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Se mettre en route avec Laudato Si

Repères d’un chemin de conversion

Nous lisons le dernier chapitre : le pape François nous appelle à entrer dans un des changements qui passe par l’éducation et la conversion ; pour ce faire, il nous donne les grands repères de foi et de comportement de la spiritualité chrétienne.

Changer ses habitudes : l’exemple de la consommation

Reprendre sa liberté : «Le marché tend à créer un mécanisme consumériste compulsif pour placer ses produits. Ce paradigme consumériste fait croire à tous qu’ils sont libres, tant qu’ils ont une soi-disant liberté pour consommer.» (203)

Retrouver la dimension morale de l’acte de d’acheter et de consommer : «Il est bon que les personnes se rendent compte qu’acheter est non seulement un acte économique mais toujours aussi un acte moral. Le consommateur a donc une responsabilité sociale précise qui va de pair avec la responsabilité sociale de l’entreprise.» (Benoît XVI, Caritas in veritate, 66 – cité par le pape François)

Éduquer et s’éduquer

La famille est le premier creuset du changement, lieu d’éducation et aussi d’éducation mutuelle.

Cet effort d’éducation comporte six dimensions ou niveaux (n°210).

  • 1. «L’information scientifique sur la sensibilisation et la prévention des risques environnementaux» 
  • 2. «Une critique des “mythes” de la modernité (individualisme, progrès indéfini, concurrence, consumérisme, marché sans règles)»
  • 3. «Les différents niveaux de l’équilibre écologique : au niveau interne avec soi-même, au niveau solidaire avec les autres, au niveau naturel avec tous les êtres vivants, au niveau spirituel avec Dieu.»
  • 4. Le sens de la beauté : «prêter attention à la beauté, et l’aimer, nous aide à sortir du pragmatisme utilitariste. Quand quelqu’un n’apprend pas à s’arrêter pour observer et pour évaluer ce qui est beau, il n’est pas étonnant que tout devienne pour lui objet d’usage et d’abus sans scrupule.» (215)
  • 5. «Le sens du  Mystère, à partir duquel une éthique écologique acquiert son sens le plus profond.»
  • 6. Créer de nouvelles habitudes

Les repères d’une conversion écologique chrétienne

Il faut «laisser jaillir toutes les conséquences de notre rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui nous entoure. Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse.» (217) Cela implique aussi une prise de conscience de notre péché et un vrai repentir.

Des attitudes

«En premier, la gratitude et la gratuité, c’est-à-dire une reconnaissance du monde comme don reçu de l’amour du Père, ce qui a pour conséquence des attitudes gratuites de renoncement et des attitudes généreuses.»

«Cette conversion implique aussi la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres. Pour le croyant, le monde ne se contemple pas de l’extérieur mais de l’intérieur, en reconnaissant les liens par lesquels le Père nous a unis à tous les êtres.»

«Développer sa créativité et son enthousiasme pour affronter les drames du monde en s’offrant à Dieu ‘comme un sacrifice vivant, saint et agréable’ (Rm 12, 1).»

La sobriété et l’humilité qui nous permettent de «nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons ni nous attrister de ce que nous ne possédons pas.»

Le rapport au temps : «S’arrêter pour rendre grâce à Dieu avant et après les repas» et bien vivre le dimanche. «Ainsi, le jour du repos, dont l’Eucharistie est le centre, répand sa lumière sur la semaine tout entière et il nous pousse à intérioriser la protection de la nature et des pauvres. le repos est un élargissement du regard qui permet de reconnaître à nouveau les droits des autres.  Nous sommes appelés à inclure dans notre agir une dimension réceptive et gratuite.» (237)

Redécouvrir l’amitié sociale. Pour les chrétiens, «l’amour, fait de petits gestes d’attention mutuelle, est aussi civil et politique, et il se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur.» (230) Cela implique de leur part une participation active à la construction sociale et politique des communautés où ils vivent.

Des convictions de notre foi

«Chaque créature reflète quelque chose de Dieu et a un message à nous enseigner»

«Au cœur de ce monde, le Seigneur de la vie qui nous aime tant, continue d’être présent. Il ne nous abandonne pas, il ne nous laisse pas seuls, parce qu’il s’est définitivement uni à notre terre, et son amour nous porte toujours à trouver de nouveaux chemins.» (245)

«Dieu a créé le monde en y inscrivant un ordre et un dynamisme que l’être humain n’a pas le droit d’ignorer» (221) : «plus la personne humaine grandit, plus elle mûrit et plus elle se sanctifie à mesure qu’elle entre en relation, quand elle sort d’elle-même pour vivre en communion avec Dieu, avec les autres et avec toutes les créatures. Elle assume ainsi dans sa propre existence ce dynamisme trinitaire que Dieu a imprimé en elle depuis sa création. Tout est lié, et cela nous invite à mûrir une spiritualité de la solidarité globale qui jaillit du mystère de la Trinité.» (240)

«Les Sacrements sont un mode privilégié de la manière dont la nature est assumée par Dieu et devient médiation de la vie surnaturelle. À travers le culte, nous sommes invités à embrasser le monde à un niveau différent.» (235)

«Dans l’Eucharistie, la création trouve sa plus grande élévation. La grâce, qui tend à se manifester d’une manière sensible, atteint une expression extraordinaire quand Dieu fait homme, se fait nourriture pour sa créature. Le Seigneur, au sommet du mystère de l’Incarnation, a voulu rejoindre notre intimité à travers un fragment de matière. Non d’en haut, mais de l’intérieur, pour que nous puissions le rencontrer dans notre propre monde.»

«Beaucoup de choses doivent être réorientées, mais avant tout l’humanité a besoin de changer.»

P. Régis aa,  vicaire

Diocèse de Lyon

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  • Évangile : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils » (Lc 1, 26-38)

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