Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10,27-30.
En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »

Le père et moi nous sommes un. Voilà une affirmation qui nous questionne. L’unicité de Dieu est affirmée par Jésus en réponse à une question des juifs, es-tu le Christ ?
Nous sommes sur notre faim, la réponse n’est ni oui, ni non. Jésus fait comme à son habitude un détour pour nous mettre au centre de la question. Si nous étions des brebis, aurions-nous besoin d’une réponse, l’évidence s’imposerait d’elle-même et nous saurions en qui nous avons mis notre foi. Mais nous ne savons pas comme les brebis, nous ne sommes pas à l’écoute de Jésus, nous sommes des questionneurs. Il nous faut sans cesse poser des questions avant de pouvoir nous déterminer. Les réponses qui nous sont faites la plupart du temps ne nous rassurent pas et suscitent d’autres questions et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps. Le questionneur n’est pas un écoutant. Au lieu d’accueillir le réponse le questionneur formule sa prochaine question ce qui l’empêche d’accueillir simplement les réponses qui sont faites.
Jésus répond aux juifs qu’ils ne sont pas dans le bon enclos, mais l’ont-ils entendu ?
Cette réponse est aussi la réponse qu’il nous fait. Sommes-nous dans le bon enclos et sommes-nous des brebis dans la main de Jésus. Là non plus la réponse n’est pas évidente ce n’est ni oui ni non.
On pourrait presque faire une réponse de normand, ou de compromis, cela dépend.
Il en va de notre capacité d’écoute. Ecoutons nous vraiment et totalement la voix de Jésus. Combien de fois nous ne retenons que ce qui va dans notre sens, Nous sommes d’accord avec le Christ quand il partage notre avis. Je veux bien être une brebis quand je choisi mon enclos et par conséquence les contraintes qui me conviennent. Les autres je n’en veux pas. D’ailleurs combien de fois entend on au sujet de l’Eglise qui porte la parole de Jésus : elle se trompe, elle est trop exigeante, elle n’a rien compris, il faudrait qu’elle… je vous laisse le loisir de compléter la phrase.
Je passe du Christ à l’Eglise comme du Fils au Père. Ils ne font qu’un, nous aussi nous ne faisons qu’un avec l’Eglise. Nous sommes l’Eglise c’est-à-dire la manifestation du Christ dans ce monde. Certes d’un point de vu individuel nous pouvons nous tromper et faire des erreurs parfois insoutenables, mais l’Eglise comme œuvre de Dieu est celle qui réunit toutes les brebis qui écoutent la voix. L’Eglise, qui ne peut se réduire à celle que nous connaissons ou que nous fréquentons, ne peut être dans l’erreur car elle est manifestation du fils. C’est bien là le paradoxe qu’il nous faut accueillir dans la foi. L’église peut, en ses membre, être dans l’erreur mais pas dans sa finalité car elle est le corps du Christ qui ne fait qu’un avec le Père sous la conduite de l’Esprit saint.
Jorge JIMENEZ