Retrouvez l’homélie du Père Jorge Jimenez



ÉDITORIAL du 7 septembre 2025 – 23 e dimanche du Temps Ordinaire – année C
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14, 25-33
En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit :« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Nous continuons dans cet évangile de Luc et, après les repas de la semaine dernière, nous voici devant la question du choix.
Après vous avoir invités à entendre les divers appels du début d’année, le Seigneur vient placer l’exigence comme premier critère de la vie du disciple.
Dieu que nous n’aimons pas ce passage ! Il faut préférer Dieu à tout !
Nous sommes pourtant des êtres faits de chair et d’os, nous avons comme principe de vie d’être en relation. Aujourd’hui, on ne sait pourquoi, Jésus nous demande de le préférer à tous, y compris à ceux qui nous sont les plus chers.
Être chrétien, je veux bien, aller à la messe et faire un peu de bien autour de moi, pourquoi pas, si cela ne dérange pas trop mes projets. Mais là, c’en est trop ! Renoncer à tout ce qui fait ma vie, je n’en suis pas capable, je ne suis ni religieux, ni prêtre. Je vais faire ce que je peux et ménager la chèvre et le chou.
C’est ainsi que nous nous retrouvons avec un peuple de tièdes, qui veut bien recevoir mais donner un minimum. Vous me trouvez extrême dans mes propos, sans doute avez-vous raison ; mais je ne fais que développer les paroles même de Jésus, qui, elles, sont radicales.
Il y a une dimension radicale à suivre le Christ, il est question de notre salut et de la vie éternelle.
Le développement sur le combat qui suit est très clair à ce sujet. Nous sommes en train de livrer une bataille contre l’ennemi. Nous savons que l’ennemi est la mort, et que la bataille que nous devons livrer concerne la vie éternelle.
Ce passage, qui nous semblait être un ajout dans les propos du Christ, devient à présent central. Il nous parle du combat que nous devons mener, ce combat est au cœur de la vie.
Nous le comprenons, à présent. La vie chrétienne est un combat contre les forces du mal qui nous assaillent à chaque instant. N’imaginons pas des démons aux pieds fourchus, sentant le soufre et venant nous chatouiller la nuit, comme dans les séries télévisées, mais des attaques bien plus sournoises que sont le déni, la passivité, l’orgueil, la nonchalance, le manque de foi et de piété. En un mot, tout ce qui nous éloigne de Dieu et nous replie sur nous-mêmes dans une recherche de confort et de satisfaction immédiate.
La croix prend alors tout son sens : si nous refusons le combat de la foi, nous sommes perdus.
Il ne s’agit donc pas de renoncer à tout et à tous, mais de faire les choix les meilleurs pour manifester notre vie divine et notre attachement à la personne et à la croix du Christ.
Renoncer à soi-même suppose de découvrir ce que nous sommes en vérité et cela, nous ne pouvons le découvrir qu’en contemplant et en écoutant Jésus qui nous appelle à le suivre dans un engagement de tout notre être et de tout notre cœur.
Nous pouvons alors faire nôtre le Shéma Israël : « Écoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est l’unique, tu l’aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. »
Père Jorge JIMENEZ
