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ÉDITORIAL pour le mercredi des Cendres – 5 mars 2025

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6, 1-6.16-18

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. »

Nous revoilà – déjà ! – au mercredi des Cendres, pour nous cette année en plein cœur des vacances d’hiver. Je ne sais pas si, entre deux visites à la famille, ou deux descentes de ski plus probablement, nombreux sont ceux qui vont se souvenir qu’après le Mardi gras vient le mercredi des Cendres. L’évangile de ce jour est bien connu, avec ces trois motifs : l’aumône, la prière et le jeûne. Je nous invite cette année à lire plus précisément l’introduction : « Ce que vous faites pour devenir des justes ».

Le carême nous est offert non pas pour que nous fassions des exploits, mais pour nous permettre de devenir des justes ou, en d’autres termes, pour nous ajuster à Dieu.

Il est clair que la vie ordinaire a une fâcheuse tendance à nous éloigner des buts spirituels que nous nous sommes fixés. L’oraison quotidienne, la messe hebdomadaire, le souci des plus pauvres et une consommation responsable ont trop vite volé en éclats face à la complexité de la vie quotidienne et des exigences qu’elle comporte, et que nous acceptons parfois à notre corps défendant.

Jésus nous demande de devenir des justes. Il faut bien sûr avoir en tête ce que peut signifier cette appellation. Il y a, historiquement, les Justes parmi les nations, ceux qui ont œuvré à la protection des personnes juives pendant la seconde guerre mondiale. Sans aller jusque-là, il y a de cette justice pour Dieu qu’il nous faut voir et appliquer.

Être juste, c’est donc être ajusté à Dieu. Craindre Dieu, expression utilisée dans les textes du Premier Testament, c’est craindre d’être séparé de Dieu, de s’éloigner de lui, de le reléguer au second, voire au énième plan. Le carême nous offre ces jours pour revisiter notre relation à Dieu en passant par trois prismes très concrets.

Le prisme de la prière est évident. Rejoindre Dieu au quotidien dans un temps de cœur à cœur. Les textes de la messe peuvent nous aider efficacement. De très bonnes applications nous offrent les textes du jour sans autre effort pour nous que de les consulter.

Le prisme de l’aumône est omniprésent : jamais nous ne recevrons plus de sollicitations que pendant ces semaines. Donner, il faut donner. Je suis d’accord, il faut accepter de se simplifier et de partager.

Le carême est surtout l’occasion de faire le tri et de voir ce qui nous encombre et ce qui nous retient.

Il y a des biens matériels qui sont des prisons, et accepter de s’en séparer peut être salvifique. Et enfin, le prisme du jeûne. Le jeûne qui est devenu une mode. Il y a des jeûnes organisés, des jeûnes accompagnés, des jeûnes pour réveiller en soi je ne sais quelle capacité. Le jeûne du carême n’est pas de cette famille : il est celui de la pauvreté. Le jeûne du pauvre qui ne remplace pas un bout de viande par un poisson hors de prix. Le jeûne qui a pour finalité de faire entrer dans sa vie de la simplicité. Et celle-ci commence par la table qui peut devenir non pas le lieu de la privation, mais celui du choix conscient. Je choisis ce que je mange et je laisse de la place. Parfois simplement à une discussion familiale ou à un ami…

Le Seigneur nous invite à cela sans ostension, dans le secret, car c’est dans le secret que le Seigneur nous espère. Secret de notre prière, de notre disponibilité et de nos choix.

Père Jorge JIMENEZ

Diocèse de Lyon

Flux L’Evangile quotidien

  • Évangile : « Comme le Père relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils fait vivre qui il veut » (Jn 5, 17-30)

Le saint du jour