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Dimanche 14 juillet 2024 – 15 ième Dimanche du Temps ordinaire
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Evangile selon Saint Marc (6, 7-13)
En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
ÉDITORIAL du 30 juin 2024 – 13e dimanche du Temps Ordinaire – année B
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5, 21-43
Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
D’où vient la foi ? La question est saugrenue et la réponse du catéchisme vient spontanément à nos lèvres : la foi est un don de Dieu.
Deux femmes, deux conditions de vie bien différentes, l’une qui ne peut plus être femme à cause de ses pertes de sang, l’autre qui ne le sera pas à cause de la mort qui vient de l’emporter. Deux vies brisées. D’où me viendra le secours, le secours est dans le nom du Seigneur (Ps 121). Les deux femmes vont faire l’expérience du salut, l’une par sa témérité et l’autre par l’intercession de son père.
La témérité. Elle a tout essayé, même les médecins. Ceux-ci ont tenté de la guérir mais en vain. Par ses pertes de sang, elle est retranchée de la vie du monde, elle ne peut pas être épouse, elle ne peut pas être mère ; impure, elle n’est rien, elle n’existe pas.
Qui pourra lui rendre sa dignité perdue ?
Avec hardiesse, elle touche le vêtement de Jésus et aussitôt elle est guérie. Jésus n’a rien fait, pas de paroles, pas de geste, il sent qu’une force vient de s’échapper de lui. Il ne fait que constater la foi de cette femme. Elle a obtenu, par sa foi, la vie qu’elle avait perdue.
La fille est morte, à quoi bon déranger le maître ? Non, elle dort. Jeune fille, lève-toi !
Jésus s’adresse à elle, il la relève et lui donne la vie qu’elle aurait dû conserver.
Dans un cas comme dans l’autre il n’est question que de foi et de vie.
La foi et la vie, la foi est la vie. Jésus est le maître de la vie, il nous rend la vie que nous avons perdue.
L’une et l’autre des femmes l’ont reçue de Jésus.
De ces deux histoires, nous pouvons tirer un enseignement précieux. La foi demande une certaine hardiesse et invite à l’intercession.
Avons-nous le courage de demander, de nous rapprocher assez du Christ pour lui demander ce qui nous est nécessaire ? Combien d’entre nous disent qu’ils ne demandent jamais pour eux, qu’ils ne savent pas faire ou qu’ils n’osent pas… L’exemple de la femme hémorroïsse nous appelle à changer de comportement.
Une force sort de Jésus, à la prière de cette femme.
Le secours vient aussi de l’intercession des frères. Quand la prière n’est plus possible, quand les mots manquent, il est bon de savoir que d’autres intercèdent pour moi. La prière des frères est d’une grande puissance.
Nous allons tous prendre un temps de vacances, un temps de retrait.
Ces deux femmes vont nous permettre d’orienter notre prière pendant ces quelques semaines à venir.
Prions pour nous, osons demander ce qui nous semble nécessaire. Le Seigneur entend une prière juste. Présentons aussi à Dieu ceux de nos familles, ceux de nos amis qui ne savent ou ne peuvent se tourner vers Dieu. Présentons le monde, avec ses souffrances et ses incohérences, au Père de toute grâce qui sait ce qui est juste et nécessaire.
Bonnes vacances à tous. Nous nous retrouverons en septembre pour une nouvelle année pastorale, si Dieu le veut.
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL du 23 juin 2024 12e dimanche du Temps Ordinaire – année B
Retour en images sur cette célébration inter paroissiale
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour cette messe de fin d’année pastorale
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4, 35-41
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent?
Nous sommes perdus. Voilà une phrase que certains d’entre nous peuvent dire ou penser quand ils analysent notre monde. Entre les guerres, les augmentations, la politique et que sais-je encore, il est presque naturel de se tourner vers le Seigneur et de crier : « Nous sommes perdus ! »
La scène se passe sur l’eau et nous savons tous que l’eau est un signe de mort. Si cette scène se passe sur l’eau, c’est que la mort et les difficultés nous entourent, elles sont notre environnement le plus immédiat. Chacun peut faire sa propre liste, et force est de constater qu’elle s’allonge plus nous prenons de l’âge.
Nous sommes dans cette barque, la tempête fait rage. Nous sommes dans l’ordinaire de notre vie, mais nous ne pouvons pas réaliser que nous ne sommes pas seuls. Nous nous comportons comme si tout dépendait de nous. Nous sommes toujours, d’après nous, seuls face aux vicissitudes de la vie et nous devons trouver les ressources et les solutions par nous-mêmes.
Mais ici, les disciples se tournent vers Jésus, qui dort !
Son attitude est surprenante et déconcertante. Nous devons donc vraiment nous débrouiller seuls dans cette vie ?! Lui, il dort, paisible, au milieu de la mer démontée.
Mais pourquoi cette attitude ? Pourquoi ne partage-t-il pas nos angoisses et nos frayeurs ? Pourquoi Jésus est-il paisible quand nous sommes dans la tourmente ?
Qu’ai-je fait, mon Dieu, pour que tout cela m’arrive !?
D’un seul coup, voilà Dieu qui apparaît. Nous nous tournons vers lui, nous avons besoin de lui. Sa réponse nous désarçonne : « Vous n’avez pas encore la foi ! »
La réponse nous recentre sur l’essentiel : la foi. Sans elle, nous sommes malmenés et ballottés, tout prend une ampleur considérable, tout peut nous faire douter et chuter. Sans elle, nous sommes seuls au monde.
Jésus nous rassure : nous ne sommes pas seuls, nous ne sommes jamais seuls, même si les apparences sont contre nous, même si notre environnement immédiat nous conduit à douter, la parole de Dieu est là.
La puissance de Dieu est à l’œuvre.
Qui est-il pour que tout lui obéisse, y compris les puissances de mort ?
Cet épisode de la tempête apaisée est une belle image de nos vies mais aussi de la vie de l’Église. Rien ne va plus, tout nous est contraire. Ce monde se détourne de Dieu et l’Église est ce paquebot qui réagit avec une lenteur considérable. Pourquoi notre Église n’est-elle pas plus réactive, pourquoi n’est-elle pas au rythme du monde, pourquoi ne s’adapte-t-elle pas ?
Si nous poursuivons dans ce sens, il n’y a qu’un pas pour dire que l’Église doit être en accord avec le monde et donc avec les puissances de mort qui le régissent.
N’oublions jamais que le paquebot Église est conduit par le Christ et que, dans l’Église comme dans notre vie, il nous est demandé de faire confiance, d’avoir la foi et de se mettre à la suite de Jésus. Alors, comme lui, nous pourrons être sereins dans ce monde qui semble avoir perdu le cap.
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL du 16 juin 2024 – 11e dimanche du Temps Ordinaire – année B
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4, 26-34
« Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier. »
La surprise de l’évangile.
Les paraboles de ce dimanche nous sont si familières qu’il nous semble qu’elles sont d’une banalité affligeante.
Nous le savons, une graine mise en terre germe et, s’il s’agit d’une graine de moutarde, elle devient une belle plante. Mais ces exemples ne sont pas là pour nous donner un cours d’agriculture, mais pour nous parler du Royaume. Cette réalité que le Christ a inaugurée et qui ne cesse de nous surprendre. Le Royaume est une réelle surprise, si nous n’en sommes pas convaincus, le Seigneur nous demande d’ouvrir notre cœur et de regarder au fond de notre âme.
Que puis-je faire pour accélérer la venue du Royaume ?
Est-ce en tirant sur la tige de l’épi de blé que celui-ci va pousser plus vite ?
Non, nous le savons bien. Et pourtant, quand il s’agit du Royaume, beaucoup veulent qu’il se manifeste selon leur volonté. Je ne parlerai pas des groupes qui trop souvent font l’actualité et qui se prennent pour la manifestation du Royaume.
Malheureusement, ces groupes ou mouvements qui se disent d’Église ne sont en réalité qu’au service de l’ego de quelques-uns.
Le Royaume se laisse découvrir et s’invite dans notre réalité, il est ce don de Dieu qui nous surprend et nous dérange, mais qui à la fois nous comble et nous transforme. Il est ce lieu sûr où chacun trouve sa place, il est cet abri où les plus désespérés trouvent leur consolation, il est le lieu de la réalisation de la promesse, où le double commandement d’amour de Jésus se réalise pour tous et pour chacun.
Nul ne peut dire « le Royaume est ici ou là ». Il n’y a pas de réalité géographique pour le Royaume, mais chacun peut dire « j’ai fait l’expérience du Royaume ».
Un malade revenant de Lourdes peut en témoigner : l’attention, le respect et l’amitié vécus en pèlerinage lui font entrevoir le Royaume. Pendant une semaine, il n’était pas un cas médical, une charge ou un handicap, il était un frère en Jésus Christ avec des limites et des chances qu’il pouvait découvrir. Il est là, le Royaume.
À ce même pèlerinage, les jeunes ont découvert qu’un autre regard était possible, que Dieu se laissait approcher par le service de tous, et des personnes malades en particulier. Ils ont découvert que leur jeunesse n’était pas un frein à leur action, mais une chance de partage. Ils ont découvert que les liturgies étaient des lieux où la prière n’était pas une contrainte mais une respiration. Il est là, le Royaume. Le Royaume se trouve en chaque lieu de vie véritable où l’on accepte de se laisser surprendre par la présence de Dieu et par l’amour des frères.
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL du 9 juin 2024 – 10e dimanche du Temps Ordinaire – année B
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3, 20-35
Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. » Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »
Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
« De fêtes en Fête, de jours en jours, le temps de Dieu rejoint le temps de l’homme … »
L’évangile d’aujourd’hui est celui du retour au temps ordinaire, les dimanches des solennités postpascals sont passés.
Nous sommes un peu déroutés par le contenu de cet évangile. Jésus est malmené et mal considéré. Il est accusé d’avoir perdu la tête et d’expulser les démons par le chef des démons. Les scribes et les pharisiens s’en donnent à cœur joie. Ils vont pouvoir se saisir de Jésus et convaincre la foule de l’incohérence de ce dernier.
Mais c’est tout le contraire qui se produit : par une simple démonstration par l’absurde, Jésus ridiculise ses détracteurs. Il les invite à vérifier par qui leur maison est tenue. En d’autres termes, où est leur cohérence.
La question qui leur est posée est aussi valable pour nous. Où est notre cohérence ?
Il ne s’agit pas que de démons, mais aussi de la tenue de notre maison interne. Avons-nous bien mis chaque chose à sa place, et décidé de la place que nous avons choisi d’octroyer à Jésus ?
La question semble saugrenue, elle est pourtant cruciale. Nous sommes, nous aussi, sans arrêt malmenés par la vie. Rien ne se passe comme nous l’avons imaginé et notre premier réflexe est de penser que nous sommes attaqués par un esprit impur qui se joue de nous et qui désorganise notre vie.
Cela peut être vrai, il y a autour de nous et parfois en nous les effets du diviseur qui vient perturber le cours normal de notre vie.
Il y a aussi, et surtout, notre incapacité à conduire saintement notre existence. Le mot « saintement » nous fait frémir, nous aurions sans doute préféré lire le mot « sainement », surtout après avoir évoqué le diviseur ou, si nous préférons, Satan.
Je veux simplement nous rappeler que nous sommes équipés pour résister aux assauts du Malin. La vie chrétienne ordinaire nous permet de résister à la majorité des troubles spirituels. Je reprends quelques éléments qu’il ne faut pas négliger. Une vie sacramentelle habituelle, la prière quotidienne, la récitation du chapelet et la confession régulière sont des armes puissantes contre les attaques du démon.
Curieusement, l’évangile se termine par la mention de la mère et des frères de Jésus.
Qui sont pour lui ceux qui font la volonté de Dieu.
Voici une preuve complémentaire, s’il nous en fallait une, que la fréquentation du Christ est lieu d’exercice de la sainteté, et que nous sommes engagés sur ce chemin comme membres de sa famille.
Père Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL du 2 juin 2024 – Dimanche du Saint-Sacrement, Corps et Sang du Christ
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 14, 12-16.22-26
Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. » Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.»
« De fêtes en Fête, de jours en jours, le temps de Dieu rejoint le temps de l’homme … » il y a quelques années, nous chantions ce refrain de Noël Colombier, lors de nos célébrations. Depuis le dimanche de Pentecôte, l’Eglise ne cesse de nous faire méditer les mystères les plus importants de la foi. Dimanche dernier, la Sainte Trinité qui, en soi, est déjà un défi pour la raison, et ce dimanche, le Saint-Sacrement, qui ne l’est pas moins.
Du pain et du vin qui deviennent vrai corps et vrai sang du Christ. La transsubstantiation vient nous visiter. Par la prière du célébrant et la foi de l’assemblée, le pain et le vin deviennent présence réelle du Seigneur Jésus Christ. Nous sommes invités à nous asseoir à la table de la Cène, ce fameux jeudi soir, veille de la Passion.
En deux phrases inimaginables, Jésus nous donne sa personne pour la consommation des siècles. Je suis avec vous, vous ferez cela. Pas « vous ferez mémoire du geste de la Cène » – une espèce de pièce de théâtre, pleine d’émotion et de souvenirs, comme lors d’un repas de famille où chacun se souvient, avec gratitude, de tel membre disparu depuis plus ou moins longtemps. Non, ici, ce n’est pas la simulation ou la singerie d’un moment important de la vie du défunt. C’est la rencontre intime avec le défunt, vivant, ressuscité.
Le prêtre agit in persona Christi, à la place du Christ. C’est le Christ lui-même qui, par la bouche de l’officiant, dit : « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang ».
Il y a de quoi se sentir indigne et incapable. Tant de prononcer ces paroles que de recevoir le Corps et le Sang dans la communion.
Jésus nous invite et nous demande de renouveler son geste. De le faire et de le refaire aussi souvent que possible, chaque semaine, chaque jour, car nous en avons besoin. Jésus se donne à nous pour que nous puissions à notre tour nous donner au monde. Ce n’est pas une imitation que nous faisons : chaque fois que nous communions, Jésus nous renouvelle et nous envoie.
Il serait insensé de ne compter que sur nos propres forces pour que ce monde devienne le Royaume que le Seigneur a inauguré. Car telle est notre mission. Semaine après semaine, jour après jour, nous demandons la force de Dieu pour avancer dans ce monde, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit, nourris du corps et du sang de Jésus, pour être témoins d’un amour plus grand qui ne veut que notre bonheur.
Jorge JIMENEZ
ÉDITORIAL du 26 mai 2024 – Dimanche de la Sainte Trinité
Ecoutez l’homélie de Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 28, 16-20
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Tout est accompli.
Après le dimanche de Pentecôte où l’Esprit Saint descend sur le corps des apôtres et fonde l’Eglise, nous accueillons ce dimanche le mystère de la Trinité.
Rien n’est plus difficile pour un esprit cartésien que de concevoir un seul Dieu en trois personnes.
Notre Dieu est unique, il est un. En lui, pas de division. Il n’y a pas un dieu pour ceci et un dieu pour cela. Pas de dieu des semailles et de la fertilité, pas non plus de dieu de la pluie et des moissons.
C’est d’ailleurs ainsi que le judaïsme en est arrivé au Dieu unique. Le monde divin est censé être peuplé de dieux : les dieux naturels qui président à toutes choses, mais chacun dans son domaine. S’il y a une myriade de dieux, ces dieux doivent être organisés, sinon ce serait l’anarchie divine et l’on conclut, par cette logique, qu’il y a une hiérarchie des dieux et donc des chefs de dieux, et ainsi de suite, pour arriver à la conclusion qu’il doit y avoir un chef suprême des dieux, qui a tous les dieux sous ses ordres. Par conséquent, s’il est un super-dieu, ce dieu-là n’a pas besoin de sous-dieu.
Peu à peu, par ce raisonnement, le peuple juif a cru au Dieu unique. Dieu qui s’est manifesté à Abraham. La suite, nous la connaissons, jusqu’au Christ.
Jésus serait-il donc un sous-dieu, et l’Esprit Saint un autre sous-dieu ? Avec un tel raisonnement, nous ferions une terrible marche arrière, et les critiques des autres religions seraient fondées ; ‘vous avez des dieux multiples et vous ne croyez pas au Dieu unique.’ Voilà une méconnaissance de la sollicitude de Dieu pour sa création, et de notre foi. Dieu est un, et trine. C’est-à-dire qu’il a trois visages, trois prosopées, pour reprendre l’expression du théâtre grec. Pour faire simple, le Dieu unique prend des visages différents pour mieux se rapprocher de ses créatures, comme dans le théâtre antique où un seul acteur est plusieurs personnages pour permettre le dénouement de l’intrigue.
Ici, en Dieu, point d’intrigue ni de dénouement, mais une manière unique de mieux se faire proche de chacun d’entre nous dans nos demandes et nos diversités. Le Père principe de Dieu, créateur, qui préside aux grands événements de nos vies. Le Fils principe de Dieu, frère de l’humanité, qui nous accompagne sur notre chemin de vie, c’est le compagnon fidèle toujours proche et prêt à nous aider en toutes circonstances. L’Esprit Saint principe de Dieu, conseiller à notre écoute, qui nous permet de discerner le vrai du faux, le bon du mauvais, le juste de l’inique.
Si Dieu a choisi la Trinité pour être à nos côtés, c’est simplement parce que l’homme a besoin de conseils ajustés pour déterminer quel chemin il doit emprunter, pour avancer sur la route qui lui permettra de devenir ce que Dieu a voulu pour lui, être un être fiable, juste et bon, témoin de l’amour en toutes circonstances.
Père Jorge JIMENEZ
Dimanche 19 mai 2024 – Pentecôte
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Fête des vingt ans de la Paroisse de l’Esprit Saint des Portes de Lyon
Veni Sancte Spiritus
“Viens, Esprit Saint, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes adoucissante fraîcheur. Dans le labeur, le repos, dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.
O lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles. Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti. Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé. A tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés. Donne mérite et vertu, donne le salut final donne la joie éternelle. Amen.”
A. Qui est l’Esprit Saint ?
« Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie » ; troisième Personne de la Sainte Trinité, Il procède du Père et du Fils ; avec le Père et le Fils, Il reçoit même adoration et même gloire. Il a parlé par les prophètes. »
B. Les Dons de l’Esprit Saint
- « Un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance (de piété) et de crainte du Seigneur » (Is 11, 2).
- Les Dons de l’Esprit Saint perfectionnent l’exercice des vertus théologales. Ils ne sont cependant pas plus parfaits que celles-ci, et en particulier que la charité.
1) La sagesse (sapientia)
Elle nous fait goûter (sapere) les choses divines. Perfection de la charité, elle améliore notre connaissance bienheureuse de Dieu et de tout ce qui trouve sa finalité en Dieu et procède de Dieu.
2) L’intelligence (intelligentia)
Elle perfectionne la compréhension des mystères de la foi.
3) Le conseil (consilium)
Perfectionnant la vertu de prudence, le don de conseil aide à bien juger de la volonté de Dieu à chaque instant et pour chacun, rendant capable de conseiller les autres.
4) La force (fortitudo)
Perfectionnant la vertu de force, le don de force rend ferme dans la foi, constant dans la lutte et persévérant et fidèle dans les entreprises.
5) La science (scientia)
Perfectionnant la foi, le don de science fait comprendre ce que sont et doivent être les choses créées, selon les desseins divins de la création et de l’élévation à l’ordre surnaturel.
6) La piété (pietas)
Perfectionnant la vertu de religion, la piété nous donne le sens de notre filiation divine, la conscience joyeuse et surnaturelle d’être enfants de Dieu et, en Jésus-Christ, frères de tous les hommes.
7) La crainte de Dieu (timor Dei)
Perfectionnant la vertu de tempérance, elle nous fait détester tout péché, et imprime en notre cœur l’esprit d’adoration et une humilité profonde et sincère.
C. Les Fruits de l’Esprit Saint
• « Mais le fruit de l’Esprit, c’est la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la longanimité, la mansuétude, la foi, la modestie, la continence et la chasteté » (Galates 5, 22).
ÉDITORIAL du 12 mai 2024 – 7e dimanche de Pâques
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17, 11b-19
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Dans quel monde sommes-nous ?
Des pancartes mises à l’envers à l’entrée de nos villes et villages, pour signifier que l’on marche sur la tête. Des prises de parole qui ne collent pas à la réalité de ce que nous vivons. Des décisions qui, sous couvert d’être prises par des experts, ne respectent pas les personnes …
Oui, dans quel monde sommes-nous ?
Un seul enfant catéchisé par classe. Des couples qui demandent le sacrement de mariage pour faire plaisir à la grand-mère. Des enfants qui portent des prénoms fabriqués de toutes pièces. Des noëls transformés en fête des enfants, et des 8 décembre devenus fêtes des lumières. Un jour de congé pour le jeudi de l’Ascension et un autre pour Pentecôte sans bien savoir à quoi cela correspond …
Dans quel monde sommes-nous ?
Le Christ nous le dit très clairement : nous n’appartenons pas à ce monde !
Il est remarquable de constater que la parole du Christ est d’une éternelle actualité…
Les disciples de Jésus n’appartiennent pas à ce monde, ils sont déjà citoyens des cieux. Pour autant, cela ne veut pas dire que nous ne devons pas aimer ce monde ni l’habiter pleinement. Nous avons d’ailleurs cette obligation de transformer ce monde, car il nous a été confié dès la création.
Nous avons une mission là où nous sommes et dans l’époque où nous vivons : donner du sens.
Le monde a perdu le sens, il va sens dessus dessous. Il nous incombe cette difficile mission de témoigner du sens. De tous les sens.
Celui de la vie, de son commencement à sa fin. Qui peut oser dire à une personne que sa vie n’a pas de sens et que, finalement, elle ne mérite pas d’exister …
Le sens de nos fêtes : notre histoire est marquée par la foi chrétienne, notre calendrier est émaillé d’événements de la vie du Christ. Cet homme que nous reconnaissons comme étant le Fils de Dieu venu sur terre et étant Dieu lui-même. Sa naissance, sa mort et sa résurrection, son retour vers le Père et le don de l’Esprit Saint, qui est la naissance de l’Eglise et la présence de Dieu dans notre monde, rythment notre année.
Nombre des noms de nos villes et villages, et nos prénoms sont empruntés à des hommes et des femmes, de toutes conditions et de tous temps, qui ont vécu à la suite du Christ, en mettant en application son message d’amour pour tous, et en particulier pour les petits, les malades et les pauvres.
Il nous revient surtout de manifester qu’un autre rapport entre nous est possible, Que notre vie est orientée et que la mort n’est pas une fin. Nous avons à œuvrer pour que tous et chacun se sache aimé et respecté, car il est à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Père Jorge JIMENEZ
Jeudi 9 mai 2024 – Ascension du Seigneur
Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
« Le seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel » Marc 16, 19