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ÉDITORIAL du dimanche 10 décembre 2023 – Deuxième dimanche de l’Avent

Retrouvez la feuille paroissiale du 9 au 16 décembre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1, 1-8

Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Que de voix crient en notre temps, et combien de voix ont crié et crieront encore… Nous nous préparons à accueillir la naissance du Christ et il semble que, depuis le jour de sa naissance jusqu’à aujourd’hui, le cœur de l’homme soit sourd aux cris de l’humanité. Il y a là un paradoxe fondamental : nous sommes sourds à notre propre cri.

Qui donc crie ? L’évangile de ce jour nous relaie la parole d’Isaïe et celle du Baptiste. Il y a une double voix dans le désert qui crie et murmure. L’une invite à rendre le monde praticable, l’autre en donne le chemin. Que pourrait être un monde praticable, un monde sans aspérités ? Un monde où les chemins sont droits… La question n’est pas géographique, elle est humaine. Qui plus que l’homme est tortueux et torturé ? Qui plus que l’homme a besoin de retrouver le véritable essentiel ? Jean paraît dans le désert, il invite à la conversion. Il demande de faire le chemin nécessaire pour retrouver la vérité et la justice. Il demande d’abandonner les chemins de traverse et de compromission. Nous l’entendons par tous nos sens annoncer une nécessaire simplification de nos vies. « Abandonnez ce qui ne vous construit pas, ce qui vous détourne de la vie. »

Le désert est ce lieu d’épreuve, mais il est surtout celui de la rencontre. Lieu où Dieu se laisse rencontrer et où chacun est invité à se retrouver. Le désert est le lieu où Dieu nous donne rendez-vous avec nous-mêmes. Jean baptise dans l’eau. L’eau est l’élément essentiel à la vie, mais elle peut être aussi un élément de mort. Il y a dans le baptême de Jean bien plus que le bain rituel de purification extérieure. Il y a une invitation à mourir à notre nonsens pour accueillir la vie. Jésus vous baptisera dans l’Esprit Saint. Cette parole, hier comme aujourd’hui, est bien mystérieuse. L’Esprit Saint sera la présence de Dieu en nous. Il sera notre guide et notre conseiller. En nous baptisant dans l’Esprit Saint, Jésus nous baptisera en lui. Il nous fera devenir un autre lui. Pour nous préparer à accueillir celui qui vient et qui nous recrée par l’Esprit Saint, demandons à Dieu de nous accompagner sur ce chemin de conversion : qu’il nous permette de faire le chemin nécessaire à sa rencontre.

Jean avoue qu’il n’est pas capable de défaire la courroie des sandales de celui qui vient. Il nous dit ainsi qu’il n’est pas capable d’accueillir pleinement le Christ dans la totalité de sa personne. L’image qu’il utilise est celle de l’époux qui ôte les sandales de son épouse et se met à genoux devant elle pour la recevoir en totalité. Comme Jean, nous sommes conscients que jamais nous ne pourrons accueillir le Christ dans la totalité de sa personne, mais nous pouvons humblement demander d’entrer dans le mystère de l’Incarnation et de pouvoir, par lui, ouvrir nos cœurs aux cris de notre temps.

Père Jorge JIMENEZ

Diocèse de Lyon

Flux L’Evangile quotidien

  • Évangile : « Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place au festin du royaume des Cieux » (Mt 8, 5-11)

Le saint du jour