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Le bénévole idéal, c’est vous !!!

Chacun peut mettre ses talents au service de l’Eglise

ÉDITORIAL du dimanche 3 décembre 2023 – Premier dimanche de l’Avent

Retrouvez la feuille paroissiale du 1er au 10 décembre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13, 33-37

« Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » Prenez garde !

Voici par quoi l’évangile de ce premier dimanche de l’Avent commence. Marc nous met face à nos responsabilités. Le Seigneur est absent. Nous en faisons la commune expérience. Cette absence peut être douloureuse : comment vivre sans celui que nous attendons ? Il y a l’attente des fiancés qui se languissent de ne pouvoir partager une vie commune. L’attente d’une mère qui voit ses enfants petit à petit partir et qui attend un appel réconfortant. Il y a l’attente d’un travail qui rendra à celui qui l’a perdu sa dignité.

Les attentes sont multiples et toutes sont existentielles. Celui qui attend est tendu vers un demain. Son corps, ses pensées, tout son être est dans cette dynamique, le cours de sa vie s’en trouve orienté. Le Christ est lui aussi parti, il est ce voyageur qui a quitté sa maison. La parabole de ce jour nous rejoint dans notre expérience humaine. Nous sommes situés fatalement devant une absence. Face à cet état de fait, quelle est notre attitude ?

Il se pourrait que nous ayons finalement intégré cette absence. Le Christ n’est plus là et nous vivons comme si le voyageur ne devait plus jamais revenir. L’absence du Christ fait partie de notre histoire. Nous sommes tellement habitués à cette absence que nous en avons même oublié sa promesse de retour. Rangé à côté des histoires pour enfants, la religion n’est plus, pour nombre de nos contemporains, qu’un conte de fées bon à apaiser les angoisses face à la mort. Veillez ! Ce verbe retentit une nouvelle fois dans ce néant. L’évangéliste ne nous donne ni un conseil, ni une suggestion, il nous intime un ordre. Le chrétien est un veilleur. Il ne doit pas se laisser aller au non-sens de ce temps. Cette veille est active, elle nous prépare à l’inouï du Christ. Veiller est un style de vie, le veilleur est attentif aux signes, il scrute, espère et agit. La parabole assigne à chaque serviteur sa tâche. Quelle est la nôtre ?

Pour être veilleur, il faut accepter cette mission. Cette démarche est exigeante et est à contrecourant. Elle demande un investissement et un engagement de tout l’être. Notre société se prépare à fêter l’année nouvelle et celle-ci coïncide avec le souvenir de la naissance du Christ. Chaque année est marquée par un temps de renaissance.

Chaque année nous invite à faire des choix et à nous renouveler. Chaque année, nous devons ressaisir notre engagement de disciple du Christ et veiller à ce que le non-sens ne vienne pas s’emparer des fêtes de la Nativité.

Veillez ! Devenons ces veilleurs et ces éveilleurs de sens. Le Christ promet qu’il vient faire et refaire toutes choses nouvelles. Sommes-nous prêts à accueillir le renouveau de notre mission de chrétien, dans ce monde et dans ce temps ?

Père Jorge JIMENEZ

Dimanche 26 novembre 2023 – Solennité du Christ, Roi de l’Univers

Retrouvez la feuille paroissiale pour la période du 26 novembre au 3 décembre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25, 31-46

Il leur répondra : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle.

Le Jugement dernier, dans l’évangile de Matthieu, conclut notre année liturgique. Nous avons en mémoire la fresque du même nom dans la chapelle Sixtine. Mais entre ces deux jugements, il y a l’espace d’une prise de conscience.

Fresque du Jugement dernier – Michelangelo

Dimanche après dimanche, nous venons de suivre un chemin de responsabilité vis-à-vis du Royaume. Qu’il s’agisse des invités au repas, des jeunes filles ou des serviteurs, il y a toujours une référence à notre responsabilité. Que faisons-nous ? Que faisons-nous pour nos frères ?

Le jugement s’intéresse exclusivement à cette dimension de notre vie. Quand le Fils de l’homme paraîtra, il viendra juger toutes les nations. Il y a là une terrible nouvelle : il n’y a pas d’exclus devant le Seigneur, ni de passe-droit. Chacun doit répondre de ses actes. Chacun, c’est-à-dire tout homme et toute femme quelle que soit son origine, son âge, sa situation sociale ou sa religion. Il n’y a aucune mention de temps ou d’époque, c’est l’humanité entière qui comparaîtra devant Celui qui siège et qui a autorité pour juger.

Le Fils de l’homme, à la fin des temps, se comportera comme Dieu au commencement des temps : il fera oeuvre de séparation. Au premier jour de la création, cette séparation avait pour but de sortir du chaos, et de permettre à la vie de s’exprimer. Il semble qu’au dernier jour l’humanité il en soit de même. La vie a eu du mal à s’exprimer et à sortir du chaos originel. Le Seigneur a dû, une fois de plus, faire oeuvre de séparation.

Cette dernière oeuvre met en scène l’humanité, étrangement rangée en deux catégories, celle des brebis et celle des boucs. Les brebis qui écoutent la voix du Seigneur et les boucs qui sont chargés, dans la première Alliance, de tous les péchés sous la forme du bouc émissaire envoyé se perdre et mourir dans le désert… Il y a cette séparation et ces sentences ‘venez’ et ‘allez’.

Venez les bénis, au royaume préparé pour vous. Le projet de Dieu est le Royaume. Ceux qui écoutent sa voix sont promis au Royaume et ce, depuis la fondation du monde. Nous sommes destinés à l’Eden, dont nous avons été chassés à cause de la désobéissance première de l’homme.

Allez loin de moi, à la géhenne éternelle préparée pour le diable et ses anges. Nous ne sommes pas destinés au châtiment, mais nous pouvons y être contraints. Le critère est l’amour que nous avons manifesté aux plus petits.

Qu’avons-nous fait et à quoi somme-nous sensibles ? Il y a des pauvretés cachées qui méritent toute notre attention, et nous imposent une manière de nous comporter. Notre agir, notre capacité d’amour et ses effets seront le critère ultime du jugement. L’année se termine, quel pourrait être le verdict ?

Père Jorge JIMENEZ

Journée du Liban – Comité de jumelage – 12 novembre 2023

Le Comité de jumelage avec le Liban a eu le plaisir d’organiser une journée du Liban
le dimanche 12 novembre 2023 à Charbonnières-les-Bains. Cette journée a rassemblé
les paroissiens des 6 clochers des paroisses de la Sainte Famille et de l’Esprit Saint des Portes
de Lyon. La journée a débuté avec une messe en rite maronite concélébrée par le Père Joseph Eid (de l’église Notre Dame du Liban à Lyon), le Père Jorge Jimenez et le Père Michel Raquet en l’église Notre Dame de l’Assomption à Charbonnières-les-Bains. S’en est suivi un repas franco-libanais
à la Maison Paroissiale Saint Rock puis un concert animé par la chorale de Notre Dame du Liban
de Lyon.

Messe en rite maronite

La messe a débuté par une explication de la liturgie maronite qui est une liturgie syriaque, chalcédonienne et catholique. L’Église maronite, née avec Saint Maroun au Ve siècle, a hérité de la tradition de l’Église d’Antioche fondée par saint Paul et est en pleine communion avec le Saint-Siège. Suivant la formule consacrée, elle est « patriarcale, catholique, antiochienne et syriaque ». Le syriaque était visible dans les vêtements liturgiques (ornés de dorure, port de la croix) et dans la liturgie elle-même. Les psaumes et la prière de consécration ont été chantés en araméen comme le veut la tradition, le reste de la liturgie était en arabe et en français. Marie était au centre de la célébration, avec des chants et des dévotions qui lui étaient dédiés.

Repas franco-libanais

Le Comité de jumelage a invité les paroissiens à un repas franco-libanais à la Maison Saint Rock où ils ont pu découvrir les spécialités des hors-d’œuvre libanais : fattouch (salade composée), hommous (purée de pois chiche), baba ghannouj (purée d’aubergines), salade du moine, balila (pois chiches au cumin), feuilletés divers au zaatar (thym et graines de sésame) et fromage libanais.
Tout cela accompagné de pain et vin libanais.
Les membres du comité ont également prévu des desserts libanais comme du nammoura (gâteau de semoule avec de la fleur d’oranger) et du mouhallabieh (flan libanais). Ce repas a connu un franc succès. Tandis que le Comité avait prévu la présence de 60 personnes, ce fut un réel plaisir d’accueillir 110 personnes au cours du repas.

Concert de la chorale de Notre Dame du Liban

La journée s’est poursuivie avec un concert animé par la chorale de Notre Dame du Liban, sous la direction de Marie-Rose Morcel, qui a permis aux participants de s’envoler pour une heure hors du temps
et du quotidien. A travers des chants œcuméniques en arabe et en français, la Chorale a mis en lumière des chants pour Marie et pour le Liban, offrant ainsi un moment de sérénité et de grâce.

Ce fut une belle journée de partage et d’échange avec les frères libanais, dans une église en pleine capacité (avec 3 groupes de scouts SUF), la participation de plus de 110 personnes au repas libanais, et plus de 60 personnes au concert.

Nous remercions les paroissiens pour leur présence et leur soutien au Comité de jumelage.

Beaucoup de projets pour 2024

Les initiatives du Comité se poursuivront avec encore plus d’entrain et d’énergie pour 2024. Seront au programme, des veillées de prière en vidéoconférence avec les paroissiens libanais, un voyage au Liban pour les jeunes et bien évidemment d’autres actions de soutien et de prière.

Si vous souhaitez nous rejoindre dans cette belle aventure, n’hésitez-pas à contacter les membres du Comité de jumelage :

Anne-Adélaïde de la Teyssonnière, Hala Rumeau-Maillot, Nadège Poisson, Marie-Dominique Schmitz, Catherine Clar, Vincent Martin, Nathalie Jarjaille.

ÉDITORIAL du 19 novembre 2023 -33e dimanche du Temps Ordinaire – année A

Retrouvez la feuille paroissiale du 18 au 26 novembre

7 ème Journée mondiale des pauvres

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25, 14-30

Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” »

Que devons-nous faire fructifier et pourquoi ?

Il y a les bons et les mauvais. Il y a ceux qui doublent la mise et celui qui ne fait rien. Le vrai problème est là, c’est qu’il n’a rien fait. Les deux premiers serviteurs ont reçu les biens du maître, comme le troisième,

d’ailleurs. Il faut noter que le maître partage tous ses biens et qu’il ne garde rien. Sa confiance est totale, il part. Il ne laisse aucune consigne. Chacun sait ce qu’il doit faire.

Il confie ses biens selon la capacité de chacun. Chaque serviteur se retrouve en charge d’un bien qui ne lui appartient pas et dont il est responsable. Ainsi livré à lui-même, que faire de cette confiance ? La somme est pour chacun colossale, un simple talent représente l’équivalent de 6000 journées de salaire. Une telle somme pourrait facilement faire tourner la tête. C’est sans doute ce qui se passe pour le troisième serviteur, qui a eu peur et qui a enterré son talent. Les deux autres ont pris un risque et ont su, chacun à leur manière, faire fructifier ce qui a leur été confié.

À son retour, le maître retrouve la totalité de sa mise. Aucun des serviteurs n’a été malhonnête. Aucun n’a perdu de la somme confiée, alors pourquoi une telle sentence à l’égard du troisième ?

Cette parabole fait immédiatement suite à celle des jeunes filles de la semaine dernière. Il y a celles qui sont prévoyantes et les autres. Le Royaume est à ce prix.

Nous avons tous compris que le maître est Dieu qui confie sa création à l’humanité. Dieu nous fait une confiance absolue. Mais nous, que faisons-nous ? Sommes-nous capables de rendre ce qui nous a été confié et d’offrir ce que nous avons produit ?

Dieu nous a confié l’univers et sa création. Il nous demande de le faire fructifier par notre travail, nous avons reçu cette mission de prendre soin et de faire fructifier l’œuvre de Dieu. Mais au terme de l’histoire, la totalité appartient à Dieu et il nous faudra la lui remettre humblement. Et avec lui faire le bilan de la mission qu’il nous a confiée :

qu’as- tu fais de ce que tu as reçu ? de ta vie, de ta capacité d’aimer, de ta capacité à te mettre au service, de ta foi.

Et à ce moment, il nous faudra lui répondre. Ce ne sera pas le moment d’argumenter ou de trouver de faux fuyants. La vérité de notre vie sera manifestée et le jugement en sera la conséquence. À nous de faire fructifier les talents reçus pour le bien du Royaume et pour le service de l’Église et de nos frères.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du 12 novembre 2023 – 32e dimanche du Temps Ordinaire – A

Retrouvez la feuille paroissiale pour la période du 11 au 18 novembre 2023

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25, 1-13

Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez donc,
car vous ne savez ni le jour ni l’heure.
»

Le prix de l’huile ne cesse d’augmenter !
Je ne suis pas sûr que cette réalité économique soit la pointe de la parabole de Jésus. Le cadre du repas de noce nous est familier. Rappelons-nous les invités au festin et le manque d’habit de noce. Nous nous trouvons plus ou moins dans le même cadre.
Il y a dix jeunes filles et toutes les dix attendent l’arrivée de l’époux. Il tarde à venir, mais elles sont sereines : il va venir, il ne leur reste qu’à attendre. Le voilà, il vient, mais il n’y a que les prévoyantes qui l’accompagnent dans la salle de noces, les cinq autres sont laissées dehors.
Nous retrouvons la même injustice que pour la parabole de la noce du fils du roi, et nous nous indignons de la même manière. Reprenons donc tranquillement les éléments du récit. La salle de noce, l’époux, les jeunes filles et l’huile.
La salle de noce et l’époux sont assez facilement identifiables : il y a, sans nul doute, le Christ et le Royaume. Les jeunes filles semblent être l’humanité. Mais qu’est-ce donc que cette huile qui vient à faire défaut ?
Il faut attendre le retour du Christ. Nous sommes tendus, en tant que chrétiens, vers ce retour glorieux de la parousie. Le Christ a promis de revenir. Nous le lui rappelons à chaque messe ; « Viens Seigneur Jésus » lors de l’anamnèse.
Ce retour ne fait donc aucun doute. Mais ce retour tarde : il était imminent pour saint Paul et cela fait deux mille ans que nous crions vers lui. Cette certitude pourrait commencer à s’estomper. Nous nous sommes habitués à l’absence du Christ, cette attente joyeuse s’est transformée en lassitude, au point où nous nous sommes endormis. L’attente dynamique du Christ nous a épuisés. Attendre est devenu un mode de vie bien peu enthousiasmant, nous avons transformé l’attente de l’époux en un système de valeurs. Que nous manque-t-il donc ? Quelle est cette huile qui nous fait défaut pour retrouver cette énergie ?
En un mot, où est notre espérance ? Sommes-nous sûrs de toujours vouloir entrer dans la salle de noce ? Nous ne savons pas ce qui nous y attend, ou plutôt, nous ne le savons que trop bien. Il faudrait nous préparer de tout cœur à cette rencontre, mais elle nous oblige. Accepter de rentrer dans la salle suppose avoir fait des provisions d’huile.
Accompagner le Christ dans le Royaume, c’est aussi accepter de prendre une part active dans le Royaume.
La parabole nous dit que les filles sages n’ont pas voulu partager, et nous trouvons que cela est une injustice. Partager, ce pourrait être choisir l’espérance, mais aussi œuvrer pour le Royaume, témoigner et donner envie d’y entrer. Il nous faudrait veiller et de nouveau choisir d’accueillir le Christ. Notre attente doit être active, sinon quel sera le prix de l’huile ?

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du dimanche 5 novembre 2023 – 31e dimanche du Temps Ordinaire – année A

Retrouvez la feuille paroissiale pour la période du 4 au 12 novembre

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23, 1-12

« Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de
maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé
. »

Vous voyez, le Seigneur pense comme moi ! Nous avons une espèce de satisfaction à lire ces lignes. Quand Jésus vient tancer les pharisiens et les scribes, le parallèle est vite fait avec les prêtres, voire les évêques, que nous avons.
Comme les scribes, ils sont paresseux, ils ne peuvent rien faire seuls, ils demandent toujours aux autres de faire ce qui est de leur office. Ils sont vaniteux, ils paradent et se font remarquer. Ils manquent de simplicité et le pire de tout, ils disent et ne font pas.
Jésus leur reproche leur incohérence, et nous ajoutons nous aussi notre petit couplet, au cas où Jésus ait oublié quelque chose…
En pensant cela, n’avons-nous pas l’impression de faire partie, nous aussi, du même lot ? Scribes et pharisiens font partie de la même humanité que nous, alors pourquoi voulons-nous qu’ils soient meilleurs que nous ? Qu’ils ne partagent pas les mêmes limites que nous ?
Une seule phrase de l’Evangile résume le comportement et le jugement que nous devons avoir les uns vis-à-vis des autres : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Aimez-vous comme des frères. Que faisons-nous de ce commandement du Seigneur ? L’amour du prochain résume à lui seul la loi et les prophètes.
Etre frères suppose que nous nous reconnaissions tous fils du même Père, comme le disons à la prière dominicale. Effectivement, personne n’est père et personne n’enfante les autres. Nous sommes tous fils de Dieu. Avec le même raisonnement, nous pouvons aussi dire qu’il n’y a qu’un seul enseignant et un seul maître, le Saint-Esprit, qui enseigne tout en tous.
Nous comprenons fort bien cette injonction du Seigneur : n’appelez personne père, n’appelez personne maître. Dans le royaume de Dieu, il n’y a ni maître ni père, mais simplement des frères au service les uns des autres.
Alors pourquoi ces titres existent-ils toujours ? Est-ce par orgueil ou simplement par tradition ? Peut-être aussi pour signifier une autre réalité : il est parfois nécessaire de se reposer sur un père ou de s’en remettre à l’avis d’un maître. Nous sommes dans un entre-deux, le Royaume est inauguré et il n’est pas encore réalisé. Nous avons toujours besoin d’un autre, qui peut être le signe du Tout Autre, qu’il soit prêtre ou pas, qu’on l’appelle père, maître ou pas … La seule posture qui soit acceptable pour l’un et pour l’autre est une humilité profonde, que nous pouvons toujours demander à Dieu de nous donner.


Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du 29 octobre 2023 – 30 e dimanche du Temps Ordinaire – année A

Retrouvez la feuille paroissiale pour la période du 28 octobre au 12 novembre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour le 30e dimanche du Temps Ordinaire

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour la Toussaint, 1er novembre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour le jour des défunts, 2 novembre

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22, 34-40

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »


Mettre Dieu à l’épreuve.
Ce pharisien ne manque pas de toupet ! Il va interroger Jésus, le Rabbi, non pas sur une question de mœurs ou de conduite, mais sur une question de religion.
Il lui demande le premier commandement, et Jésus lui récite le « Shéma Israël ». Cette prière qui est la base de toute la relation d’Israël avec son Dieu. Cette prière qui se trouvait écrite sur des milliers de parchemins à l’entrée des maisons, dans les mézouza. Cette prière, tirée du livre du Deutéronome, indique avant tout que tout juif est dans une relation d’alliance avec son Dieu unique.
Le pharisien demande au Rabbi s’il vit les commandements, et quelle est sa relation à Dieu. En effet, la Thora contient les livres de la loi et ceux-ci codifient et font exister cette relation fondamentale entre Dieu et son peuple.
Nous comprenons maintenant le surprenant de cette scène. Jésus n’est pas interrogé sur le catéchisme, mais sur sa relation à Dieu son Père. La réponse ne pouvait être autre. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… » et qui plus que lui peut l’aimer ?
Jésus pouvait s’arrêter à cette réponse, mais non, il continue. Il ouvre sa réponse et englobe le prochain au même titre que Dieu.
Le prochain n’est pas désigné, le prochain n’est pas un ami, ni un membre de la famille. Le prochain est cet inconnu sur le bord du chemin, qu’illustre parfaitement la parabole du bon samaritain. C’est cette personne-là qu’il faut aimer comme soi-même. Cette personne qui vient nous déplacer et perturber notre quotidien. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Il y a donc trois personnes qui doivent vivre d’une relation d’amour ; Dieu avant toute chose, le prochain et soi-même. Le dernier est souvent le plus mal loti. Par cette simple phrase, Jésus vient interroger nos relations fondamentales. Nous sommes aussi appelés à nous aimer et, j’en conviens, c’est souvent la relation la plus difficile à mettre en place.
Nous aimer dans ce que nous sommes. Nous aimer dans les relations que nous entretenons avec ceux que nous côtoyons et qui nous renvoient une image de nous-mêmes qui parfois nous dérange. Nous aimer dans notre relation à Dieu. Ce Dieu qui sans cesse nous bénit et qui nous accompagne, mais que bien souvent nous délaissons au profit de chimères.
De ces relations dépendent toute la loi et les prophètes.
Avec le Christ, ce pharisien nous interroge : Où en sommes-nous dans ces relations d’amour et de vie ?

Père Jorge JIMENEZ

EDITORIAL du dimanche 15 octobre 2023 – 28 e dimanche du Temps Ordinaire – année A

Retrouvez la feuille hebdomadaire du 14 au 22 octobre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22, 1-14

Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.” Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.

Il y a donc un dress code pour le mariage du fils du roi, mais qui le sait ? Que se passe-t-il ? Pourquoi les bien-pensants et les notables, tous ceux qui devraient se ruer à cette réception, déclinent-ils l’invitation ?

Le mariage d’un fils de roi est le lieu où il faut être, là où il faut se faire voir. Le roi aurait-il perdu de son importance, le roi serait-il devenu un paria ? Les excuses données sont sans doute valables, voire louables, mais tout de même, refuser une invitation à un banquet… Quel manque de savoir-vivre ! En particulier pour ceux qui ont assassiné les serviteurs-messagers. Pourquoi un tel accès de violence, il ne s’agit, somme toute, que d’une invitation à une noce…

Si les uns ne veulent se rendre disponibles, allons chercher les autres. Il faut que la fête soit belle, et le banquet est ouvert au plus grand nombre. Allez par les chemins, invitez largement à la noce. La salle du banquet est maintenant pleine. La fête peut avoir lieu, le mariage va être célébré et les convives seront rassasiés.

Il y a tout de même un détail qui gâche la fête : un des convives n’est pas en habit de noce. Un seul, alors pourquoi cette sentence ? Pour un seul, le roi pourrait faire une exception et laisser la fête se dérouler. Une expression me revient : quand le ver est dans le fruit, tout le fruit est pourri. Ne sommes-nous pas dans cette situation ? Il faut tout assainir, sinon il y a danger de contamination.

Essayons de relire cette parabole à la lumière de notre temps. Il serait facile de penser que les invités qui refusent de venir au banquet sont les croyants de la première alliance. Ceux qui ont reçu la révélation, mais qui se trouvent trop occupés pour accepter de se renouveler. Nous acceptons facilement d’être les invités de la dernière heure. D’être ceux qui participent au banquet de noces, mais alors pourquoi l’habit de fête n’est-il pas porté par tous ?

Il nous faut sans doute aller encore plus loin dans la qualification des personnages et ne pas catégoriser trop vite les serviteurs, les premiers et les derniers invités.

Le Seigneur invite et ne cesse d’appeler. La salle du banquet pourrait être nos églises qui ont plus de place pour accueillir que de personnes à accueillir. Le banquet est le repas eucharistique où le Fils de Dieu célèbre ses noces avec l’humanité, et cet invité pourrait être l’un de nous qui ne se réjouit pas de vivre ce moment et qui, par son attitude, est plus proche du ver que du fruit.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du 8 octobre 2023 – 27 e dimanche du Temps Ordinaire – Année A

Retrouvez la feuille hebdomadaire du 7 au 15 octobre

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 21, 33-43

« Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !’ Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

Quand le maître de la vigne viendra, que croyez-vous que ces vignerons homicides vont faire ? Le laisser les chasser bien tranquillement ou lui appliquer le même sort qu’à son fils ?
Cet épilogue n’est pas prévu dans la proposition que Jésus fait aux grands prêtres et aux anciens, l’on comprend bien pourquoi. Mais aujourd’hui, cette finale pourrait être malheureusement d’actualité.
Notre temps a tué le Fils et tenté d’éliminer le Père. Nous nous retrouvons dans un siècle sans Maître, pour ne pas dire sans Dieu, pour reprendre l’expression « sans Dieu ni maître ».
Reprenons cette parabole. Le maître de la vigne prend soin de son bien, il le prépare afin qu’il puisse donner de bons et beaux fruits. Ce qui est étonnant, c’est qu’il s’en va.
Il confie son œuvre à d’autres personnes, à des vignerons, à des tâcherons qui ne sont là que pour recueillir les fruits du travail d’un autre. Ces vignerons pourraient être reconnaissants, mais non, ils dévoient leur mission. Ils veulent devenir maîtres de ce qui n’est pas à eux, et pour arriver à leur fin, leur félonie n’a pas de limite : ils sont prêts à tuer le fils du maître pour devenir les héritiers.
Le Père a bâti le pressoir pour le Fils, l’héritage est le produit de la vigne, l’héritage est le fruit du travail de tous les acteurs, le père et les vignerons. Leur Mission était de prendre soin et non de capter, mais quand les rôles ne sont pas respectés, nous en arrivons à l’extrême de l’homicide.
Les grands prêtres suggèrent le remplacement des misérables. Et ils ont raison. Il ne convient pas de laisser l’œuvre du Seigneur entre des mains qui ne sont pas dignes de confiance. Nous pensons tous que les premiers vignerons sont une image du peuple élu, du peuple qui a reçu la Torah et qui n’a pas su accueillir le Fils et a fini par le crucifier. Ces vignerons homicides pourraient tout aussi être certains chrétiens qui croient aujourd’hui être les légitimes propriétaires des biens de Dieu et qui oublient qu’ils ont la même mission que les tout premiers vignerons : prendre soin de la vigne et remettre au Père, en temps voulu, les fruits de justice, de paix et d’amour qu’il auront su recueillir.

        Père Jorge JIMENEZ
Diocèse de Lyon

Flux L’Evangile quotidien

  • Évangile : Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Jn 18, 1 – 19, 42)

Le saint du jour