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Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5, 1-11
À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit
à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.» Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
Nous avons en Luc l’appel des premiers disciples. Cette fois, c’est un lot complet qui suit Jésus après la pêche miraculeuse.
Jésus enseigne. Mais pour que tous l’entendent, il prend une barque et s’éloigne du rivage. Nous le savons, la mer et la mort sont liées. Jésus enseigne sur la mer, et peut-être parle-t-il de notre ennemie, la mort.
Les pêcheurs, à qui Jésus emprunte la barque, ont pêché toute la nuit et ils n’ont rien pris. Ils lavent leurs filets, la journée de travail est finie, le jour s’est levé et pour eux rien, une journée de perdue, une journée morte.
Voilà que ce Jésus leur demande de faire une nouvelle journée de travail, en plein jour.À la vue de tous. Ils obéissent. Sur la parole de cet homme, ils vont jeter de nouveau leur filet : en plein large, loin du rivage, là où l’on ne s’attend pas à prendre du poisson. Par grand fond, le filet se remplit, prêt à se déchirer. Ils ont besoin d’aide. Les deux barques sont remplies. Jésus est dans la barque, les pêcheurs et les poissons aussi. Simon-Pierre se reconnaît pécheur, ce n’est plus son métier mais son état. Pierre a reconnu son incapacité et Jésus lui donne une mission : il va maintenant pêcher des hommes.
Nous pouvons tirer plusieurs enseignements de cet épisode. Jésus vient donner la Parole de Dieu. Nombreux sont ceux qui sont en attente d’une parole de réconfort et de vie. Jésus trouve la bonne distance pour enseigner. Il nous invite nous aussi à trouver la bonne distance pour annoncer la Parole de Dieu. Parfois, il faut accepter de prendre de la distance pour que la Parole trouve un écho dans la vie des personnes. Pierre obéit. Il y a cette Parole qui s’impose à nous. La Parole est exigeante et nous déplace, elle nous demande une conversion, qu’il faut les premiers accepter. La Parole ne pourra s’adresser à nos frères, aux foules, que si nous nous laissons toucher par elle. Comme Pierre, nous nous découvrirons incapables de porter la Parole… Alors elle pourra agir en nous, et fera de nous, sinon des pêcheurs d’hommes, au moins des porte-Parole pour nos frères. Il ne nous faudra jamais oublier que le Christ est dans la barque. Que de fois nous voudrions la mener sans lui, et nous passons notre temps à nous épuiser plutôt que de le laisser conduire.
Le Christ nous demande de mettre nos forces dans sa barque pour manifester son amour et sa miséricorde.
En ce dimanche de la santé, que cette force d’amour vienne auprès de nos frères malades en attente d’une parole d’espérance, que seul le Christ peut donner par notre engagement à leur service.
Père Jorge JIMENEZ