un auditeur. La réponse a été très concise – voire un peu brutale – à savoir que la réalisation des demandes est soit immédiate, soit différée, soit pour la vie éternelle.

Cela satisfait le théologien, mais pas forcément les êtres humains que nous sommes et qui aspirent à la réalisation de ces demandes à courte échéance. Si Dieu ne ment pas, pourquoi cet ajournement ?

Il se peut simplement que nous ayons oublié le premier membre de la réponse de Jésus : « Si vous demeurez en moi ». La condition de réalisation se trouve dans cette proposition du Christ de demeurer en lui. Le défi de la vie chrétienne réside dans cette assertion. D’ailleurs, les mots ‘demeure’ et ‘demeurez’ reviennent plusieurs fois dans l’évangile de Jean, ils sont le lieu de la rencontre et de la stabilité « Maître, où demeures-tu ? » (Jn 1, 38) « Venez et voyez » (Jn 1, 39). Ce thème est présent dès les premières lignes de cet évangile. Le problème ne se situe pas dans la réalisation des promesses mais dans notre adhésion à la personne du Christ. Notre foi est chrétienne, c’est-à-dire que nous croyons en Jésus Fils de Dieu fait homme, et non pas à une somme de valeurs – aussi belles et utiles qu’elles soient – mais à la suite d’une personne à laquelle nous devons être attachés. Pour reprendre l’image de la vigne : greffés.

Nous avons tous tendance à nous conformer à l’application d’une loi, d’un code, d’une morale. Si nous réalisons les préceptes de la loi, nous sommes dans le comportement juste et Dieu doit nous obéir. Nous avons un lien marchand à Dieu : je fais et tu dois faire. Mais dans la relation au Christ, nous ne sommes pas dans le registre commercial. Le lien amical, le lien du cœur à cœur, ne peut se satisfaire d’un rapport d’obligation réciproque : nous entrons dans un autre lien, bien plus subtil, bien plus existentiel.

C’est ce lien qu’il nous faut trouver et développer. Alors nous verrons, comme par surprise, que le Dieu de Jésus-Christ satisfait sans attendre nos justes demandes, comme un ami qui fait ce qui lui est possible pour son ami, comme un père pour ses enfants.

Père Jorge JIMENEZ

Feuille paroissiale du 27 avril au 5 mai 2024

Editorial – Dimanche 21 avril 2024 – 4e dimanche de Pâques

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

ÉDITORIAL du 14 avril 2024 – 3ème dimanche de Pâques

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24, 35-48


Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? »


Un spectre ne mange pas ! Mais, en même temps, un homme n’apparaît pas dans une pièce
fermée ! Alors, quel est le statut de Jésus ?
Il est Ressuscité ! La réponse est facile, en particulier dans le temps de Pâques.
Le corps de Jésus donne à voir ses plaies. Il s’agit bien du crucifié qui se présente devant eux.
La frayeur des disciples est compréhensible, et je suis sûr que nous la partagerions si nous
étions avec eux dans la salle haute.
Jésus se fait reconnaître une fois de plus, comme il l’a fait à Marie Madeleine, aux disciples
d’Emmaüs, ceux-là mêmes qui sont en train de raconter leur rencontre aux apôtres.
Jésus se fait reconnaître, c’est donc qu’il est différent de sa vie terrestre, tout en étant le même.
La résurrection imprime donc sa marque sur le corps de celui qui en est bénéficiaire, le Christ
lui-même en l’occurrence. Notre corps charnel est marqué par les épreuves de la vie, les joies et
les souffrances en particulier.
Mais le corps de résurrection, comment peut-on avoir une idée de ce qu’il sera ?
Certains parlent du corps de gloire, qui a passé l’épreuve de la vie, qui est transformé par
l’amour de Dieu, qui se manifeste en la résurrection.


Parfois, je demande aux personnes qui me posent cette question de faire l’expérience suivante :
fermez les yeux, pensez à une personne qui est décédée et que vous avez vraiment aimée. Que
voyez-vous d’elle ? Ses rides, ses douleurs, ses imperfections ? Non, bien évidemment …

Le corps que votre cœur a gardé en mémoire est sans doute sans rides ni taches, il est ce corps
glorieux que vous voyez pour elle. Et sans doute vous avez raison.


Le corps que Jésus donne à voir est de ce registre et il a l’air d’être différent pour chaque
manifestation du ressuscité, car le lien est particulier pour chacun.
Je n’irai pas beaucoup plus loin sur ce sujet, mais j’ai envie d’en tirer avec vous ces deux
réflexions :
Le Christ a besoin de se faire reconnaître. Soit nos yeux sont aveugles, soit il est différent, sans
doute un peu des deux. Je pense qu’il faut faire un effort pour reconnaître le Ressuscité. J’en
tirerai la leçon suivante : il nous faut être participants de cette rencontre. Jésus se donne à voir,
mais il nous faut vouloir le rencontrer. Combien de fois sommes-nous passés à côté de lui et nos
yeux étaient aveugles… Demandons au Seigneur de nous ouvrir les yeux et le cœur à sa
présence.

Ma seconde réflexion, plus triviale, est que la résurrection n’a rien à voir avec la littérature
concernant les spectres, les fantômes et divers ectoplasmes plus ou moins spirituels. La
résurrection du Christ est une réalité qui nous ouvre un avenir où nous serons honorés dans
notre corps
, seul lieu de rencontre entre les hommes, seul lieu de manifestation de l’amour
humain, seul véritable désir de Dieu pour nous.


Père Jorge JIMENEZ

Feuille paroissiale du 13 au 28 avril 2024

ÉDITORIAL du 7 avril 2024 – 2e dimanche de Pâques – Dimanche de la Miséricorde

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20, 19-31

Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Thomas et le risque de la foi…
Je crois que nous avons tous un faible pour Thomas. Il est celui qui nous dit d’une manière toute particulière que croire n’est pas une évidence.
Le Christ est mort et a été enseveli, cela ne fait aucun doute : les témoins sont nombreux, tout Jérusalem était là. Quelques femmes sont allées prendre soin du corps et la pierre était roulée. Le doute commence à s’immiscer. Pierre et l’autre disciple se sont rendus auprès du tombeau et ils n’ont rien vu. L’un a cru, l’autre on ne sait toujours pas. Il y a certaines personnes qui disent l’avoir reconnu, pourquoi pas…
Mais moi, quelle preuve ai-je que le Christ est vivant ?
L’interrogation de Thomas est aussi la nôtre. Notre foi, aussi forte que nous puissions la proclamer, est toujours fragile.
Pourquoi notre temps, comme tous les temps d’ailleurs, est-il à la recherche de preuves ? Saint Thomas n’est que le premier.
Depuis saint Anselme, en passant par Kant ou saint Thomas d’Aquin, beaucoup ont essayé de prouver que Dieu existe.
Le saint suaire est-il une preuve de la résurrection ?
Si oui, alors pourquoi y a-t-il encore des personnes athées et d’autres religions ?
La question nous met un rien mal à l’aise. La foi n’a pas besoin de preuve sinon ce ne serait pas la foi, mais le savoir. Je sais que Dieu est vivant.
Cette phrase fait aussi mal aux entournures.
La seule chose que je sais est ce que la Tradition m’a transmis. Je crois parce que d’autres avant moi ont cru.
Et là, il se passe quelque chose d’inouï : j’accepte que mon intelligence devienne servante de ma foi. Cet acte est essentiel. Je n’ai pas de preuves, je n’ai pas de savoir, les témoignages que j’ai me suffisent et l’expérience que je fais me suffit. La foi vient recouvrir le doute.
C’est le chemin de Thomas, il passe par le témoignage des disciples, la demande de preuve et sa propre expérience de rencontre avec le Ressuscité avant d’abandonner sa superbe.
Peu d’entre nous parcourrons la totalité du chemin de Thomas. La rencontre en chair et en os de Jésus est fort improbable : c’est pourquoi le Christ s’adresse directement à nous dans cet évangile : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Père Jorge JIMENEZ

Feuille paroissiale du 6 au 14 avril 2024

Sacrement des malades

Le sacrement des malades sera proposé lors des messes

  • du samedi 4 mai à 18h30 à Lentilly
  • du dimanche 5 mai à 10h30 à Charbonnières les Bains

La préparation au sacrement des malades est prévue

  • le mardi 9 avril de 15 à 16 heures salle saint Edmond à La Tour de Salvagny
  • le jeudi 11 avril de 15 à 16 heures, maison paroissiale Charbonnières

ÉDITORIAL du 31 mars 2024 – Dimanche de Pâques

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour la veillée Pascale

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour le dimanche de Pâques

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20, 1-9.

C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

Elle court, elle court vite.
Marie Madeleine ne peut s’empêcher de courir vers Simon Pierre et l’autre disciple.
Nous savons tous que cet inconnu est le rédacteur de l’évangile, l’apôtre Jean, celui que Jésus aimait, mais comment se nommer soi-même dans cette aventure qui est celle de la foi …
Elle court, et eux aussi se mettent à courir, comme s’il y avait une urgence : la parole de Marie Madeleine a provoqué en eux un trouble. A-t-on volé le corps ? Que s’est-il passé ? Leur maître est mort, ils l’ont vu sur la croix, ils l’ont accompagné dans ce tombeau neuf, la pierre a été roulée et deux gardes ont veillé toute la nuit. Que vient nous dire cette femme ?
Ils courent, il y a urgence.
Les voilà tous deux face à cet impossible. La pierre est roulée. Pierre regarde et ne voit que ce qui est matériel, les linges pliés. L’autre disciple ne voit rien, et il croit.
Ces mêmes linges, posés à plat, n’ont pas la même signification pour les deux disciples. Pour l’un, ils n’évoquent rien, pour l’autre ils sont le signe d’une absence.
Jésus n’est plus là. Il est parti, il a mis de l’ordre. Tout est à sa place. Tout est accompli.
Si Jésus n’est plus là, c’est que sa parole a dit vrai. ‘Je ressusciterai d’entre les morts, je me réveillerai de la mort’. Il l’a fait. S’il n’est plus là, c’est qu’il est ailleurs. A-t-on déjà vu des morts quitter leur tombeau ? Jésus est donc vivant.
La foi de Jean est surprenante, elle se base sur la relation qu’il avait entretenue avec Jésus. Ce n’est pas son intelligence qui déduit des objets la véracité de la résurrection.
Nulle intelligence ne peut déduire d’un lieu vide et rangé, la résurrection. Il n’y a que le lien de confiance et d’amour qui peut voir, dans le rien, la vérité d’une parole.
Jean aime et nous invite à aimer. Jean laisse son coeur s’exprimer. Il crut.
Il y a déjà quelques années que nous assistons fidèlement à l’office de Pâques. Nous faisons nos pâques, comme la tradition nous demande de le faire. Mais que faisons-nous au juste ? Un acte social, obéir à une règle ou répondre à une exigence d’amour.
Faire ses pâques, ce n’est pas assister à une messe une fois par an, pour être en règle, c’est accepter de faire un passage.
Pâques est le passage du peuple juif de l’esclavage à la terre de liberté, ils ont traversé la mer. Pour le Christ, c’est le passage de la mort à la vie, il a traversé notre ennemi héréditaire. Et pour nous, quel est le passage que nous sommes invités à faire cette année ? Allons-nous traverser le doute, l’habitude, les convenances, pour devenir disciples du Ressuscité ?
Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

Père Jorge JIMENEZ

Feuille paroissiale du 30 mars au 7 avril 2024

Diocèse de Lyon

Flux L’Evangile quotidien

  • Évangile : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-6)

Le saint du jour