Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 3, 10-18
En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde.
Le troisième dimanche de l’Avent porte un nom particulier, celui de Gaudete.
Ce terme latin vient de l’antienne d’ouverture qui reprend le passage de la lettre de saint Paul aux Philippiens : « Réjouissez-vous, soyez toujours dans la joie. »
Le thème de la liturgie est clair, tout comme les ornements utilisés par les célébrants, nous quittons le violet pour revêtir du rose. Le rose est le violet illuminé par la joie.
Et il y a des raisons de se réjouir, même si ce que nous vivons nous pousse davantage à désespérer des hommes, sans vouloir préjuger de ce que les médias nous transmettent.
L’Évangile de ce jour nous fait prendre conscience que le cœur de l’homme n’est pas que ténèbres. Les questions qui sont posées aujourd’hui à Jean nous font entrevoir qu’une conversion est possible. Nous aussi, nous voudrions avoir la réponse la plus ajustée à la même demande : « Que dois-je faire ? »
Le publicain, le soldat, voire le tout-venant, reçoivent une réponse d’une logique déconcertante de bienveillance, qui doit devenir la marque du baptisé : sois juste, sois généreux. Nous avons tendance à oublier ces principes de base.
Le partage n’est pas que durant la période de Noël, même si à cette époque nous sommes particulièrement sollicités. Le partage est un attribut de Dieu, il donne largement à tous et en tous temps. Pensons aux diverses multiplications dans l’Évangile, et en particulier, au repas eucharistique où le Christ se donne largement entre nos mains et nous partage pleinement sa Vie. Le deuxième point est la justice, qui va de pair avec l’équité. Il faut que chacun ait ce qui lui est nécessaire. L’égalité peut être trompeuse et parfois injuste. Nous sommes invités à ce discernement : tout ne se vaut pas, il peut y avoir une violence cachée dans l’égalité à tout prix.
Cette fin de semaine nous invite à une action de joie, non pas pour ce que nous faisons mais pour ce que le Christ suscite en nous et autour de nous.
Jean annonce un baptême dans le feu et l’Esprit Saint. Cette promesse se réalise au quotidien et Dieu lui-même agit à travers nous dans l’histoire des peuples.
Nous pouvons laisser les puissants agir, et nous lamenter sur ce qui ne se fait pas. Nous pouvons aussi nous réjouir de l’action au quotidien du Christ dans des petites choses, et souvent par des petites gens. En réalité, c’est cela qui transforme la vie et illumine le regard, c’est aussi le sens véritable du cadeau. Comme le sera l’Enfant dans la crèche une nuit à Bethléem.
Père Jorge JIMENEZ