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ÉDITORIAL – Dimanche 28 mai 2023 – Dimanche de Pentecôte

Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire N°22

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20, 19-23

Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Me voici perplexe. Le don de l’Esprit Saint en saint Jean s’accompagne du don de pardonner les péchés. Jusqu’à présent, je croyais que ce pouvoir était lié à la personne de saint Pierre et non à tous ceux qui reçoivent l’Esprit Saint, les baptisés-confirmés. Je pense qu’il nous faut réfléchir un peu plus avant et qualifier les péchés. De quels péchés parle Jésus ressuscité en ce soir où il souffle sur eux ?

Jésus donne aux disciples rassemblés dans la chambre haute cette capacité à ne pas ajouter de l’horreur au malheur.

Le péché est un malheur et nous pourrions sans doute tergiverser pendant des heures pour qualifier chaque péché, chaque faute, chaque entorse à la règle ; mais si nous regardons le péché comme une rupture d’amour envers soi, envers les autres et envers Dieu, effectivement, ne plus aimer est un grand malheur. Ajouter de l’horreur à ce malheur serait condamner la personne à rester dans un état de ‘non amour’ et lui interdire tout retour à une vie normale, qui est celle de pouvoir aimer de nouveau.

S’aimer, se considérer comme aimable et accepter de recevoir de Dieu cet Amour et cette capacité d’aimer est notre identité la plus profonde. : « Je te permets de faire de nouveau cette expérience d’amour. Je ne te réduis pas à ce que tu as fait ou pensé. » Voici l’acte d’amour véritable qui voit en l’autre un demain, renouvelé, toujours possible. Voici ce que l’Esprit Saint, que nous avons reçu, nous permet de faire et de vivre. J’espère sincèrement que nous utilisons ce don de Dieu de façon habituelle.

Les péchés, qui sont ceux que le Christ a réservés à saint Pierre, sont ceux qui conduisent à la mort. Nous parlons de la mort éternelle, la mort de l’âme. La mort de cette partie de Dieu qui est en nous et que nous faisons mourir volontairement par notre refus de vivre et de laisser vivre. Il ne s’agit plus de l’amour que nous ne laissons pas s’exprimer, mais de la mort que nous manifestons par nos choix et nos actions.

Il faut tout le pouvoir des disciples de Jésus, et la force de l’Esprit Saint, pour combattre cette horreur et ce malheur, et sortir vainqueur de la mort éternelle.

Jésus donne à son Église, par les successeurs de Pierre – les évêques – et à leurs collaborateurs – les prêtres – le pouvoir de libérer l’humanité de la mort éternelle et de lui permettre de revenir humblement vers Dieu et la vie.

Cette faculté de remettre les péchés, ou de les retenir, est ce don que Dieu fait à son Église et à ses ministres par la succession apostolique, de pouvoir œuvrer pour la vie et pour la paix, car vie et paix sont intimement liées. L’une appelle l’autre et réciproquement : je vous donne ma paix et vous recevez la vie.

L’absolution sacramentelle se finit par : « Allez en paix. Vivez en paix et soyez témoins de l’amour et de la vie que Dieu a mis dans votre cœur et qu’il vous a permis de retrouver. » Le don de l’Esprit Saint est aussi le don de l’Église.

Église qui se veut témoin de vie et d’amour pour ce monde en quête de paix.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 23 Avril 2023 – 3e dimanche de Pâques

Retrouvez la Feuille Paroissiale Hebdomadaire N°17.

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24, 13-35

Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

Les pèlerins d’Emmaüs – Le Caravage

Quel est le nom de l’autre disciple ? Cléophas est nommé, mais l’autre nous est inconnu. De très bons prédicateurs ont l’habitude de dire que l’autre, c’est toi, c’est nous. Alors pourquoi pas ?!

Nous sommes donc sur cette route de retour, un retour à la vie d’avant, un retour à notre quotidien. Les fêtes de la Pâque sont passées. Même les vacances sont terminées. Nous devons nous demander si cette année, quelque chose a changé.

Pour les deux disciples sur la route d’Emmaüs, la rencontre de cet inconnu a bouleversé leur vie. Ils suivaient Jésus, un prophète puissant. Ils faisaient partie de son groupe. La prédication de cet homme et ses actions les avaient confortés.Un autre style de vie était possible. Le Royaume de Dieu était inauguré. 

Ils avaient retrouvé l’espérance que la domination romaine, et sans doute religieuse, leur avait confisquée. Avec Jésus, ils retrouvaient le goût de vivre. Mais ce goût venait d’être mis en croix, et un profond dégoût s’était emparé d’eux. Il ne leur restait plus qu’à retourner dans leur ville d’origine et à reprendre leur vie là où ils l’avaient laissée avant de rencontrer le Christ.

Nous avons, nous aussi, repris le cours normal de notre vie. Mais, cette année, avons-nous rencontré le Vivant ?

Il nous faudrait relire les célébrations de la semaine sainte et voir où Jésus nous a rejoints : au dimanche des rameaux et de la passion, quand tour à tour, nous avons crié avec la même force « Hosanna » et « Crucifiez-le » ?

Le jeudi saint, lors de l’institution de l’eucharistie où le Christ nous dit à genoux, « si votre vie n’est pas service, vous passez à côté du cœur de votre vie et de la messe » ?

Le vendredi saint, où avec la croix vénérée, nous ne savons pas de quel côté du marteau nous nous trouvons ?

Finalement, n’est-ce pas devant le tombeau ouvert que notre vie trouve son sens ?…

La mort a été vaincue et le Christ nous rejoint sur nos chemins d’Emmaüs.

Nous devons reprendre le cours habituel de nos existences, mais nos vies doivent en être transformées. Pendant ce triduum, nous avons suivi la passion de Notre-Seigneur et nous avons-nous-mêmes vécu cette même passion. Invités au cénacle, au Golgotha et au tombeau, nous sommes passés avec le Christ et les apôtres de la liesse à la trahison, de la désolation à la résurrection.

Il nous faut quitter la table d’Emmaüs et devenir témoins.

Si rien n’a changé dans nos vies, nous sommes passés à côté du don de Dieu : le Salut pour tous et pour chacun. Prenons ce temps de l’action de grâce et du silence.

Le Christ m’a donné sa vie, que vais-je faire de la mienne ?

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 16 avril 2023 – Deuxième dimanche de Pâques – Dimanche de la Miséricorde

Retrouvez la Feuille Paroissiale Hebdomadaire N°16.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20, 19-31

Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

L’incrédulité de Saint Thomas (Maestro dei Giocatori) 1620-1640

La paix soit avec vous ! Nous reconnaissons la salutation de nos évêques et, bien sûr, celle de Jésus en ce premier jour de la semaine. Le premier don du Christ ressuscité est la paix. Cette paix qui s’accompagne, lors de cette première visite aux apôtres, d’un envoi en mission, d’une responsabilité envers les péchés et du don de l’Esprit Saint. Il y a là comme un air de pentecôte.

Jean nous rapporte deux visites à une semaine d’intervalle. Mais il note aussi l’absence de Thomas, le jumeau. Dans ce texte, nous découvrons une double absence, celle de l’apôtre et celle de la foi.

Ne trouvez-vous pas un rien surprenant que les apôtres n’ont pas obéi à la parole du ressuscité « Allez, je vous envoie » ? Il n’est pas rare qu’une parole ne soit pas suivie immédiatement d’effet, mais là, ce n’est pas un chef, ou un curé, qui parle, mais bien le Christ lui-même. Alors, ne soyons pas trop étonnés du manque de réactivité de nos communautés…

Les apôtres sont pétrifiés par la mort de Jésus, et par la crainte de subir le même sort que lui, mais aussi par la visite de celui-ci. Jésus n’est plus dans le tombeau, mais qu’il soit au milieu de leur groupe, cela n’est pas imaginable. Quelle est la probabilité qu’un mort vienne les visiter, qu’il leur demande de quitter le lieu où ils se sentent à l’abri, et qu’il leur donne le pouvoir de l’Esprit Saint de remettre les péchés ?…

Nous avons l’habitude de ce texte et nous avons le tournis devant tant d’éléments, combien plus les apôtres. Thomas est absent. Ce Thomas qui pose toujours les bonnes questions qui nous rassurent. Il est le jumeau, il a la force et la personnalité de deux personnes. S’il n’a pas la force physique, il a au moins la force morale, rien ne lui fait peur. « Si je ne mets pas la main, non, je ne croirai pas. »

Quelle belle réponse que celle du ressuscité : « Cesse d’être incrédule, sois croyant » !

La paix est avec toi !

Thomas fait le chemin de la foi. Il quitte son arrogance et se revêt d’humilité : « Mon Seigneur et mon Dieu » Le jumeau fait une synthèse. Ce Jésus est celui qu’il attendait. Il est celui qu’il espérait, celui en qui il avait mis son espérance. Jésus attendait son acte de foi. Il y a maintenant une double parole de reconnaissance. Le ressuscité est là et Thomas également.

Le jumeau incarne cette partie de chacun de nous qui veut croire à la résurrection mais qui n’y arrive pas totalement. Cette partie rationaliste et scientifique qui accepte les valeurs et le discours de Jésus, mais qui a du mal à le reconnaître comme le seul Dieu vivant et vrai. Il incarne cette portion de l’humanité, dont nous pouvons faire partie, qui ne peut accepter que Dieu soit plus grand que nous, qu’il ait vaincu la mort, qu’il nous donne des responsabilités et nous envoie en mission. Thomas et cette partie jumelle qui lutte, qui questionne, et qui finalement professe la foi.

Acceptons-nous de faire le chemin de Thomas et de partir, au risque de la foi ?

La paix est avec nous ! Devenons croyants.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 26 mars 2023 – 5 ème dimanche de carême – année A

Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire N°13

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 11, 1-45

 « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »

Jean 11, 44 « Déliez-le, et laissez-le aller. »

La réanimation de Lazare.

Lazare est réanimé et Jésus pleure. Il y a là une situation bien paradoxale. Pourquoi Jésus est-il si ému ? On nous dit par deux fois que Jésus aimait Lazare, et qu’il aimait également Marthe et Marie, ses deux sœurs. Est-ce à cause de ce lien si fort que les larmes coulent sur les joues de Jésus ? Pourtant, dès qu’il apprend la maladie de Lazare, Jésus ne se précipite pas, il prend son temps. Il reste encore deux jours sur place et il proclame que cette maladie ne conduit pas à la mort, mais à la gloire de Dieu.

Nous sommes devant une attitude bien mystérieuse : Lazare est-il mort ou pas ?

Il l’est, de toute évidence ; il sent déjà, cela fait quatre jours que Lazare a quitté cette vie.

Nous partageons le questionnement de Marthe et de Marie : pourquoi ce délai ? Mais aussi, pourquoi cette émotion ? S’il avait prévu de faire un miracle, alors son émotion est feinte. S’il ne l’avait pas prévu, pourquoi avoir attendu ?

Cet évangile pose plus de questions qu’il ne donne de réponses. En tout cas, apparemment.

La gloire de Dieu est le sujet principal de ce texte. Il faut que soit manifestée cette puissance de Dieu. Le Dieu de Jésus Christ est le Dieu de la vie, qui se révèle plus fort que la mort. Cette réanimation en est le témoignage. Les disciples devraient le savoir, les intimes de Jésus devraient le savoir, Marthe et Marie devraient le savoir. Mais non. On reproche à Jésus de ne pas avoir empêché Lazare de mourir. La mort fait partie de notre condition humaine. Jésus va-t-il extraire son ami de cette condition commune et n’être vu que comme un simple guérisseur ? S’il guérit Lazare, si Lazare ne passe pas par la porte de la mort, il n’y a pas de témoignage. La vie continue, c’est tout.

Mais il y a rupture de la vie. Lazare est mort, et il est réanimé. Les bandelettes enveloppent encore  son corps, la mort viendra de nouveau le visiter. A présent, Jésus nous révèle qui il est. Mais qui a assez de foi pour croire en sa parole ? Ni ses disciples, ni ses amis. La réanimation de Lazare est ce signe fort que tous attendaient, mais que personne n’espérait.

Jésus pleure, non pas la mort de son ami, mais à cause du manque de foi de ceux qui l’entourent. Jésus pleure car sa parole ne suffit pas. Jésus pleure car il est sans arrêt mis en doute. Hier comme aujourd’hui, les larmes coulent sur le visage de Jésus, car ce n’est pas l’amitié ou l’amour qui font défaut, mais la foi.

Ce dimanche est le dernier où sont célébrés les scrutins pour les adultes qui demandent le baptême. On pourrait penser que l’objet de ce scrutin est de croire en la résurrection : mais non, Lazare est mort depuis. L’objet de ce dimanche est la foi, ce dimanche questionne notre relation à Dieu.

 Où en sommes-nous, en ce chemin de carême ?          

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 12 mars 2023 – 3ème  dimanche de Carême A

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Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 11.

Ecoutez l’homélie du père Jorge Jimenez sur l’Evangile de la Samaritaine

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 4, 5-42

Jean, 4, 19 : Maître, je vois que tu es un prophète

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage :

« Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

La Samaritaine. Nous la connaissons bien, cette femme qui se rend au puits à l’heure où les femmes honnêtes sont à la maison. Qu’a-t-elle donc à cacher ? Pourquoi fuit-elle le regard et la compagnie des autres femmes du village ?

Jésus, qui s’adosse au puits. Un homme, en pleine journée, dans ce lieu où les jeunes garçons viennent flirter en bandes et rencontrer des groupes de jeunes filles en fin de journée. La rencontre est improbable et pourtant, elle a lieu.

« Donne-moi à boire ». Jésus a une demande, il est en manque, il a besoin de l’aide d’une personne. Jésus le juif demande de l’eau à une samaritaine. Les deux nations nourrissent une haine historique l’une envers l’autre, et pourtant le dialogue s’installe. Dialogue improbable qui va tout de suite à l’essentiel, il y a une urgence à être en vérité. Il se joue dans cette scène plus qu’il n’y paraît. La vie, la vie affective, la vie avec Dieu, les grands thèmes sont abordés en quelques phrases. Il y a l’eau vive qui désaltère, mais qui, en quelques mots, devient source jaillissante. Une source inépuisable, une source qui devient elle-même vie éternelle. N’est-ce pas là l’aspiration de chacun, avoir la vie qui n’en finit pas… Jésus la lui offre.

Puis vient la dimension affective de cette vie. En amour, chacun fait ce qu’il peut et non pas ce qu’il veut. Cinq hommes plus un sixième, nous pouvons imaginer les multiples déceptions de cette femme, et les regards qui pèsent sur elle. Nous comprenons facilement pourquoi elle fuit la compagnie des bien-pensants.

« Tu es un prophète ». Oui, il l’est, et la question de Dieu est centrale et cruciale. Où est Dieu ? Où le rencontrer ? Où le prier ? La question est éternelle et elle se pose aussi à nous. Dans une église, en pleine nature ou dans le secret de sa chambre, seul ou à plusieurs, en communauté ou en famille, nous pourrions à loisir multiplier les possibles. La réponse de Jésus est la seule fiable : « en esprit et en vérité », tout le reste n’est que tergiversations pour ne pas vivre de cœur à cœur avec Dieu.

Le cœur à cœur a eu lieu. La samaritaine et Jésus ont partagé leur intime, leur vérité, leur vie. La samaritaine a vécu une renaissance dans cette rencontre. Elle peut laisser sa cruche et aller, non plus affronter le regard des autres, mais vivre une rencontre avec les autres. Elle peut témoigner de son expérience, et les inviter à faire de même.

Ce chemin de carême peut être aussi le nôtre, il est l’occasion de ressaisir notre histoire devant le Seigneur, et d’aller témoigner de cette rencontre. Équipés de la force de Dieu, nous pourrons accueillir sa vie qui fortifie, pour devenir témoins de l’amour qui recrée, donne vie et courage.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 26 février 2023 – 1er dimanche de Carême A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 9.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 4, 1-11

« En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha… »

Avez-vous bien fini tous vos chocolats de Noël ? Je l’espère, car sinon, il faudra attendre un peu plus de quarante jours. Un peu plus, car, comme vous le savez, les dimanches et les solennités n’entrent pas dans le comput ecclésiastique des Quarante. Je vous laisse vérifier.

Le baptême de Jésus précède les tentations au désert. Il est comme un prélude à ce temps long d’épreuve et aussi, sans doute, de formation, dans un cœur à cœur avec Dieu son Père. Jésus a faim. Il est rattrapé dans son humanité par ce manque. Il y a une opportunité pour le tentateur. La faille est ouverte, il faut s’engouffrer. Trois lieux de tentation nous sont présentés : le manque, la défiance et le pouvoir.
Ces trois tentations en fait relèvent d’un même principe : je ne suis pas tout. J’ai besoin de manger, j’ai besoin que l’on prenne soin de moi et j’ai besoin d’être aimé. Nous nous reconnaissons tous dans ces trois besoins, qui pourraient être les besoins fondamentaux de vivre, être en sécurité et être en relation.
Le besoin de vivre semble n’être qu’organique : il me faut alimenter la machine pour qu’elle fonctionne. Mais pour quelle finalité ? Manger pour manger devient une pathologie. Mais manger pour vivre devient une évidence, et la vie en plénitude, nous l’obtenons par notre lien à la Parole de Dieu. Jésus nous dit, lors de cette première tentation, que nous serons pleinement des vivants quand la Parole de Dieu prendra vie en nous. Ce n’est plus moi qui vis mais la Parole, et donc le Christ, qui vit en moi. C’est à ce moment-là que je serai pleinement moi. Quand la Parole de Dieu aura rempli mes manques et mes failles.
Le second besoin est ce besoin de prendre soin. Les anges devraient prendre soin de nous, et sans doute le font-ils, mais c’est la tentation de l’individualisme. Ai-je besoin de quelqu’un ? Est-ce que je peux être seul dans le monde, sans Dieu ni maître ? Cette tentation est sournoise, car elle se dissimule sous un semblant de capacités accrues. En fait, elle témoigne d’une incapacité à remettre sa vie entre les mains de Dieu et d’un orgueil démesuré. Je ne suis rien que je n’ai reçu. Est-on capable de reconnaître que nous avons reçu de Dieu la vie, la croissance et l’être ? Est-on capable de reconnaître que nous lui sommes redevables de ce que nous sommes et de ce que nous faisons ?
Le dernier besoin est celui de la relation. C’est le plus simple à comprendre, mais peut être aussi le plus difficile à accueillir. J’ai besoin de l’autre, l’autre mon égal, mais aussi l’autre mon Dieu. Je suis en relation constante avec Dieu et sans doute je relègue cette relation à quelques heures par semaine, dans le meilleur des cas.
La vie, le prendre soin et la relation sont fondamentalement ce qui me spécifie, tout est orienté pour une vie pleine et épanouie. Mais elle ne le sera vraiment qu’en lien avec le Créateur. Si c’est ainsi, que craignons-nous ? Le carême est ce temps où nous devons revisiter nos besoins fondamentaux et les orienter d’une manière plus consciente vers le plein accomplissement de ce que nous sommes, en lien avec nos frères, sous le regard de Dieu.
Bon Carême
Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 12 février 2023 – 6e dimanche du Temps Ordinaire A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 7

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez du 6eme dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5, 17-37

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir….

Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. » »

Oups ! Ce qui est en plus vient du Mauvais. Il serait bon pour moi de ne pas écrire de billet cette semaine et de laisser chacun méditer l’évangile de ce dimanche. Essayons, au risque d’aller rejoindre la géhenne de feu.

Quelle est la cohérence de notre vie ? de nos actes et de nos paroles ?… Nous sommes dans la suite du discours sur la montagne : les Béatitudes comme porte d’entrée, puis notre mission d’être lumière et sel, et aujourd’hui, notre cohérence de vie. La prédication de Jésus en ces derniers dimanches nous fait parcourir un véritable chemin de foi et de vie.

« Je ne suis pas venu abolir la Loi mais l’accomplir. » Je suis la Loi, le Verbe de Dieu et avec moi vous devez faire advenir le Royaume. Avec cette entrée en matière, un certain nombre d’obligations s’imposent à nous. La Loi nous a été donnée pour le service et la liberté de l’homme. Elle est là pour que nous devenions meilleurs jour après jour.

Pour quoi l’utilisons-nous : comme une arme ou comme un paravent ? Jésus prend des exemples communs à tous mais qui, lorsqu’ils sont développés, rejoignent la structure fondamentale de notre humanité. Colère, désir et serment.

La colère, qui ne s’est mis une fois ou l’autre en colère ? il semble même qu’au pied des marches du Temple de Jérusalem, Jésus se soit mis en colère. Mais cette colère était orientée pour la justice. Ici, la colère est celle qui annihile, qui exclut et qui finalement fait disparaître. Cette colère est une sorte de meurtre social. Pour pallier cette colère, Jésus nous propose la réconciliation. Nous savons tous que le pardon nous rend la vie, nous remet en vie.

Dans le couple mort et vie,  Jésus nous demande de choisir la vie. Puis vient le désir, qui en soi n’est pas mauvais, sauf quand il est désordonné : l’adultère en est une forme symptomatique. Mon désir est tel qu’il n’y a plus de filtre, ni de respect. Je prends ou je jette l’autre. La femme, ici en particulier, n’a plus sa qualité de personne humaine, elle est un objet que l’on prend ou que l’on jette au gré de ses désirs. Plus rien n’est respecté : ni la personne, ni les convenances, ni la loi, ni soi-même. Le serment est l’ultime illustration du non-respect. Ici, c’est la parole qui est mise à mal car, pour la valider, il faut faire appel à une dimension supérieure.

Il est donc question de trois respects : la vie, l’autre et soi-même. La justice que le Seigneur nous demande d’avoir doit s’exercer sur ces trois aspects au minimum. Et elle doit surpasser celle des scribes et des pharisiens. Cette justice est au service du projet de Dieu pour son humanité. La justice est le projet d’amour pour tous, pour chacun et aussi pour nous-mêmes.

Jésus nous invite à un ajustement à son projet d’amour. Allons-nous le modifier et le dénaturer ou le faire vivre dans la vérité et le respect de chacun ?

Père Jorge JIMENEZ 

ÉDITORIAL – Dimanche 29 janvier 2023 – 4e dimanche du Temps Ordinaire A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 5

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5, 1-12a

« En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux … » ».

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.

Les Béatitudes.

Une fois de plus, nous nous trouvons devant ce sommet de la prédication de Jésus. Cet exploit qui est demandé à chaque prédicateur de tenter de commenter ce sommet de l’enseignement du Christ… Rien n’est totalement laissé au hasard, les Béatitudes sont données au sommet de la montagne. Le lieu qui a été choisi en terre sainte est un havre de verdure au milieu de l’aridité de la Palestine qui borde le lac de Tibériade.

Une église octogonale fait face à la mer, des jardins ont été plantés par les frères de la custodie franciscaine, qui a pour mission depuis saint François d’Assise de prendre soin de la terre sainte. Et là, nous faisons mémoire de ces huit paroles de Jésus. Au sommet d’une montagne, d’une colline pour être exact, mais ici, nous nous trouvons au plus près de Dieu qui est dans les cieux.

Il s’agit en premier lieu d’un enseignement. Quand Jésus agit en rabbi, il est là pour nous ouvrir au mystère de Dieu. Un enseignement a pour objet de nous introduire dans le plan de Dieu. Quand Jésus enseigne, ce n’est pas un cours magistral, mais une parcelle du cœur de Dieu qui s’offre à nous par la bouche du Christ.

« Heureux ». Jésus s’adresse à cette foule qui le suit. Une foule d’hommes et de femmes devenus disciples, c’est-à-dire suiveurs. Ils suivent le maître et ses enseignements, ils suivent cette parole qui les libère et qui leur rend cette espérance que leur condition leur a fait perdre.

Vous êtes, vous ici présents, des pauvres de cœur, car vous pleurez, vous êtes des doux, vous avez faim et soif, vous êtes miséricordieux, vous êtes des cœurs purs, vous êtes des artisans de paix, et à cause de tout cela, on vous insulte et l’on vous persécute, mais réjouissez-vous votre récompense est grande dans les cieux.

Jésus s’adresse à ceux qui sont là, devant lui, et il leur ouvre le Royaume. Le Royaume est à vous. Jésus utilise un présent. C’est aujourd’hui et maintenant que le Royaume vous accueille. Cette promesse se réalise et c’est l’avènement du Royaume que Jésus inaugure ici et maintenant pour cette foule qui espère un monde et une vie meilleurs.

L’attente des disciples d’hier est aussi celle des disciples d’aujourd’hui. Combien d’hommes, de femmes et d’enfants se retrouvent dans les mêmes conditions que ceux qui ont connu Jésus sur les chemins de Palestine… Heureux sont-ils, de posséder le Royaume, mais nous, nous pouvons être dans l’insouciance et ne pas partager l’espérance d’un monde juste pour tous, loin des horreurs des guerres, des maltraitances et de la misère de tout ordre.

Heureux serons-nous si, nous aussi, nous mettons nos capacités quelles qu’elles soient au service de ceux qui en ont le plus besoin. Trouvons la béatitude qui nous met en mouvement et suivons-la.

Père Jorge JIMENEZ  

ÉDITORIAL – Dimanche 22 janvier 2023 –  3e dimanche du Temps Ordinaire A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 4

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 4, 12-23

« Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes« 

« Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent. Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. »

Nous venons à peine de quitter le temps de Noël. Nous sommes encore trempés de l’eau baptismale de Jésus de la semaine dernière, et nous voici déjà sur les bords du lac de Génésareth. Nous sommes les témoins privilégiés de l’appel des premiers disciples.

Jésus a repris la prédication de Jean le Baptiste : « Convertissez-vous ! » Jean, en effet, vient d’être fait prisonnier et sa décollation n’est plus qu’une question de jours. Jésus a quitté les bords du Jourdain, il est en décapole. Il est au milieu des nations dans ces dix villes romaines où se mêle l’humanité entière.

« Le royaume des cieux est tout proche ». Le salut est arrivé pour tous. Jésus est le salut. Jamais la prophétie d’Isaïe n’a eu de plus bel écho que dans cette ville de Capharnaüm. Jésus est là, les nations sont là. Tout est réuni pour que le salut se manifeste. Nous pourrions attendre un acte sensationnel, Jésus le Fils de Dieu pourrait forcer à la conversion par un prodige éclatant. Mais non, rien de tout cela. Jésus appelle des pêcheurs.

Deux plus deux, ils sont quatre. Ils ont laissé leur vie, leur famille, leur sécurité pour suivre cet inconnu qui leur promet de les transformer en pêcheurs d’hommes. Être pêcheurs d’hommes, voilà une expression bien singulière. Elle l’est d’ailleurs toujours. André, Pierre, Jacques et Jean, quatre hommes qui vont devoir attraper dans leurs filets des hommes, mais sans filet et sans barque …

Avec Jésus, ils ne sont pas quatre, mais cinq. Nous le savons, quatre est le chiffre de l’humanité, tandis que cinq est le chiffre de la loi. Une nouvelle loi va advenir, une nouvelle loi pour l’homme. Une nouvelle loi que le Fils de Dieu vient inaugurer.

Cette nouvelle loi commence petitement, mais elle vient rendre à l’homme ce qui lui manque. Le premier acte de cette nouvelle loi est de guérir le peuple de toute maladie et de toute infirmité, et de proclamer la bonne nouvelle du Royaume. Les éléments majeurs se mettent en place sous nos yeux. Une nouvelle loi est à l’œuvre au milieu de nous et cette loi proclamée inaugure un royaume nouveau où la maladie et l’infirmité sont exclues. Une loi faite pour apporter à l’humanité ce qui lui manque le plus. Cette loi va être le socle du Royaume.

Un royaume qui ira jusqu’à vaincre la mort et nous offrir la vie éternelle. Mais cela, nous le verrons dans les prochains épisodes si nous acceptons de suivre Jésus et, nous aussi, de devenir ses disciples.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 15 janvier 2023 –  2e dimanche du Temps Ordinaire A

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1, 29-34

« Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

Le baptême de Jésus

Le baptême de Jésus

Les quatre évangiles nous présentent l’épisode du baptême de Jésus, la liturgie nous le fait célébrer huit jours après l’épiphanie. Nous pouvons légitimement penser qu’il y a un lien entre la révélation de Jésus à l’humanité entière et le salut offert à tous. L’épiphanie, par la venue des mages d’orient, ouvre l’incarnation à toutes les nations, y compris aux nations païennes, comme le dit la tradition. Dieu se manifeste à toute l’humanité. Il n’y a pas un être humain qui ne soit appelé à connaître la révélation du Fils de Dieu en Jésus le Christ.

Le baptême de Jésus nous offre une notion complémentaire, celle du salut. Jean nous dit : « celui-là baptise dans l’Esprit Saint ».

Jean nous offre son témoignage, contrairement aux trois évangiles synoptiques qui, eux, nous font la narration du baptême. Jean s’implique dans son écrit.

Il vous est difficile autant qu’à moi de définir clairement qui nous fait le témoignage : est-ce le baptiste ou l’évangéliste ? L’un et l’autre ont vu et rendent ce même témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. Le texte de ce dimanche mêle d’une manière subtile la narration et la méditation de Jean l’évangéliste et le témoignage de Jean le Baptiste : les deux s’accordent, se complètent et ne font plus qu’un.

Le baptême de Jésus nous pose une question fondamentale : pourquoi Jésus vient-il se faire baptiser auprès de Jean ? Vient-il se convertir et changer de vie ? Vient-il confesser ses péchés publiquement ?

Rien de tout cela, nous le savons bien. Jésus vient inaugurer son ministère public par un acte fondateur.

Le baptême dans l’eau et la parole qui résonne en Jean ouvrent une nouvelle ère.

Jésus partage notre humanité, il pose les mêmes gestes que chacun d’entre nous, mais le sens qu’ils ont sont de nature divine.

Ce n’est plus la conversion que Jésus vient offrir, même si celle-ci est toujours nécessaire, mais la recréation. Jésus vient nous recréer, nous refaire à neuf, nous offrir une vie nouvelle. Une vie qui passe par le feu de l’Esprit Saint. Ce feu qui purifie, consume le péché et nous libère de nos esclavages.

Jean a vu et témoigne. Jésus passe le premier et nous devons le suivre. Le baptême dans l’eau était une première étape. Une étape humaine de désir et de conversion. Le baptême dans l’Esprit est une étape divine, Dieu prends l’initiative de nous sauver.

Il faut que les deux démarches s’ajustent. Nous devons avoir un désir de vivre en Dieu et de suivre Jésus, et Dieu fait de nous ses enfants d’adoption dans son Fils.

La vie en Dieu comporte des exigences qu’il nous faut choisir et accepter. Le feu de l’Esprit Saint va agir aussi dans notre quotidien et influencer notre manière de vivre.

Le Seigneur vient offrir le salut à toute l’humanité, mais il faut aussi que l’humanité ait le désir de vivre de ce salut offert.

Si nous avons vu le Salut à l’œuvre, sommes-nous prêts à en rendre témoignage ?

Père Jorge JIMENEZ

Diocèse de Lyon

Flux L’Evangile quotidien

  • Évangile : « Vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde » (Jn 15, 18-21)

Le saint du jour