Retrouvez la Feuille Paroissiale Hebdomadaire N°15
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20, 1-9
« Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts« .
Je ne crois que ce que je vois ! Quand je ne vois rien, est-ce que je crois ?
Nous sommes au matin de ce premier jour. Un jour à nul autre pareil. En fonction de qui nous sommes, ce jour a une saveur différente.
Pour les disciples, c’est le jour après le sabbat. Le maître a été crucifié, il est mort et a été mis au tombeau. La vie reprend son cours. Jésus a suscité une espérance nouvelle mais, en ce dimanche matin, tout est, en apparence, comme avant.
Pour les apôtres, c’est un peu plus difficile. Jésus les a abandonnés, ils avaient mis leur foi en lui, et ils avaient tout quitté pour le suivre, et maintenant, plus rien. Plus de cause, plus de travail, plus de famille. Il va falloir se réinventer une vie. Il faut tout recommencer.
Pour Marie Madeleine, il faut enfin faire ce que les premières lueurs du sabbat lui ont interdit de faire : prendre soin du corps de celui que son cœur aime. Il faut lui rendre l’hommage qui lui est dû, il faut laver ce corps et le préparer pour la mort. C’est bien le moins qu’elle puisse faire. Elle doit achever son travail.
Mais, que se passe-t-il ?! La pierre est enlevée, il n’y a plus rien dans le tombeau ! Vite, il faut rejoindre les apôtres : on a volé le corps de Jésus. Par chance, Pierre et Jean sont toujours dans la chambre haute. Que font-ils toujours là ? Dorment-ils ? Se racontent-ils leur vie avec Jésus ? Pleurent-ils ? Qui sait. Mais quand Marie Madeleine vient les trouver, Pierre et Jean quittent la chambre et se précipitent vers le tombeau. La parole de la femme les a troublés, il faut vérifier. Jésus n’est plus au tombeau : que s’est-il passé ? Aurait-on vraiment volé le corps ou cette femme, troublée, n’a pas su correctement regarder ?
Ils arrivent à leur rythme, le jeune puis le moins jeune. Jean laisse passer Pierre le premier. Il y a le respect de l’âge et de la fonction. Pierre ne voit pas le corps, il repère les linges rangés et le suaire, à leur place. Il inspecte, il y a sans doute un corps dans un recoin. La femme n’a pas bien regardé. Jean entre à son tour, il voit, il croit. Il ne voit rien de plus que Marie Madeleine, rien de plus que Pierre, mais il croit. Ce ne sont plus ses yeux ou son intelligence qui sont à l’œuvre. Son cœur lui dit que Jésus n’est plus dans le tombeau et qu’il est Vivant. Il a fait le pas de la foi. Jésus les avait tous préparés à ce nouveau jour où la mort serait vaincue, mais seul Jean était prêt à en reconnaître le signe.
Nous sommes au matin de Pâques, formés depuis des années à accueillir le mystère de la résurrection, mais avons-nous vraiment franchi la porte du tombeau, avons-nous réellement fait le pas de la foi ? Il n’y a toujours rien à voir …
Le Christ est vivant, le Christ est ressuscité, alléluia.
Père Jorge JIMENEZ