Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 7
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez du 6eme dimanche du temps ordinaire
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5, 17-37
« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir….
Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. » »
Oups ! Ce qui est en plus vient du Mauvais. Il serait bon pour moi de ne pas écrire de billet cette semaine et de laisser chacun méditer l’évangile de ce dimanche. Essayons, au risque d’aller rejoindre la géhenne de feu.
Quelle est la cohérence de notre vie ? de nos actes et de nos paroles ?… Nous sommes dans la suite du discours sur la montagne : les Béatitudes comme porte d’entrée, puis notre mission d’être lumière et sel, et aujourd’hui, notre cohérence de vie. La prédication de Jésus en ces derniers dimanches nous fait parcourir un véritable chemin de foi et de vie.
« Je ne suis pas venu abolir la Loi mais l’accomplir. » Je suis la Loi, le Verbe de Dieu et avec moi vous devez faire advenir le Royaume. Avec cette entrée en matière, un certain nombre d’obligations s’imposent à nous. La Loi nous a été donnée pour le service et la liberté de l’homme. Elle est là pour que nous devenions meilleurs jour après jour.
Pour quoi l’utilisons-nous : comme une arme ou comme un paravent ? Jésus prend des exemples communs à tous mais qui, lorsqu’ils sont développés, rejoignent la structure fondamentale de notre humanité. Colère, désir et serment.
La colère, qui ne s’est mis une fois ou l’autre en colère ? il semble même qu’au pied des marches du Temple de Jérusalem, Jésus se soit mis en colère. Mais cette colère était orientée pour la justice. Ici, la colère est celle qui annihile, qui exclut et qui finalement fait disparaître. Cette colère est une sorte de meurtre social. Pour pallier cette colère, Jésus nous propose la réconciliation. Nous savons tous que le pardon nous rend la vie, nous remet en vie.
Dans le couple mort et vie, Jésus nous demande de choisir la vie. Puis vient le désir, qui en soi n’est pas mauvais, sauf quand il est désordonné : l’adultère en est une forme symptomatique. Mon désir est tel qu’il n’y a plus de filtre, ni de respect. Je prends ou je jette l’autre. La femme, ici en particulier, n’a plus sa qualité de personne humaine, elle est un objet que l’on prend ou que l’on jette au gré de ses désirs. Plus rien n’est respecté : ni la personne, ni les convenances, ni la loi, ni soi-même. Le serment est l’ultime illustration du non-respect. Ici, c’est la parole qui est mise à mal car, pour la valider, il faut faire appel à une dimension supérieure.
Il est donc question de trois respects : la vie, l’autre et soi-même. La justice que le Seigneur nous demande d’avoir doit s’exercer sur ces trois aspects au minimum. Et elle doit surpasser celle des scribes et des pharisiens. Cette justice est au service du projet de Dieu pour son humanité. La justice est le projet d’amour pour tous, pour chacun et aussi pour nous-mêmes.
Jésus nous invite à un ajustement à son projet d’amour. Allons-nous le modifier et le dénaturer ou le faire vivre dans la vérité et le respect de chacun ?
Père Jorge JIMENEZ