Retrouvez la feuille paroissiale du 21 au 29 octobre 2023
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22, 15-21
« Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il
leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent :
« De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce
qui est à Dieu. »
Bandes d’hypocrites !
Nous entendons bien souvent cette phrase dans la bouche de Jésus. De là à penser
que Jésus avait le don de catalyser contre lui les énergies négatives des menteurs et
des hypocrites, il n’y a qu’un pas.
Les pharisiens et les partisans d’Hérode se mettent d’accord pour piéger Jésus. Cette
alliance est contre nature. Mais quand on veut atteindre le même but – éliminer le
gêneur – toutes les compromissions sont bonnes.
La question posée est simple : faut-il, ou non, payer l’impôt ? Mais la réponse n’est
pas simple. Il faut prendre Jésus au piège. S’il répond oui, Jésus est un collaborateur,
c’est un mauvais juif, il faut l’arrêter car il trahit la cause juive, les pharisiens sont là
pour appliquer la sentence.
S’il répond non, c’est un rebelle à l’ordre impérial, il fomente une révolte, il faut
l’arrêter et les partisans d’Hérode sont là, eux aussi. Jésus n’a pas de solution. Quoi
qu’il dise, il est perdu.
Qu’y a-t-il sur la face de la pièce ? A vous de répondre. A qui appartient cette
dernière ?
A César qui, dans sa mégalomanie, a fait que tout l’Empire ait la même monnaie à son
effigie. L’empereur est le maître de l’argent et de tous les biens, il ne s’agit pas de la
monnaie du temple, elle est celle de l’empereur. Alors rendez-lui ce qui lui appartient.
Quelle magnifique réplique, qui est passée dans la mémoire collective, sans toujours
que l’on sache qu’elle est tirée de l’Evangile.
Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Cette expression préside
à la séparation des pouvoirs.
Il est toujours bon de se rappeler qu’il y a une séparation entre le pouvoir temporel et
le pouvoir spirituel. L’un devrait être au service de l’autre, mais chacun dans son
champ d’action et son domaine de compétence. Nous entendons aussi les
exhortations du pape François, qui nous met en garde contre une Eglise mondaine
qui pourrait utiliser trop facilement les critères de réussite du siècle pour juger de
l’efficacité de la Parole de Dieu.
Il faut rendre à César ce qui est à César. L’argent n’est pas en soi une mauvaise chose.
Il doit être au service d’un projet, il ne doit pas être au service de lui-même. Servir
l’argent, en faire un dieu ou une arme, un moyen de pression et de coercition est
contraire à la finalité des biens de la terre et, en définitive, à la création toute entière.
N’oublions jamais que nous sommes les intendants de la terre : Dieu nous l’a confiée
et notre mission est de la lui remettre en temps voulu. Il faut rendre à Dieu ce qui
appartient à Dieu.
Père Jorge JIMENEZ