Retrouvez toutes les informations paroissiales dans la feuille paroissiale n° 12.
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 9, 1-41
Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. »
Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu’il a la rage … Quel manque de gratitude !
Quand on veut se débarrasser de Jésus, tous les prétextes sont bons, y compris celui de l’accuser de faire du bien.
Vous l’avez compris, ce n’est pas le procès de l’aveugle qui est l’objet de ce récit, mais bien celui de Jésus. Il faut par tous les moyens l’éliminer. L’aveugle n’est que le moyen utilisé pour atteindre le Christ.
Les disciples ont une question existentielle : « Qui a péché, lui ou ses parents ? ». S’il est aveugle, il est clair pour tous qu’il est l’objet d’une punition divine. Il y a du péché dans l’air.
D’ailleurs, il nous reste l’expression « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ! » quand il nous arrive quelque chose, surtout quand il s’agit de la santé.
« Rien », nous pouvons être rassurés. Il y a des bugs dans le programme – la maladie peut en être un – provoqués par un dérèglement que nous ne maîtrisons pas.
Il est aveugle, c’est un fait, et il aurait pu le rester. Mais la question des disciples devient un révélateur de la puissance de Dieu. « Va te laver ». Rien de plus simple. « Ôte la boue de tes yeux et vois ».
La puissance de Dieu se manifeste dans une simplicité désarmante, sans rite extraordinaire ; elle n’obéit pas non plus au bon vouloir de certains, quel que soit leur rang ou leur prétendue dignité. La puissance de Dieu est un révélateur de vérité. Combien sont dans le mensonge ?… La puissance de Dieu fascine et inquiète. « Qui a bien pu faire cela ? » Tous ont compris que Jésus était la source de cette guérison, mais comment s’attaquer à lui ? Alors on va s’arrêter au jour de la guérison : le sabbat. Travailler, rendre la vue le jour du sabbat, est contraire à toutes les règles. Le sabbat est fait pour Dieu et, par conséquent, pas pour l’homme. Il faut tout faire pour Dieu et rien pour l’homme. Dieu n’a qu’à obéir à ces lois ! Le système est bien rôdé, et chacun y trouve son compte.
Que d’aveugles nous entourent ! Ils sont incapables de voir que Dieu est sans cesse à l’œuvre. Qu’il n’a pas de jour prescrit pour agir.
Mais il est tellement plus pratique de lui assigner le rôle qui nous convient, plutôt que de nous émerveiller de son action… L’aveugle est guéri, il devient disciple, les pharisiens s’enfoncent dans la nuit de leur superbe, ils deviennent aveugles.
Le carême a pour objectif de nous permettre de sortir de notre nuit, d’ôter la boue de nos yeux et de nous convertir.
Allons-nous enfin avoir de la gratitude pour celui qui vient nous libérer de nos incapacités et de notre péché ? Il est temps d’accepter de laver nos yeux et de voir enfin la lumière de la vérité. Elle seule nous permet d’être pleinement vivant et de devenir à notre tour disciple.
Père Jorge JIMENEZ