Retour en images sur cette célébration inter paroissiale
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour cette messe de fin d’année pastorale
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4, 35-41
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent?
Nous sommes perdus. Voilà une phrase que certains d’entre nous peuvent dire ou penser quand ils analysent notre monde. Entre les guerres, les augmentations, la politique et que sais-je encore, il est presque naturel de se tourner vers le Seigneur et de crier : « Nous sommes perdus ! »
La scène se passe sur l’eau et nous savons tous que l’eau est un signe de mort. Si cette scène se passe sur l’eau, c’est que la mort et les difficultés nous entourent, elles sont notre environnement le plus immédiat. Chacun peut faire sa propre liste, et force est de constater qu’elle s’allonge plus nous prenons de l’âge.
Nous sommes dans cette barque, la tempête fait rage. Nous sommes dans l’ordinaire de notre vie, mais nous ne pouvons pas réaliser que nous ne sommes pas seuls. Nous nous comportons comme si tout dépendait de nous. Nous sommes toujours, d’après nous, seuls face aux vicissitudes de la vie et nous devons trouver les ressources et les solutions par nous-mêmes.
Mais ici, les disciples se tournent vers Jésus, qui dort !
Son attitude est surprenante et déconcertante. Nous devons donc vraiment nous débrouiller seuls dans cette vie ?! Lui, il dort, paisible, au milieu de la mer démontée.
Mais pourquoi cette attitude ? Pourquoi ne partage-t-il pas nos angoisses et nos frayeurs ? Pourquoi Jésus est-il paisible quand nous sommes dans la tourmente ?
Qu’ai-je fait, mon Dieu, pour que tout cela m’arrive !?
D’un seul coup, voilà Dieu qui apparaît. Nous nous tournons vers lui, nous avons besoin de lui. Sa réponse nous désarçonne : « Vous n’avez pas encore la foi ! »
La réponse nous recentre sur l’essentiel : la foi. Sans elle, nous sommes malmenés et ballottés, tout prend une ampleur considérable, tout peut nous faire douter et chuter. Sans elle, nous sommes seuls au monde.
Jésus nous rassure : nous ne sommes pas seuls, nous ne sommes jamais seuls, même si les apparences sont contre nous, même si notre environnement immédiat nous conduit à douter, la parole de Dieu est là.
La puissance de Dieu est à l’œuvre.
Qui est-il pour que tout lui obéisse, y compris les puissances de mort ?
Cet épisode de la tempête apaisée est une belle image de nos vies mais aussi de la vie de l’Église. Rien ne va plus, tout nous est contraire. Ce monde se détourne de Dieu et l’Église est ce paquebot qui réagit avec une lenteur considérable. Pourquoi notre Église n’est-elle pas plus réactive, pourquoi n’est-elle pas au rythme du monde, pourquoi ne s’adapte-t-elle pas ?
Si nous poursuivons dans ce sens, il n’y a qu’un pas pour dire que l’Église doit être en accord avec le monde et donc avec les puissances de mort qui le régissent.
N’oublions jamais que le paquebot Église est conduit par le Christ et que, dans l’Église comme dans notre vie, il nous est demandé de faire confiance, d’avoir la foi et de se mettre à la suite de Jésus. Alors, comme lui, nous pourrons être sereins dans ce monde qui semble avoir perdu le cap.
Père Jorge JIMENEZ