Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire N°13
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 11, 1-45
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »
La réanimation de Lazare.
Lazare est réanimé et Jésus pleure. Il y a là une situation bien paradoxale. Pourquoi Jésus est-il si ému ? On nous dit par deux fois que Jésus aimait Lazare, et qu’il aimait également Marthe et Marie, ses deux sœurs. Est-ce à cause de ce lien si fort que les larmes coulent sur les joues de Jésus ? Pourtant, dès qu’il apprend la maladie de Lazare, Jésus ne se précipite pas, il prend son temps. Il reste encore deux jours sur place et il proclame que cette maladie ne conduit pas à la mort, mais à la gloire de Dieu.
Nous sommes devant une attitude bien mystérieuse : Lazare est-il mort ou pas ?
Il l’est, de toute évidence ; il sent déjà, cela fait quatre jours que Lazare a quitté cette vie.
Nous partageons le questionnement de Marthe et de Marie : pourquoi ce délai ? Mais aussi, pourquoi cette émotion ? S’il avait prévu de faire un miracle, alors son émotion est feinte. S’il ne l’avait pas prévu, pourquoi avoir attendu ?
Cet évangile pose plus de questions qu’il ne donne de réponses. En tout cas, apparemment.
La gloire de Dieu est le sujet principal de ce texte. Il faut que soit manifestée cette puissance de Dieu. Le Dieu de Jésus Christ est le Dieu de la vie, qui se révèle plus fort que la mort. Cette réanimation en est le témoignage. Les disciples devraient le savoir, les intimes de Jésus devraient le savoir, Marthe et Marie devraient le savoir. Mais non. On reproche à Jésus de ne pas avoir empêché Lazare de mourir. La mort fait partie de notre condition humaine. Jésus va-t-il extraire son ami de cette condition commune et n’être vu que comme un simple guérisseur ? S’il guérit Lazare, si Lazare ne passe pas par la porte de la mort, il n’y a pas de témoignage. La vie continue, c’est tout.
Mais il y a rupture de la vie. Lazare est mort, et il est réanimé. Les bandelettes enveloppent encore son corps, la mort viendra de nouveau le visiter. A présent, Jésus nous révèle qui il est. Mais qui a assez de foi pour croire en sa parole ? Ni ses disciples, ni ses amis. La réanimation de Lazare est ce signe fort que tous attendaient, mais que personne n’espérait.
Jésus pleure, non pas la mort de son ami, mais à cause du manque de foi de ceux qui l’entourent. Jésus pleure car sa parole ne suffit pas. Jésus pleure car il est sans arrêt mis en doute. Hier comme aujourd’hui, les larmes coulent sur le visage de Jésus, car ce n’est pas l’amitié ou l’amour qui font défaut, mais la foi.
Ce dimanche est le dernier où sont célébrés les scrutins pour les adultes qui demandent le baptême. On pourrait penser que l’objet de ce scrutin est de croire en la résurrection : mais non, Lazare est mort depuis. L’objet de ce dimanche est la foi, ce dimanche questionne notre relation à Dieu.
Où en sommes-nous, en ce chemin de carême ?
Père Jorge JIMENEZ