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ÉDITORIAL du 15 décembre 2024 – 3e dimanche de l’ Avent – année C – Gaudete

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 3, 10-18

En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde.

Le troisième dimanche de l’Avent porte un nom particulier, celui de Gaudete.

Ce terme latin vient de l’antienne d’ouverture qui reprend le passage de la lettre de saint Paul aux Philippiens : « Réjouissez-vous, soyez toujours dans la joie. »

Le thème de la liturgie est clair, tout comme les ornements utilisés par les célébrants, nous quittons le violet pour revêtir du rose. Le rose est le violet illuminé par la joie.

Et il y a des raisons de se réjouir, même si ce que nous vivons nous pousse davantage à désespérer des hommes, sans vouloir préjuger de ce que les médias nous transmettent.

L’Évangile de ce jour nous fait prendre conscience que le cœur de l’homme n’est pas que ténèbres. Les questions qui sont posées aujourd’hui à Jean nous font entrevoir qu’une conversion est possible. Nous aussi, nous voudrions avoir la réponse la plus ajustée à la même demande : « Que dois-je faire ? » 

Le publicain, le soldat, voire le tout-venant, reçoivent une réponse d’une logique déconcertante de bienveillance, qui doit devenir la marque du baptisé : sois juste, sois généreux. Nous avons tendance à oublier ces principes de base. 

Le partage n’est pas que durant la période de Noël, même si à cette époque nous sommes particulièrement sollicités. Le partage est un attribut de Dieu, il donne largement à tous et en tous temps. Pensons aux diverses multiplications dans l’Évangile, et en particulier, au repas eucharistique où le Christ se donne largement entre nos mains et nous partage pleinement sa Vie. Le deuxième point est la justice, qui va de pair avec l’équité. Il faut que chacun ait ce qui lui est nécessaire. L’égalité peut être trompeuse et parfois injuste. Nous sommes invités à ce discernement : tout ne se vaut pas, il peut y avoir une violence cachée dans l’égalité à tout prix.

Cette fin de semaine nous invite à une action de joie, non pas pour ce que nous faisons mais pour ce que le Christ suscite en nous et autour de nous. 

Jean annonce un baptême dans le feu et l’Esprit Saint. Cette promesse se réalise au quotidien et Dieu lui-même agit à travers nous dans l’histoire des peuples.

Nous pouvons laisser les puissants agir, et nous lamenter sur ce qui ne se fait pas. Nous pouvons aussi nous réjouir de l’action au quotidien du Christ dans des petites choses, et souvent par des petites gens. En réalité, c’est cela qui transforme la vie et illumine le regard, c’est aussi le sens véritable du cadeau. Comme le sera l’Enfant dans la crèche une nuit à Bethléem.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAUX des 7 et 8 décembre 2024

Samedi 7 décembre – Messe anticipée du 2e dimanche de l’Avent – année C

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 3, 1-6

Il (Jean) parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis; et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

Dimanche 8 décembre – L’Immaculée Conception de la Vierge Marie

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1, 26-38

L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du TrèsHaut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »


Un weekend et deux propositions liturgiques fortes. D’une part, le deuxième dimanche de l’Avent avec la présentation du Baptiste, et de l’autre, l’Immaculée Conception. Nous nous trouvons devant deux commencements : celui de la prédication de Jean qui annonce le Christ, et celui de l’incarnation dans le sein de la Vierge Marie.
Le rapprochement de ces deux événements nous fait découvrir la manière dont Dieu s’y prend pour nous associer à son dessein.
Dieu ne nous fait pas violence. Il vient à la rencontre de Marie et de Jean selon ce que chacun peut accueillir. Pour Marie une salutation et un dialogue dans la liberté, pour Jean une mission dans l’ordinaire de son environnement.
Jean va parcourir le désert avec une parole forte qui nous invite à une conversion. Il prépare à accueillir celui qui vient. Cela va s’accompagner d’un bouleversement de nos repères géographiques. Pour Marie, il va s’agir d’un bouleversement des lois naturelles.
Pour elle, le bouleversement va se produire en elle et non à l’extérieur. La venue de l’enfant, sans connaître d’homme, est le signe du don que Dieu lui fait de son Fils et qu’elle aura à offrir au monde.
La vierge va devenir mère et l’enfant est le salut que proclame Jean.
L’Église nous invite à vivre cette fin de semaine ces deux liturgies et, pour chacune d’elle, à en tirer des enseignements. Nous pourrions aussi en faire une synthèse et accueillir les bouleversements que la foi provoque en nous.

Avec Jean, quel est le terrain où la Parole de Dieu est annoncée et est-ce que je participe à cette œuvre ? Avec Marie, quels fruits naissent en moi de la vie avec le Seigneur et comment en suis-je témoin ?


Chacun sait ce que Dieu suscite en lui et comment il y répond.


Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du 1er décembre 2024 – 1er dimanche de l’Avent – année C

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 21, 25-28.34-36

« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme »

Comment ça ?! On reprend la même thématique pour le 1er dimanche de l’année liturgique que pour le dernier… Ces deux textes apocalyptiques entourent la manifestation du Christ Roi. Il semblerait que les liturges n’aient pas été inspirés pour le choix de ce qui doit ouvrir notre nouvelle année…
Le Christ revient. Nous connaissons cette ritournelle. L’évangile ne cesse pas d’annoncer ce retour eschatologique du Fils de l’homme. Il nous annonce aussi toutes les conséquences cosmologiques et personnelles que cela va entraîner.
Rien ne sera plus comme avant. Les signes qui nous sont habituels depuis la création du monde, les luminaires qui président au jour et à la nuit, vont être bouleversés. Plus rien ne va marquer le temps qui passe. La terre, la mer et les flots, qui avaient une place assignée, ne l’auront plus. La peur va s’emparer de tout être vivant.
Quel magnifique spectacle pour accueillir celui qui doit venir ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit : l’accueil de la promesse de Dieu.
Nous sommes habitués à cette attente. Les jours, les années, les siècles passent et rien ne se passe. Mais en sommes-nous si sûrs ? Le Christ nous met en garde de ne pas nous laisser appesantir par cette longue attente.
Nous avons l’habitude du cycle liturgique et de sa manière très particulière de marquer le temps. Notre société, si elle a oublié le pourquoi des fêtes, en a tout de même gardé et le rythme et les congés associés. Peu à peu, nous remplaçons les termes religieux par des termes désignant les saisons : printemps, hiver … Seules les vacances de la naissance et de la mort gardent encore leur nom de Noël et de Toussaint. Notre temps aurait-il encore quelque gêne à éliminer du vocabulaire commun la seule réalité que partage toute l’humanité, à savoir la naissance et la mort ? Je vous laisse à vos réflexions.

Nous commençons un nouveau cycle. Et il nous faut prendre le temps de mettre en perspective ce que nous allons célébrer et notre vie. Jésus vient au cœur de notre humanité. Il se fait l’un des nôtres et choisit comme mode de venue au monde celui que nous partageons tous. Mais entre l’annonciation et la nativité s’écoulent neuf mois, très exactement. C’est un temps court mais aussi un temps long. Toutes les mamans pourront nous le confirmer. Un temps court pour appréhender tous les bouleversements que la venue d’un enfant provoque, et un temps long d’attente.
Redressez-vous, relevez la tête, restez éveillés et priez : telles sont les consignes du Christ.
Se redresser pour regarder l’avenir et notre devenir, relever la tête pour accueillir pleinement ce qui se manifeste à nous, rester éveillé, car Dieu ne veut pas nous surprendre mais il souhaite nous associer à sa venue par notre prière.
Sommes-nous prêts ? Nous avons les 4 semaines de l’avent pour entrer dans cette espérance. Tout est pareil, mais tout est toujours différent.
Père Jorge JIMENEZ

Homélie du 17 novembre 2024 – 33e dimanche du Temps Ordinaire – année B

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

ÉDITORIAL du 10 novembre 2024 – 32e dimanche du Temps Ordinaire – année B

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12, 38-44

Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

« Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »


Il n’y aura bientôt plus de monnaie !
Comment les générations qui n’ont qu’une carte bleue ou bien qu’un téléphone portable en guise de porte-monnaie pourront-elles comprendre cet évangile ?
Rassurez-vous, d’autres moyens sont déjà à l’œuvre pour répondre à ces exigences.
Être ou paraître, telle est la question. En effet, face à la grosse somme donnée par les riches, l’obole de la veuve semble dérisoire. Elle aurait mieux fait de garder ses pauvres pièces plutôt que de les donner. Ces deux piécettes ne vont rien solutionner, tant sont énormes les besoins de ceux qui gravitent autour du temple. Jésus la remarque. Jésus est attentif non pas au geste, mais à l’intention. Elle donne son essentiel et non pas seulement son superflu, comme d’autres qui, eux, veulent se faire remarquer. Elle prend sur son indigence pour donner au temple. Elle donne bien plus que ce qui la fait vivre : elle donne sa vie. Elle le fait sans bruit, sans fanfare ni trompette, elle le fait presque en s’excusant de le faire. Elle le fait en toute discrétion sans que personne ne la remarque, mais Jésus est là, et il la voit.
Le regard de Jésus vient pénétrer le cœur de cette femme. Elle a tout donné, que lui reste-t-il maintenant ? Il ne lui reste sans doute plus que sa mort à donner et elle s’y prépare. Nous ne savons rien de l’après de cette offrande, mais j’ose espérer que cette femme aura part à la récompense dans le Royaume.
« Méfiez-vous » Il est si facile de se laisser subjuguer par de belles paroles et de beaux habits. Combien de personnes célèbres ou ayant pignon sur rue se sont révélées être des escrocs, ou bien pire encore. Nous n’avons pas le regard du Christ pour connaître les intentions cachées, mais si Jésus nous met en garde, c’est bien qu’il faut être attentif aux séducteurs et aux beaux parleurs. Jésus nous demande d’être vigilants, afin de ne pas nous laisser entraîner là où nous ne voulons pas aller.
La séduction est une œuvre de perversion, elle nous détourne de ce qui est vrai, juste et bon, pour nous orienter exclusivement vers le choix de celui qui se présente devant nous. Il nous faut toujours essayer d’interroger l’intention de la personne : que cherche-t-elle, pourquoi cette attitude, y compris dans le domaine religieux. Que fait-elle, que veut-elle faire ? Que fait-elle de moi ? La dernière question est la plus difficile, dans tous les domaines.

Il faut aussi, et surtout, nous interroger nous-même. Je cherche quoi ? Et quand je fais telle chose, même si elle paraît généreuse, quelles sont mes véritables intentions ?
Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonne intentions ?
L’obole de la veuve est un exemple de cohérence, elle donne son essentiel car elle sait que le Seigneur est son essentiel et qu’il lui offre toujours un possible, une espérance.
À nous de rechercher la cohérence entre nos paroles et nos actes. Nos intentions sont parfois un peu difficiles à discerner, nous pouvons tenter de le faire dans le cœur à cœur avec Dieu qu’est la prière, et avec des frères bienveillants.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du 3 novembre 2024 – 31e dimanche du Temps Ordinaire – année B

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12, 28b-34 

         Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

Le Shema Israël est la prière juive par excellence. Ce texte a pour ainsi dire le statut du Notre Père des chrétiens.

Le scribe ne demande pas à Jésus quelle est la prière la plus importante du judaïsme, il lui demande quel est le premier de tous les commandements.

La réponse de Jésus ne commence pas par la liste de ce qu’il faut faire, ni par les attributs du Seigneur, il commence par la posture du croyant : « écoute ».

Le premier des commandements est l’écoute. Écoute ce que Dieu te dit.

Nous avons tous tendance à sauter ce premier temps pour aller au faire : faire mille et une choses, faire ce que nous croyons devoir faire, et ce sont souvent des choses bonnes, mais elles seraient meilleures si nous prenions le temps de cette écoute préliminaire.

Ensuite, vient le commandement de l’amour, amour de Dieu et amour du prochain. Ce que nous appelons le double commandement de l’Amour – qui est venu parfaire le décalogue reçu par Moïse au Sinaï – est cette écoute de la Parole de Dieu, où tous les commandements de la torah se trouvent justifiés, et où tout amour trouve sa source. L’acte d’écouter suppose de se taire, sans doute pour chacun de nous la chose la plus difficile à faire. Il s’agit de faire taire nos lèvres, mais aussi et surtout, de faire taire notre tumulte intérieur. Notre brouhaha qui nous parasite sans cesse et que nous masquons par d’autres bruits, extérieurs cette fois-ci. Bruits de nos appareils de musique, téléphones ou autres, bruits de nos cités, bruits de nos gesticulations. Jésus nous demande d’écouter sa Parole, sa présence. Comme pour Élie, Dieu nous parle dans le souffle ténu d’une brise légère. Dieu ne fait pas grand bruit, il ne s’impose pas par la violence. Tout comme l’amour, qui est sa nature propre.

Dieu ne cesse de nous parler, mais notre bruit le rend inaudible.

Écoute l’Amour et tu pourras aimer. Si tu aimes, tu auras découvert ce qu’est réellement le Royaume. L’Amour et le Royaume sont, comme les deux commandements, indissociables l’un de l’autre, Dieu et le prochain.

Apprenons à faire silence, apprenons à nous retirer loin des bruits, de notre bruit, pour entendre la parole d’amour que Dieu nous adresse sans cesse. La révélation de cet amour, amour pour tous et pour chacun, fait de nous dès maintenant des témoins acteurs du Royaume.

Père Jorge JIMENEZ

Commémoration de tous les fidèles défunts – 2 novembre 2024

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Fête de la Toussaint – 1er novembre 2024

Ecoutez l’homélie du Père Jimenez

La fête de la Toussaint (article du site du diocèse de Lyon).

Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. Chaque 1er novembre, l’Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ.
Si un certain nombre d’entre eux ont été officiellement reconnus, à l’issue d’une procédure dite de « canonisation », et nous sont donnés en modèles, l’Eglise sait bien que beaucoup d’autres ont également vécu dans la fidélité à l’Evangile et au service de tous. C’est bien pourquoi, en ce jour de la Toussaint, les chrétiens célèbrent tous les saints, connus ou inconnus.
Cette fête est donc aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles.

La sainteté n’est pas une voie réservée à une élite : elle concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ. Le pape Jean-Paul II nous l’a fait comprendre en béatifiant et canonisant un grand nombre de personnes, parmi lesquelles des figures aussi différentes que le Père Maximilien Kolbe, Edith Stein, Padre Pio ou Mère Térésa…

La vie de ces saints constitue une véritable catéchèse, vivante et proche de nous. Elle nous montre l’actualité de la Bonne nouvelle et la présence agissante de l’Esprit Saint parmi les hommes. Témoins de l’amour de Dieu, ces hommes et ces femmes nous sont proches aussi par leur cheminement – ils ne sont pas devenus saints du jour au lendemain -, par leurs doutes, leurs questionnements…en un mot : leur humanité.
La Toussaint a été longtemps célébrée à proximité des fêtes de Pâques et de la Pentecôte. Ce lien avec ces deux grandes fêtes donne le sens originel de la fête de la Toussaint : goûter déjà à la joie de ceux qui ont mis le Christ au centre de leur vie et vivre dans l’espérance de la Résurrection.

ÉDITORIAL du 27 octobre 2024 – 30 e dimanche du Temps Ordinaire – année B

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10, 46b-52


« Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle don l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Nous sommes nombreux à espérer, un jour, entendre cette parole. Quel est notre désir le plus profond ? L’aveugle, en demandant de retrouver la vue, demande bien plus. Il souhaite avoir une vie pleine, il souhaite sortir de cette exclusion misérable qui a fait de lui un mendiant.
Être aveugle, c’est être condamné à ne pas exister. Mais Bartimée n’est ni sourd ni sans intelligence.
Fils de David, prends pitié de moi !
Ce Bartimée sait que ce Jésus n’est pas un maître comme les autres. Il y a tant d’enseignants, de rabbins, qui se contentent de belles paroles… Ils parlent de Dieu, de la Loi, mais surtout des obligations que chacun doit respecter. Pour autant, ils ne prennent pas soin des personnes. Champions en discours, ils laissent les personnes dans leur néant.
Appeler « fils de David » ce rabbin, c’est lui reconnaître un privilège. Lui seul peut transformer le monde et répondre aux attentes véritables. Descendant direct du grand roi, il pourra faire ce que d’autres ne peuvent pas même imaginer.
Prends pitié de moi. J’ai du prix à tes yeux, j’existe, je sais que tu m’écoutes. La foule est un écran. La foule n’a pas de personnalité. La foule sépare, exclut.
Jésus se rapproche, il fend la foule comme Moïse pour advenir à la vérité.
Appelez-le. Qu’il vienne jusqu’à moi. Lui seul m’importe, car lui seul me connaît.
Va, ta foi t’a sauvé.
Le fils de Timée s’adresse au fils de David. L’un reconnaît l’autre par ce qu’il est, et l’autre par ce qu’il croit.
Les deux se rencontrent et les deux se reconnaissent : Jésus, comme celui qui peut donner à l’homme ce qui lui manque en vérité. Bartimée, comme celui qui espère et qui se sait déjà guéri. Sa foi lui a permis de voir en Jésus son sauveur.
Bartimée n’est pas le seul aveugle de l’histoire. La foule n’est-elle pas aveugle, elle aussi ? Par l’action de Jésus, elle qui était écran devient passerelle.
Quelle place occupons-nous vraiment ?
Nous souhaiterions crier vers le Christ « exauce-nous «. Mais, le plus souvent, nous crions dans le vide.
Avons-nous pleinement conscience de nos besoins et de nos manques ?
Que de fois notre demande est convenue ! Prenons le temps de discerner ce qui nous rendra libres et heureux et qui nous fera devenir passerelles et témoins du Christ.
Que veux-tu que je fasse pour toi ?

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du 20 octobre 2024 – 29e dimanche du Temps Ordinaire – année B

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10, 35-45

Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent :« Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. »

Que veut dire une telle demande ?
Les dix autres disciples ont bien compris, mais Jacques et Jean veulent les places d’honneur, à la droite et à la gauche du maître.
S’ils réclament cette place, quelle sera la nôtre ?
Nous aussi, nous voulons les places d’honneur, chacun de nous veut les meilleures places. Être à la meilleure table, être le mieux placé sur la photo, dans la salle de spectacle … Qui voudrait la dernière place ?…
Jésus ne leur refuse pas cette place, il ne leur dit pas qu’ils sont orgueilleux, et il ne leur fait pas une quelconque réprimande : il leur parle ouvertement de sa Passion, qui sera aussi la leur. Jacques et Jean ne se dérobent pas. Ils acceptent la coupe et le bain.
Je ne sais pas s’ils ont saisi tout ce que représente la Passion, mais ils l’acceptent.
Il faut revenir sur le trouble des dix autres. Que critiquent-ils : la question ou le fait de vouloir être avec Jésus ? Les deux frères sont maladroits, surtout quand ils semblent vouloir forcer Jésus. Mais nous pouvons aussi lire leur désir de rester auprès de Jésus y compris dans sa mort et sa résurrection. N’estce pas le désir de tout chrétien véritable, vouloir être et rester auprès du Christ, tous les jours ? Si nous comprenons leur demande dans ce sens, elle est plus que légitime. Cette demande devrait même devenir la nôtre : ne jamais être séparé du Christ.
L’Église l’a bien compris, et une des prières du prêtre à voix basse lors de la messe, avant la communion, se termine par : « Fais que je demeure fidèle à tes commandements et que jamais je ne sois séparé de toi ».
Le malaise survient quand les dix disciples prêtent, à tort ou à raison, à Jacques et Jean de vouloir partager aussi la gloire de Jésus dans le Royaume.
Jésus ne laisse pas le doute s’installer et, prenant la parole, il remet chaque chose à sa place. De quel royaume parlons-nous ?
Nous ne sommes pas dans le modèle du monde. La gloire, les honneurs, la puissance et les richesses ne sont pas les finalités des disciples du Christ.
Les disciples du Christ doivent choisir une autre voie que celle du monde. Le service et l’humilité sont les signes du disciple.
L’échec au regard du monde pourrait être la gloire au regard de Dieu.
Il nous faudra offrir ce que nous avons, accepter l’humiliation du serviteur, se dépouiller y compris de notre fierté pour, qui sait, siéger à la droite ou à la gauche du Seigneur, si ces places nous sont destinées.
Père Jorge JIMENEZ

Diocèse de Lyon

Flux L’Evangile quotidien

  • Évangile : « L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout » (Jn 14, 21-26)

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