Retrouvez toutes les informations dans la feuille hebdomadaire N°15.
RÉCUPÉRATION POLITIQUE
« Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur ! » acclament les foules qui entourent Jésus lors de son entrée à Jérusalem (Luc 19, 38). On attendait de la part de Dieu un homme, un sauveur. On le pensait comme un roi, un chef politique, un nouveau roi David. Cette récupération politique de Jésus a signé sa condamnation. Quelques temps avant, en effet, une réunion des autorités religieuses à Jérusalem fait cette analyse : « Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation. » (Jean 11, 47-48). La peur a conduit le calcul politique aboutissant à la mort de Jésus. Les premiers lecteurs de l’Évangile de Jean connaissent l’ironie de l’Histoire : en 70, les Romains sont venus détruire le Lieu saint, le Temple de Jérusalem, et disperser la nation hors de sa terre.
Cette année, le temps de Pâques coïncide avec les élections présidentielles.
Dans la conclusion d’un petit document de la Conférence des évêques de France sur les enjeux de cette élection – L’espérance ne déçoit pas – je souligne quelques repères généraux pour nous :
- « La peur est toujours mauvaise conseillère. C’est l’espérance qui ouvre le chemin des choix courageux et salutaires. »
- « Nous devons soigneusement distinguer ce qui relève de l’impossibilité de conscience et ce qui relève d’un choix encore acceptable, même s’il ne correspond pas totalement à nos convictions, parce que, alors, un bien, même modeste, reste réalisable. »
- « Les ressources spirituelles de notre foi emplissent nos cœurs de joie et éclairent nos choix de vie. Elles nous donnent également le goût de contribuer avec tous nos concitoyens, quelles que soient leurs appartenances intellectuelles, spirituelles et culturelles, à plus de justice et de paix. »
P. Régis, vicaire