Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9, 36-38.10,1-8
Retrouvez la Feuille Paroissiale Hebdomadaire N°25
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
« Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »
Nous voici de retour au temps ordinaire.
Le cierge pascal est rangé, il ne brûlera plus que pour les deux entrées dans la vie. Le baptême, en la vie en Christ, et les obsèques, la vie éternelle en Dieu.
Ces dernières semaines, nous avons été équipés par l’Eglise et nous recevons cette nourriture qu’est la communion, pour répondre à la mission que le Seigneur nous confie.
L’Evangile de ce jour nomme les douze apôtres. De Pierre à Judas, tous reçoivent la même mission, le cap est fixé et les modalités également. Nous pourrions traduire ce que le Christ donne comme consignes et tenter d’imaginer comment elles pourraient s’appliquer aujourd’hui.
N’allez pas vers les nations païennes ! Qu’en est-il de la mission « ad gentes » ? C’est à dire de la mission vers les pays étrangers, vers ceux qui n’ont pas entendu parler de la foi des apôtres ? Faut-il les ignorer, en se recentrant sur nous uniquement ? En 2023, croyons que le nom du Christ n’a pas été proclamé sur toute la surface de la terre. Le travail des missionnaires de l’Evangile a été remarquable. Le nom de Jésus est proclamé de partout. Mais nous pouvons également constater que des hommes, des femmes et des enfants proches de nous, ceux que nous côtoyons à l’école, au bureau ou sur la place du marché, ignorent totalement qui est le Christ et quelle est sa bonne nouvelle. La consigne de l’Evangile pourrait alors devenir : allez au plus près de chez vous, voyez combien sont nombreux ceux qui ignorent le Christ ou l’on délaissé. Allez vers eux, accueillez-les et prenez soin d’eux, comme des brebis perdues d’Israël. Allez leur annoncer la bonne nouvelle : ils sont aimés d’une manière infinie, ils ont du prix aux yeux de Dieu et Dieu veut leur bonheur.
Guérissez, ressuscitez, purifiez et expulsez les démons. Ces injonctions sont pour nous d’un autre temps et dépassent ce que nous croyons être nos capacités. Mais prises l’une après l’autre, nous pouvons aussi nous rendre compte que la force du Christ agit et que notre prière est aussi efficace.
Il n’y a rien de magique dans la foi chrétienne : le Christ nous confie nos frères pour que nous les présentions à Dieu. Il est peut-être aussi question de revisiter notre prière et nos intentions de prières. Sommes-nous capables de confier nominativement telle ou telle personne à Dieu, sans nous contenter d’un « nous te confions » anonyme ?
Autour de nous, nous avons des amis, des membres de nos familles, des paroissiens qui n’ont peut-être plus la force de se tourner vers Dieu. Il nous revient de le faire à leur place, nous pourrions être surpris de la réponse du Seigneur à nos prières.
Tout cela doit se faire dans un esprit de désintéressement et de générosité… Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu ? La moisson est abondante, acceptons-nous d’être des ouvriers ?
Père Jorge JIMENEZ