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ÉDITORIAL du dimanche 14 septembre 2025 – Fête de la Croix Glorieuse

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 3, 13-17

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle ».

La Croix Glorieuse. Le Missel romain indique que c’est une fête, et la fête prime sur un dimanche du temps ordinaire. Fêter la Croix, voilà bien une attitude des plus surprenantes. Nous avons oublié que la croix était un instrument de torture et de mort. Pendue à notre cou, et parfois à des lobes d’oreille, la croix est devenue bijou, parure, ornement, objet de luxe et d’apparat.

Nous trouvons encore des croix de chemin dans nos campagnes pour marquer des croisements et indiquer la direction. Ces croix ont été érigées à l’occasion de missions paroissiales, c’est-à-dire des semaines où l’on venait dans un village ranimer la foi et indiquer à tous que la vie chrétienne était le meilleur chemin de vie. Mais, nous le savons bien, le chemin habituel de chacun d’entre nous est de fuir les difficultés et de se prémunir des croix de nos existences. La croix est à fuir et non pas à rechercher.

Nous ne pouvons pas adorer cet instrument, la croix n’est pas adorable. Si nous nous recueillons devant cet objet, c’est au nom de Celui qui l’a traversé. Le Christ a traversé la mort pour nous ouvrir le chemin de la vie.

Jésus a été suspendu comme un malfrat de droit commun. Il a agonisé et rendu l’esprit sur ce bois. Ne chantons-nous pas « Voici le bois de la croix qui a porté le salut du monde » ? La célébration de la vénération de la Croix de la semaine sainte nous oblige à reconsidérer l’objet. Nous sommes au pied de la croix, le dos courbé et les yeux fixés sur nos chaussures… Nous avons conscience de ce qui nous accable et nous empêche de nous redresser. Pourtant, il nous faut lever la tête, il n’y a pas d’autre moyen pour contempler Celui que notre péché a cloué sur le bois. C’est dans ce mouvement que s’amorce notre démarche de rédemption.

Nos yeux fixaient le sol, nous avons pris conscience de nos limites, de notre complaisance vis-à-vis du mal et de notre péché. Nous devrions fuir, pourtant le Christ nous appelle à lever les yeux, il nous demande de Le contempler.

Il ne nous réduit pas, Il nous élève. En levant notre regard, c’est notre vie qui s’élève à la hauteur de Celui qui nous présente à son Père. Jésus ne souhaite pas nous condamner et nous attacher avec lui au bois du supplice, Il veut nous faire partager la Gloire qu’il tient de son Père et nous offrir à Lui. Le Christ a accepté de s’anéantir pour chacun d’entre nous, pour nous élever jusqu’à Lui.

La Croix Glorieuse est le lieu de notre salut. Une fois élevé de terre, le Christ nous attire à Lui. Que faire ? La croix est incontournable, elle n’est pas désirable et pourtant, nous ne pouvons pas nous en affranchir. Elle n’est ni un but, ni un moyen, elle est un chemin. Nous devons porter notre croix et chacun sait ce qu’elle est : addictions, tensions familiales, maladies, rejets et bien d’autres. Chacun doit l’accueillir pour pouvoir l’offrir au Christ et chacun est invité à la traverser.

Le chemin de la croix est un chemin d’espérance. Le Pape François nous a invités à devenir des pèlerins d’espérance. Il nous le redit : « L’espoir s’arrête au pied de la croix, l’espérance la traverse. »

Père Jorge JIMENEZ