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ÉDITORIAL – Dimanche 22 janvier 2023 –  3e dimanche du Temps Ordinaire A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 4

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 4, 12-23

« Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes« 

« Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent. Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. »

Nous venons à peine de quitter le temps de Noël. Nous sommes encore trempés de l’eau baptismale de Jésus de la semaine dernière, et nous voici déjà sur les bords du lac de Génésareth. Nous sommes les témoins privilégiés de l’appel des premiers disciples.

Jésus a repris la prédication de Jean le Baptiste : « Convertissez-vous ! » Jean, en effet, vient d’être fait prisonnier et sa décollation n’est plus qu’une question de jours. Jésus a quitté les bords du Jourdain, il est en décapole. Il est au milieu des nations dans ces dix villes romaines où se mêle l’humanité entière.

« Le royaume des cieux est tout proche ». Le salut est arrivé pour tous. Jésus est le salut. Jamais la prophétie d’Isaïe n’a eu de plus bel écho que dans cette ville de Capharnaüm. Jésus est là, les nations sont là. Tout est réuni pour que le salut se manifeste. Nous pourrions attendre un acte sensationnel, Jésus le Fils de Dieu pourrait forcer à la conversion par un prodige éclatant. Mais non, rien de tout cela. Jésus appelle des pêcheurs.

Deux plus deux, ils sont quatre. Ils ont laissé leur vie, leur famille, leur sécurité pour suivre cet inconnu qui leur promet de les transformer en pêcheurs d’hommes. Être pêcheurs d’hommes, voilà une expression bien singulière. Elle l’est d’ailleurs toujours. André, Pierre, Jacques et Jean, quatre hommes qui vont devoir attraper dans leurs filets des hommes, mais sans filet et sans barque …

Avec Jésus, ils ne sont pas quatre, mais cinq. Nous le savons, quatre est le chiffre de l’humanité, tandis que cinq est le chiffre de la loi. Une nouvelle loi va advenir, une nouvelle loi pour l’homme. Une nouvelle loi que le Fils de Dieu vient inaugurer.

Cette nouvelle loi commence petitement, mais elle vient rendre à l’homme ce qui lui manque. Le premier acte de cette nouvelle loi est de guérir le peuple de toute maladie et de toute infirmité, et de proclamer la bonne nouvelle du Royaume. Les éléments majeurs se mettent en place sous nos yeux. Une nouvelle loi est à l’œuvre au milieu de nous et cette loi proclamée inaugure un royaume nouveau où la maladie et l’infirmité sont exclues. Une loi faite pour apporter à l’humanité ce qui lui manque le plus. Cette loi va être le socle du Royaume.

Un royaume qui ira jusqu’à vaincre la mort et nous offrir la vie éternelle. Mais cela, nous le verrons dans les prochains épisodes si nous acceptons de suivre Jésus et, nous aussi, de devenir ses disciples.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 15 janvier 2023 –  2e dimanche du Temps Ordinaire A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 3

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1, 29-34

« Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

Le baptême de Jésus

Le baptême de Jésus

Les quatre évangiles nous présentent l’épisode du baptême de Jésus, la liturgie nous le fait célébrer huit jours après l’épiphanie. Nous pouvons légitimement penser qu’il y a un lien entre la révélation de Jésus à l’humanité entière et le salut offert à tous. L’épiphanie, par la venue des mages d’orient, ouvre l’incarnation à toutes les nations, y compris aux nations païennes, comme le dit la tradition. Dieu se manifeste à toute l’humanité. Il n’y a pas un être humain qui ne soit appelé à connaître la révélation du Fils de Dieu en Jésus le Christ.

Le baptême de Jésus nous offre une notion complémentaire, celle du salut. Jean nous dit : « celui-là baptise dans l’Esprit Saint ».

Jean nous offre son témoignage, contrairement aux trois évangiles synoptiques qui, eux, nous font la narration du baptême. Jean s’implique dans son écrit.

Il vous est difficile autant qu’à moi de définir clairement qui nous fait le témoignage : est-ce le baptiste ou l’évangéliste ? L’un et l’autre ont vu et rendent ce même témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. Le texte de ce dimanche mêle d’une manière subtile la narration et la méditation de Jean l’évangéliste et le témoignage de Jean le Baptiste : les deux s’accordent, se complètent et ne font plus qu’un.

Le baptême de Jésus nous pose une question fondamentale : pourquoi Jésus vient-il se faire baptiser auprès de Jean ? Vient-il se convertir et changer de vie ? Vient-il confesser ses péchés publiquement ?

Rien de tout cela, nous le savons bien. Jésus vient inaugurer son ministère public par un acte fondateur.

Le baptême dans l’eau et la parole qui résonne en Jean ouvrent une nouvelle ère.

Jésus partage notre humanité, il pose les mêmes gestes que chacun d’entre nous, mais le sens qu’ils ont sont de nature divine.

Ce n’est plus la conversion que Jésus vient offrir, même si celle-ci est toujours nécessaire, mais la recréation. Jésus vient nous recréer, nous refaire à neuf, nous offrir une vie nouvelle. Une vie qui passe par le feu de l’Esprit Saint. Ce feu qui purifie, consume le péché et nous libère de nos esclavages.

Jean a vu et témoigne. Jésus passe le premier et nous devons le suivre. Le baptême dans l’eau était une première étape. Une étape humaine de désir et de conversion. Le baptême dans l’Esprit est une étape divine, Dieu prends l’initiative de nous sauver.

Il faut que les deux démarches s’ajustent. Nous devons avoir un désir de vivre en Dieu et de suivre Jésus, et Dieu fait de nous ses enfants d’adoption dans son Fils.

La vie en Dieu comporte des exigences qu’il nous faut choisir et accepter. Le feu de l’Esprit Saint va agir aussi dans notre quotidien et influencer notre manière de vivre.

Le Seigneur vient offrir le salut à toute l’humanité, mais il faut aussi que l’humanité ait le désir de vivre de ce salut offert.

Si nous avons vu le Salut à l’œuvre, sommes-nous prêts à en rendre témoignage ?

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 8 janvier 2023 – Épiphanie du Seigneur, Solennité

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille hebdomadaire N°2.

Ecoutez l’homélie du père Jorge Jimenez

Epiphanie : ils virent l’enfant avec Marie sa mère

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2, 1-12

« Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe« .

♪ « Comme les rois mages…♪♪  » En Galilée ou en Judée ? Qui a raison : la Bible ou Sheila ? La mémoire populaire a retenu la Galilée, mais Bethléem est bel et bien en Judée. Une terre au milieu de nulle part. Une terre où quelques bergers gardent des troupeaux. Mais une terre qui résonne dans la mémoire collective comme la terre qui a vu naître le grand roi David.

Cette « maison du pain », traduction du nom Bethléem, est le lieu où l’impossible se fait jour. Terre où des tribus deviennent un peuple et où un berger devient roi en choisissant Jérusalem pour capitale. Jésus Fils de Dieu se fait homme dans cette terre particulière. Bethléem nous invite à faire mémoire de David, de son règne et du travail d’unité qu’il a fait pour son peuple.

L’épisode des mages nous ouvre à l’universel : ce ne sont plus des tribus mais l’humanité qui est appelée à son unité. Nous sommes en présence de mages venus d’Orient. Un orient au-delà des terres connues. Nous sommes face à des sages en quête de réponses. Ils scrutent le ciel et perçoivent un signe. Ils se mettent en route et les voilà devant Hérode.

La réponse qu’ils cherchent ne peut pas venir du pouvoir temporel. Hérode ne souhaite que conserver son pouvoir et qu’importe les obstacles ou les signes, il fera tout pour se maintenir en place. La réponse ne peut pas venir non plus des savants. Leur connaissance est un frein pour l’accueil de la volonté de Dieu. S’ils savent, ils ne croient pas ! Ce que les mages cherchent, ce n’est pas un savoir ni une certitude mais une espérance.

Les présents qu’ils offrent viennent manifester leur attente. Le roi (l’or) divin (l’encens) partage notre nature (la myrrhe). Cet enfant est à lui seul l’attente et l’espérance de l’humanité. Dieu n’est plus à chercher dans les temples, il est avec nous et partage notre quotidien. L’homme n’est plus soumis à la loi du néant, Dieu vient élever notre nature au même rang que la sienne. Il nous déifie. L’humanité est appelée à rencontrer Dieu et à entrer en relation avec lui. Dieu est avec nous.

L’espérance est à ce niveau, Dieu n’est plus dans les cieux, hors de notre portée, hors de notre humanité, il est au milieu de nous et nous pouvons le rencontrer. La seule question qui demeure est celle-ci : avons-nous le désir de rencontrer Dieu et acceptons-nous de nous mettre en marche à sa rencontre ?

Les mages venus d’Orient ont accepté de se mettre en danger avec Hérode et nous ont ouvert un chemin de rencontre : allons-nous leur emboîter le pas ? Dieu est avec nous : souhaitons-nous le rencontrer ?

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 1er janvier 2023

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille hebdomadaire N°1.

Ecoutez l’homélie du père Jorge Jimenez

Édito – Eglise à Lyon décembre 2022 – Le Christ n’abandonne pas son Église

Chers frères et sœurs,

« L’affaire Santier » révélée peu de temps avant l’Assemblée des évêques à Lourdes a suscité incompréhension et colère. Les annonces faites ensuite par le cardinal Ricard puis par Mgr Grallet «d’actes répréhensibles» commis il y a 35 ou 40 ans n’ont fait qu’augmenter l’indignation et la crise de confiance.

A l’issue de l’Assemblée, les évêques de France ont publié un message, intitulé «bouleversés et résolus» qui a été largement diffusé, et que je vous invite à lire.

Ici à Lyon, ces affaires ont un retentissement particulier, nous le savons bien. Elles peuvent réveiller d’anciennes blessures, d’abord chez les personnes qui ont été abusées, mais aussi en chacun de nous. Les réactions que je reçois, mais aussi celles que je lis dans les médias ou sur les réseaux sociaux, m’incitent à vous faire part de quelques réflexions. Mon but n’est pas de répondre à toutes les interrogations que soulèvent cette crise, mais de nous aider à prendre du recul et à garder le cap de l’Évangile.

La première concerne la question de la transparence.

Peut-être est-il bon de prendre conscience que nous sommes en train de changer de culture. Il y a quelques dizaines d’années, dans les familles comme dans l’ensemble de la société, il était habituel de préserver l’institution des scandales. Ce n’était pas forcément considéré comme quelque chose de mal, mais plutôt comme un devoir. On voit bien maintenant que ce n’est plus possible. D’abord parce qu’on a pris conscience des immenses dégâts provoqués sur les personnes victimes par ces abus. Mais aussi, en ce qui concerne l’Église, parce qu’on se rend compte qu’il faut davantage faire confiance en la capacité des communautés à assumer des révélations difficiles. S’il est clair désormais qu’il faut quitter la loi du silence, il faut toutefois veiller à ne pas tomber dans l’excès inverse. Dans le cadre d’une relation interpersonnelle, la transparence absolue, nous le savons, n’est ni possible ni souhaitable. C’est un peu différent dans le cadre d’une institution comme l’Église.

La crise actuelle a mis à jour des fautes et de réels dysfonctionnements, elle montre qu’il faut davantage de transparence. N’oublions pas cependant que chaque situation est unique, et que la décision à prendre est le plus souvent extrêmement complexe et tributaire de très nombreux paramètres. La communication reste le fruit d’un discernement.

La deuxième réflexion concerne la miséricorde.

Les commentaires lus ici ou là me laissent perplexe. Je ne parle pas ici de ceux des personnes victimes à qui nous devons donner la priorité et dont la profondeur des blessures nous oblige à la plus grande compassion. Il est certain que nous devons dénoncer le mal sans chercher à le minimiser. Mais faut-il pour autant jeter le pécheur à la poubelle ? Un des grands scandales pour les juifs à l’époque de Jésus a été son attitude envers les pécheurs « je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs », disait-il (Mc 2,17). Va-t-on oublier que le cœur de la Bonne Nouvelle est la miséricorde ?

Va-t-on oublier qu’un des grands apports du christianisme a été de permettre la distinction entre le péché et le pécheur ? En 2015, le pape François a publié l’exhortation apostolique Amoris Laetitia dans laquelle il demande de ne pas juger en fonction de la seule gravité objective d’un acte, mais en prenant en compte les circonstances extérieures et les conditionnements intérieurs. « La miséricorde est la route de l’Église » écrivait-il, avant de promulguer, l’année suivante, une année de la miséricorde. Ne confondons pas chasse aux abus et chasse à la sorcière.

La troisième réflexion que je voudrais vous livrer concerne l’Église.

Ce qui nous arrive nous fait mal et a de quoi ébranler notre confiance en elle ; cela est tout à fait compréhensible. Le mystère de l’Église est grand (cf. Ep 5,32), et poser sur elle un regard de foi qui va au-delà de ce qui apparait n’est pas évident.

Et pourtant, elle est et demeurera toujours l’instrument à travers lequel le Christ poursuit son œuvre de salut. Vase d’argile contenant un trésor (cf. 2 Co 4,7), elle portera toujours en elle ce paradoxe d’être sainte et composée de pécheurs. L’Église n’a jamais été un club de parfaits. Jésus a célébré la première Cène avec un traitre, un renégat et dix orgueilleux qui voulaient la première place. Nous devons certes dénoncer le péché dans l’Église, et en particulier lorsqu’il concerne ceux qui devraient montrer l’exemple, mais sans pour autant rêver d’une Église de purs. Sinon, nous risquerions au mieux d’être déçus et au pire de la quitter. « Le Christ a aimé l’Église, il s’est livré pour elle ; il a voulu ainsi la rendre sainte en la purifiant » dit saint Paul (cf. Ep 5,25.26). Nous sommes invités à embellir l’Église en l’aimant et en faisant le choix de la sainteté. Notre confiance en elle ne repose pas sur la sainteté de ses membres mais sur les promesses du Christ (cf. Mt 16,18).

Je voudrais terminer par une réflexion sur la façon dont nous pouvons traverser cette crise.

Elle nous ébranle, certes, et nous éprouve, elle met à mal notre confiance. Mais nous sommes invités à la traverser dans la foi, à la suite de tant de saints, à commencer par saint Paul qui écrivait : « nous sommes terrassés mais non achevés » (2 Co 4,9). Comme on le voit dans l’Évangile, la barque de l’Église est chahutée par la tempête, elle semble prendre l’eau de toutes parts, et pourtant Jésus est là dans la barque avec nous. Il ne s’agit pas pour nous de quitter le navire ou de jeter les pécheurs par-dessus bord, mais de tourner nos regards vers Jésus.

« Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ? » disait-il (Mt 8,26). L’Église vit une purification, elle a perdu beaucoup depuis quelques années, et peut-être va-t-elle encore perdre beaucoup. Mais nous savons en qui nous avons mis notre confiance. Le Christ ne nous abandonne jamais. Il est toujours à l’œuvre et, si nous voulons bien ouvrir les yeux, il continue de faire des merveilles. Je recevais il y a quelques jours ce texto d’un adolescent qui vient d’être confirmé : « J’étais très loin de m’imaginer la puissance de la foi et ses répercussions sur ma vie. Aujourd’hui j’ai un ami qui marche à mes côtés à tout moment de ma vie, et je pense que rien ne peut me rendre plus heureux que cet amour que je reçois de lui » [du Christ]. Rendons grâce pour ce que le Seigneur réalise aujourd’hui dans les cœurs de ceux qui se tournent vers lui !

Chers amis, je voudrais vous remercier et vous encourager à tenir bon.

Je sais que beaucoup d’entre vous sont blessés précisément parce qu’ils aiment l’Église. Merci d’être toujours là. Merci à tous ceux qui prennent soin des personnes victimes ou qui œuvrent pour la prévention des abus.

Restons dans l’unité. Ensemble, nous traverserons cette épreuve, et le Christ saura en faire surgir un bien.

+ Olivier de Germay

Archevêque de Lyon

Mgr Olivier de Germay

ÉDITORIAL – Dimanche 18 décembre 2022 – 4e dimanche de l’Avent – année A 

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille hebdomadaire N°51.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1, 18-24

 « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Mathieu, 1, 18-24 : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie

Joseph est un homme juste, c’est sans doute aussi un homme amoureux. L’amour est une valeur galvaudée de nos jours, renvoyé à la simple dimension de sentiment et en effaçant la notion de responsabilité qui lui est attachée. La première alliance parle peu d’amour. Seul le cantique des cantiques nous fait entrevoir le désir et l’amour sensuel, voire physique. Ce livre, bien que faisant partie du canon des écritures et lu lors des fêtes juives, fut mis à l’index pendant un grand nombre de siècles dans notre tradition catholique.

Joseph a vraisemblablement des sentiments amoureux pour Marie son épouse. Joseph et Marie ne vivent pas ensemble : il y a un temps de probation de près d’une année où les époux sont chacun dans leur famille, une sorte de fiançailles pour tester la valeur de leur amour.

Au terme de ce temps l’époux prend chez lui son épouse et la vie conjugale commence. Ici, tout laisse croire que l’épouse n’a pas été très fidèle. Dans ce cas, la loi demande de répudier publiquement la femme et la peine se double d’une lapidation, soit d’une mort assurée. Joseph ne souhaite pas la mort de Marie. Ayant le sens des responsabilités et de la valeur de la vie, Joseph décide de la répudier en secret. Ainsi, Marie et l’enfant à naître pouvaient s’installer ailleurs et poursuivre leur vie.

Joseph s’endort et le Seigneur lui parle. Dans la Bible, bien des communications avec Dieu se font lors du sommeil. « Ne crains pas ! » Tel est le cœur du message, « Marie ne t‘a pas trompé, elle ne connaît pas d’homme. Dieu l’a visitée. Ton enfant est l’Emmanuel-Jésus. « 

Cet enfant a deux noms : Dieu-avec-nous sauve. Cette contraction devient programmatique. Jésus est à lui seul une reconnaissance et une mission. Nous savons bien qu’il n’y a pas d’autre nom sur terre par lequel nous soyons sauvés. C’est aussi la reconnaissance de Jésus, le Fils unique de Dieu qui nous sauve ; le salut ne peut nous venir que par l’unique médiation du Christ-Seigneur.

Tout ceci se fait sous l’égide de l’amour, ce grand absent de la première alliance, qui est omniprésent dans l’action et la prédication du Christ.

Ne soyons donc pas étonnés de l’attitude de Joseph, qui aimait Marie et qui a aimé Jésus, cet enfant qui lui a été confié par Dieu. Joseph, son père, lui a, entre autres, enseigné l’amour responsable en actes. Bien souvent nous disons que l’enfant apprend à aimer sur les genoux de sa mère et trop souvent, cet amour de père est oublié.

La théophanie – la révélation – à Joseph met l’amour du père au premier plan. Nous pourrions profiter de cette semaine pour, nous aussi, faire mémoire de ce lien paternel qui a édifié l’enfant que nous étions et qui a fait de nous l’adulte d’aujourd’hui.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 11 décembre 2022 – 3ème dimanche de l’Avent – année A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille hebdomadaire N°50.

Ecoutez l’homélie du père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11, 2-11

C’est de lui qu’il est écrit : « Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi ». Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.

Matthieu, 11, 11 : « Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste« .

Qu’êtes-vous allés voir ?

La question est plus que pertinente, et bien sûr elle s’adresse à nous aujourd’hui. Nous ne sommes pas les disciples de Jean, mais ce personnage nous fascine et nous questionne. La radicalité de son engagement et la force de sa prédication nous émeut dans notre siècle qui se passe de Dieu.

Nous sentons bien que sa parole et sa vie sont cohérentes. Jean nous engage réellement à changer de vie, à adopter un comportement qui, pour finalité, doit nous conduire au Christ. Le précurseur ouvre la voie vers le Fils de Dieu. Malheureusement, certains s’arrêtent sur le chemin. Ils sont comme happés par la virtuosité du messager et ne se rendent pas compte qu’il n’est qu’une étape.

Certains même se prennent pour le but ultime, en utilisant le mensonge et la duperie comme moyens pour attirer vers eux des esprits simples et crédules. Il faut rechercher celui qui nous conduira vers celui que notre cœur attend. Jésus nous pose cette question : qui ?

Aujourd’hui comme hier, nous pouvons nous laisser subjuguer par de beaux discours, une personne qui présente bien, dont les écrits sont édifiants … Pour elle, nous arrêtons notre recherche, croyant avoir trouvé les réponses à nos questions. Le « qui » devient « un tel » ou « une telle ». Il faut regarder plus loin et apprendre à son cœur – et aussi à son intelligence – à rechercher la source de l’engagement.

Le but n’est pas l’étape. Jésus est la finalité de notre quête. Jean est en prison et il nous indique le Christ. C’est lui le Fils de Dieu, le Messie. C’est lui qui est le maître de l’histoire et de nos vies, ne l’oublions pas. Nous l’attendons lors de la nuit de la Nativité. Nous allons adorer l’enfant-Dieu. Nous allons nous prosterner devant la promesse faite à nos pères.

Sur notre chemin, nous allons croiser des personnes remarquables qui ne devront être que des points d’étapes sur notre chemin. Comme des enfants qui ont besoin d’adultes équilibrés pour pouvoir se construire et à leur tour devenir des hommes ou des femmes fiables et droits, avançons vers le Seigneur, le cœur ouvert à la rencontre et l’esprit attentif.

Ne nous laissons pas détourner de notre objectif final : aller à la rencontre du Seigneur qui vient illuminer nos vies et nous apprendre à vivre libres et heureux.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 4 décembre 2022 – 2ème dimanche de l’Avent – année A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille hebdomadaire N°49.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 3, 1-12

Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.

Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas.

Matthieu 3, 11 : Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion.

Voilà le cousin qui arrive. Convertissez-vous ! Engeance de vipères ! Avec un tel langage, je ne suis pas sûr que Jean soit invité aux repas de famille. De plus, avec un tel régime alimentaire il va faire pâlir tous les adeptes d’un certain écologisme et du retour à la nature.

Jean est le précurseur, il a une parole forte. Il marche devant, il prépare le chemin. Jean a des suiveurs, il fait des disciples. Il y a des hommes et des femmes sincères qui sont percutés par cette parole et qui veulent changer de vie, d’autres sont là pour voir.

Les sadducéens et les pharisiens qui se rendent auprès de Jean ne sont vraisemblablement pas là pour un acte de conversion, qui implique une confession publique. Peut-on énoncer ses manquements et ses fautes quand on a une certaine position sociale, si l’on est un notable, civil ou religieux ? Non, sans doute. Alors que font-ils là ? Ils surveillent, contrôlent, repèrent ceux qui, auprès de Jean, s’éloignent du temple ; ceux qui cherchent à avoir un rapport plus sain et plus direct avec le Créateur. Ils craignent sans doute que Jean ne leur fasse concurrence.

Jean ne fait pas que préparer les cœurs. Mais face à un cœur de pierre, que peut une parole de vérité ? « Celui qui vient derrière moi vous baptisera dans le feu et l’Esprit Saint ». « Il brûlera la paille dans le feu qui ne s’éteint pas ». Comprenez : « vous êtes de la paille. Le bon grain a été enlevé, il est purifié et, lui, portera de bons fruits. Vous êtes des bons à rien, votre superbe vous empêche de reconnaître la venue de l’attendu, du messie. »

Jean a des paroles qui dérangent. Si elles s’adressaient aux pharisiens et aux saducéens d’hier, elles s’adressent à nous aujourd’hui. La parole de Jean est d’actualité, elle nous demande de faire, nous aussi, ce chemin de conversion.

Nous sommes dans l’église, certains diraient de l’Église. Mais il faut sans cesse nous demander ce que nous faisons et ce qui nous voulons vivre. Ce n’est pas être à l’intérieur du bâtiment qui fait de nous des disciples du Christ, c’est notre engagement à œuvrer pour la conversion du monde qui fait de nous des témoins fiables.

Le Christ vient, nous l’attendons, nous le célébrons, nous l’adorons, même. Cela est juste et bon. Mais nous devons aussi l’annoncer à temps et, parfois même, à contretemps. Pour que l’enfant qui est en nous puisse s’émerveiller devant la crèche à la nuit de Noël, acceptons de laisser les chemins tortueux où nous nous sommes parfois égarés. Et reprenons ensemble le chemin de la vérité et de la vie où Jean le Baptiste nous attend.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 27 novembre 2022 – 1er dimanche de l’Avent – année A

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille hebdomadaire N°48.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 24, 37-44

« Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ».

Voici venu le temps des rires et des chants… Pour ceux qui sont de ma génération, on entend dans ces quelques mots le générique d’une célèbre émission de Christophe Izard, le père de Casimir et de « l’Île aux enfants ».

Le temps est enfin venu de s’occuper de Noël. Les vitrines et les prospectus deviennent légitimes, il nous reste 4 semaines pour tout préparer. 4 semaines, c’est bien court et c’est très long. Pourquoi autant de temps ? Que nous réserve la liturgie comme surprises durant ce temps de l’Avent ?

Faire plaisir aux enfants, il n’y a rien de plus naturel… Nous savons tous le faire. Aux enfants sans doute, mais l’enfant qui est en nous, savons-nous toujours prendre soin de lui ? À la lecture des textes de ce premier dimanche, nous sommes déplacés. Il n’est ni question d’enfants, ni de joie, ni de cadeaux, ni de repas. Bien au contraire.

Le premier dimanche de l’avent nous met devant des choix radicaux. Il s’agit du retour du Fils de l’homme. Nous préparons la naissance de Jésus, et la liturgie nous demande de méditer sur son retour, sur la parousie, pour utiliser les mots de la théologie. Pour ce retour, il faut se tenir prêt, il y aura un clivage, une élection. Le temps va radicalement être nouveau, comme aux jours de Noé. Il y a de l’inattendu, de l’imprévu. 

Nous ne pouvons pas prévoir cette venue finale du Fils de l’homme et pourtant nous avons l’habitude de préparer sa venue. Nous sommes rompus à cet exercice à tel point que le jour de Noël nous cueille invariablement. Nous ne sommes pas prêts, et il y a urgence. Il faut tout préparer et nous n’avons plus le temps.

Notre expérience rejoint d’une manière très singulière l’évangile. Nous savons que les jours viennent, et nous nous laissons surprendre par notre habitude de remettre à demain ce qui aurait dû être fait hier. Bienheureuse procrastination qui est notre compagne habituelle.

Tenez-vous prêts ! L’évangile nous le répète, les 4 semaines du temps de l’Avent sont bien courtes pour préparer notre cœur à accueillir l’inouï de Dieu.

Le thème que nous avons choisi de décliner durant cet avent est « Prendre soin ». Commençons cette semaine par regarder, dans notre histoire récente, les moments où Dieu est venu nous surprendre, par sa parole, par ses clins-Dieu, et ce que cela a provoqué en nous, en cet enfant qui nous habite et qui doit toujours être prêt à s’émerveiller de rencontrer Dieu.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 27 novembre 2022 – 1er dimanche de l’Avent – année A

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 24, 37-44

« Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ».

Voici venu le temps des rires et des chants… Pour ceux qui sont de ma génération, on entend dans ces quelques mots le générique d’une célèbre émission de Christophe Izard, le père de Casimir et de « l’Île aux enfants ».

Le temps est enfin venu de s’occuper de Noël. Les vitrines et les prospectus deviennent légitimes, il nous reste 4 semaines pour tout préparer. 4 semaines, c’est bien court et c’est très long. Pourquoi autant de temps ? Que nous réserve la liturgie comme surprises durant ce temps de l’Avent ?

Faire plaisir aux enfants, il n’y a rien de plus naturel… Nous savons tous le faire. Aux enfants sans doute, mais l’enfant qui est en nous, savons-nous toujours prendre soin de lui ? À la lecture des textes de ce premier dimanche, nous sommes déplacés. Il n’est ni question d’enfants, ni de joie, ni de cadeaux, ni de repas. Bien au contraire.

Le premier dimanche de l’avent nous met devant des choix radicaux. Il s’agit du retour du Fils de l’homme. Nous préparons la naissance de Jésus, et la liturgie nous demande de méditer sur son retour, sur la parousie, pour utiliser les mots de la théologie. Pour ce retour, il faut se tenir prêt, il y aura un clivage, une élection. Le temps va radicalement être nouveau, comme aux jours de Noé. Il y a de l’inattendu, de l’imprévu. 

Nous ne pouvons pas prévoir cette venue finale du Fils de l’homme et pourtant nous avons l’habitude de préparer sa venue. Nous sommes rompus à cet exercice à tel point que le jour de Noël nous cueille invariablement. Nous ne sommes pas prêts, et il y a urgence. Il faut tout préparer et nous n’avons plus le temps.

Notre expérience rejoint d’une manière très singulière l’évangile. Nous savons que les jours viennent, et nous nous laissons surprendre par notre habitude de remettre à demain ce qui aurait dû être fait hier. Bienheureuse procrastination qui est notre compagne habituelle.

Tenez-vous prêts ! L’évangile nous le répète, les 4 semaines du temps de l’Avent sont bien courtes pour préparer notre cœur à accueillir l’inouï de Dieu.

Le thème que nous avons choisi de décliner durant cet avent est « Prendre soin ». Commençons cette semaine par regarder, dans notre histoire récente, les moments où Dieu est venu nous surprendre, par sa parole, par ses clins-Dieu, et ce que cela a provoqué en nous, en cet enfant qui nous habite et qui doit toujours être prêt à s’émerveiller de rencontrer Dieu.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 20 novembre 2022 – Dimanche 20 novembre 2022 – Christ Roi de l’univers

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille hebdomadaire N°47.

Ecouter l’homélie du père Jorge Jimenez.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 23, 35-43

Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Christ, roi de l’univers

La liturgie a quelque chose de très particulier, en ce dimanche : elle nous invite à fêter le Christ Roi en contemplant le Christ crucifié. Elle nous présente la croix comme le lieu de la victoire et de la puissance du Fils de Dieu.

Un cantique du vendredi saint proclame « Ô croix, où est ta victoire ? » Je ne sais pas s’il convient pour ce dimanche, tellement la thématique est autre que la crucifixion. Le Christ Roi vient conclure l’année liturgique et ouvrir les portes de l’avent. Il nous est proposé de regarder la croix, cette fois-ci non pas comme lieu de la souffrance inhumaine de Jésus – nous aurons le temps de le faire dans quelques mois – mais comme le lieu où s’exprime la majesté du Fils de l’homme.

Le titulus indique « Celui-ci est le roi des juifs ». Ici placée, cette indication est bien dérisoire et peu en rapport avec ce que nous imaginons être le trône d’un roi. Pourtant, c’est bien sur la croix que le Fils de l’homme est pleinement le maître de l’univers.

« Aujourd’hui avec moi tu seras dans le Paradis ». La promesse est là. Le salut est manifesté. Le malfaiteur proclame la puissance de Dieu en Jésus. Il vient de dire une parole de vérité, contrairement à tous ceux qui l’ont condamné. Jésus, lui, n’a rien fait, mais il peut tout faire. Qui, sinon le maître de l’univers a le pouvoir de nous promettre d’accéder au paradis ? Qui, sinon le Fils de Dieu, peut nous ouvrir à la vie éternelle ?

Mais, pour cela, il nous faut emprunter le même chemin que celui que la tradition nomme « le bon larron ».

  • Il accepte son histoire et les conséquences de ses actes.
  • Il reconnaît Jésus comme son maître et son sauveur.
  • Il le supplie de l’accueillir auprès de lui.

Cette démarche n’est-elle pas celle du vrai croyant ? En cette fin d’année liturgique, et avant d’entamer une nouvelle année, il serait bon pour chacun d’entre nous de faire le chemin que nous propose l’Evangile. Prendre le temps de relire son année, regarder les lieux de réussites et de joies mais aussi les lieux d’échecs, de manquements et de tristesse.

Tenter de nommer ce que cela a produit en nous et autour de nous. Tant pour nos bourreaux que pour nos victimes. Voir si nous avons pu plus ou moins réparer, ou pardonner. Pour finalement offrir le tout au Christ, en le suppliant de ne pas nous abandonner et d’être, comme il l’a promis, toujours à nos côtés.

En lui demandant de renouveler nos cœurs et de nous préparer à l’accueillir comme le don le plus précieux que Dieu nous fait dans l’enfant de la crèche.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL – Dimanche 23 octobre 2022 – Année C 30ème dimanche du Temps Ordinaire

Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille hebdomadaire N°43.

Ecouter l’homélie du Père Jorge JIMENEZ.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 18, 9-14 : « Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

La parabole de l’ascenseur. « Regarde comme je suis bien ». Le pharisien a raison d’être fier de lui-même, il fait tout ce qu’il doit faire. Il obéit parfaitement à la loi, il fait du zèle et pratique la dîme. Il connaît sa valeur et il se compare, « je ne suis pas comme ceux-là ! »

Un seul mot pour exprimer ce que l’on ressent face à ce modèle : bravo. Sa vie religieuse est un véritable exploit. Il arrive à être parfait à force de volonté. Mais laisse-t-il de la place à Dieu ? N’a-t-il pas fait de ses grandes capacités et de sa volonté son véritable dieu ?

Le publicain est un pécheur, il le sait. Il ne réclame rien, ne demande rien. Devant Dieu, il accepte ses faiblesses et compte sur la miséricorde de Dieu. Les deux sont au temple, les deux se présentent devant Dieu. Les deux prient, l’un regarde son reflet dans un miroir et l’autre n’arrive pas à lever les yeux vers le ciel.

Nous avons une affection assez naturelle pour le publicain. Sans trop vouloir nous l’avouer à nous-mêmes, nous nous retrouvons dans ce pécheur. Et nous condamnons le pharisien. Quels pharisiens nous sommes !

En faisant le choix du publicain, nous faisons en réalité un bien terrible choix. Nous avouons préférer à la rigueur et à l’effort, le péché et la facilité. Tous en faisant fi d’une vie droite et du devoir.

En fait non, et bien heureusement. Ce qui nous touche dans le publicain, ce n’est pas sa vie, mais son attitude devant Dieu. Il accepte de s’abandonner et attend qu’agisse pour lui la grâce agissante. Il demande le pardon. Il s’humilie et devant Dieu, il présente sa condition de pécheur. Il est lucide et humble.

C’est à cette attitude que Jésus, dans cette parabole, veut nous faire réfléchir. Les caractères sont bien évidemment poussés à l’extrême. Tout n’est pas parfait chez le pharisien, et la prière du publicain n’est sans doute pas aussi pure qu’elle nous est exposée. Jésus veut provoquer un choc chez ses auditeurs. Il s’adresse à ceux qui sont convaincus d’être justes et qui méprisent les autres.

Il s’adresse aussi à nous aujourd’hui.

Nous relevons des deux typologies, en étant parfois pharisiens, parfois publicains. Parfois fiers de ce que nous sommes et de ce que nous faisons, et parfois désespérés de notre incapacité à servir Dieu et nos frères comme il le faudrait.

Jésus Christ nous invite à une attitude fondamentale d’humilité. Il nous invite à reconnaître l’action de Dieu dans nos vies, et à rendre grâce pour tout le bien qu’il fait, y compris à travers nous, dans ce monde. Il nous invite également à ne jamais oublier que nous sommes ces pécheurs pardonnés qui puisent en lui le courage de l’action et la force de l’amour.

Père Jorge JIMENEZ

Diocèse de Lyon

Flux L’Evangile quotidien

  • Évangile : « C’est ce disciple qui a écrit ces choses ; son témoignage est vrai » (Jn 21, 20-25)

Le saint du jour