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ÉDITORIAL du 12 novembre 2023 – 32e dimanche du Temps Ordinaire – A

Retrouvez la feuille paroissiale pour la période du 11 au 18 novembre 2023

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25, 1-13

Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez donc,
car vous ne savez ni le jour ni l’heure.
»

Le prix de l’huile ne cesse d’augmenter !
Je ne suis pas sûr que cette réalité économique soit la pointe de la parabole de Jésus. Le cadre du repas de noce nous est familier. Rappelons-nous les invités au festin et le manque d’habit de noce. Nous nous trouvons plus ou moins dans le même cadre.
Il y a dix jeunes filles et toutes les dix attendent l’arrivée de l’époux. Il tarde à venir, mais elles sont sereines : il va venir, il ne leur reste qu’à attendre. Le voilà, il vient, mais il n’y a que les prévoyantes qui l’accompagnent dans la salle de noces, les cinq autres sont laissées dehors.
Nous retrouvons la même injustice que pour la parabole de la noce du fils du roi, et nous nous indignons de la même manière. Reprenons donc tranquillement les éléments du récit. La salle de noce, l’époux, les jeunes filles et l’huile.
La salle de noce et l’époux sont assez facilement identifiables : il y a, sans nul doute, le Christ et le Royaume. Les jeunes filles semblent être l’humanité. Mais qu’est-ce donc que cette huile qui vient à faire défaut ?
Il faut attendre le retour du Christ. Nous sommes tendus, en tant que chrétiens, vers ce retour glorieux de la parousie. Le Christ a promis de revenir. Nous le lui rappelons à chaque messe ; « Viens Seigneur Jésus » lors de l’anamnèse.
Ce retour ne fait donc aucun doute. Mais ce retour tarde : il était imminent pour saint Paul et cela fait deux mille ans que nous crions vers lui. Cette certitude pourrait commencer à s’estomper. Nous nous sommes habitués à l’absence du Christ, cette attente joyeuse s’est transformée en lassitude, au point où nous nous sommes endormis. L’attente dynamique du Christ nous a épuisés. Attendre est devenu un mode de vie bien peu enthousiasmant, nous avons transformé l’attente de l’époux en un système de valeurs. Que nous manque-t-il donc ? Quelle est cette huile qui nous fait défaut pour retrouver cette énergie ?
En un mot, où est notre espérance ? Sommes-nous sûrs de toujours vouloir entrer dans la salle de noce ? Nous ne savons pas ce qui nous y attend, ou plutôt, nous ne le savons que trop bien. Il faudrait nous préparer de tout cœur à cette rencontre, mais elle nous oblige. Accepter de rentrer dans la salle suppose avoir fait des provisions d’huile.
Accompagner le Christ dans le Royaume, c’est aussi accepter de prendre une part active dans le Royaume.
La parabole nous dit que les filles sages n’ont pas voulu partager, et nous trouvons que cela est une injustice. Partager, ce pourrait être choisir l’espérance, mais aussi œuvrer pour le Royaume, témoigner et donner envie d’y entrer. Il nous faudrait veiller et de nouveau choisir d’accueillir le Christ. Notre attente doit être active, sinon quel sera le prix de l’huile ?

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du dimanche 5 novembre 2023 – 31e dimanche du Temps Ordinaire – année A

Retrouvez la feuille paroissiale pour la période du 4 au 12 novembre

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23, 1-12

« Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de
maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé
. »

Vous voyez, le Seigneur pense comme moi ! Nous avons une espèce de satisfaction à lire ces lignes. Quand Jésus vient tancer les pharisiens et les scribes, le parallèle est vite fait avec les prêtres, voire les évêques, que nous avons.
Comme les scribes, ils sont paresseux, ils ne peuvent rien faire seuls, ils demandent toujours aux autres de faire ce qui est de leur office. Ils sont vaniteux, ils paradent et se font remarquer. Ils manquent de simplicité et le pire de tout, ils disent et ne font pas.
Jésus leur reproche leur incohérence, et nous ajoutons nous aussi notre petit couplet, au cas où Jésus ait oublié quelque chose…
En pensant cela, n’avons-nous pas l’impression de faire partie, nous aussi, du même lot ? Scribes et pharisiens font partie de la même humanité que nous, alors pourquoi voulons-nous qu’ils soient meilleurs que nous ? Qu’ils ne partagent pas les mêmes limites que nous ?
Une seule phrase de l’Evangile résume le comportement et le jugement que nous devons avoir les uns vis-à-vis des autres : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Aimez-vous comme des frères. Que faisons-nous de ce commandement du Seigneur ? L’amour du prochain résume à lui seul la loi et les prophètes.
Etre frères suppose que nous nous reconnaissions tous fils du même Père, comme le disons à la prière dominicale. Effectivement, personne n’est père et personne n’enfante les autres. Nous sommes tous fils de Dieu. Avec le même raisonnement, nous pouvons aussi dire qu’il n’y a qu’un seul enseignant et un seul maître, le Saint-Esprit, qui enseigne tout en tous.
Nous comprenons fort bien cette injonction du Seigneur : n’appelez personne père, n’appelez personne maître. Dans le royaume de Dieu, il n’y a ni maître ni père, mais simplement des frères au service les uns des autres.
Alors pourquoi ces titres existent-ils toujours ? Est-ce par orgueil ou simplement par tradition ? Peut-être aussi pour signifier une autre réalité : il est parfois nécessaire de se reposer sur un père ou de s’en remettre à l’avis d’un maître. Nous sommes dans un entre-deux, le Royaume est inauguré et il n’est pas encore réalisé. Nous avons toujours besoin d’un autre, qui peut être le signe du Tout Autre, qu’il soit prêtre ou pas, qu’on l’appelle père, maître ou pas … La seule posture qui soit acceptable pour l’un et pour l’autre est une humilité profonde, que nous pouvons toujours demander à Dieu de nous donner.


Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du 29 octobre 2023 – 30 e dimanche du Temps Ordinaire – année A

Retrouvez la feuille paroissiale pour la période du 28 octobre au 12 novembre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour le 30e dimanche du Temps Ordinaire

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour la Toussaint, 1er novembre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez pour le jour des défunts, 2 novembre

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22, 34-40

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »


Mettre Dieu à l’épreuve.
Ce pharisien ne manque pas de toupet ! Il va interroger Jésus, le Rabbi, non pas sur une question de mœurs ou de conduite, mais sur une question de religion.
Il lui demande le premier commandement, et Jésus lui récite le « Shéma Israël ». Cette prière qui est la base de toute la relation d’Israël avec son Dieu. Cette prière qui se trouvait écrite sur des milliers de parchemins à l’entrée des maisons, dans les mézouza. Cette prière, tirée du livre du Deutéronome, indique avant tout que tout juif est dans une relation d’alliance avec son Dieu unique.
Le pharisien demande au Rabbi s’il vit les commandements, et quelle est sa relation à Dieu. En effet, la Thora contient les livres de la loi et ceux-ci codifient et font exister cette relation fondamentale entre Dieu et son peuple.
Nous comprenons maintenant le surprenant de cette scène. Jésus n’est pas interrogé sur le catéchisme, mais sur sa relation à Dieu son Père. La réponse ne pouvait être autre. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… » et qui plus que lui peut l’aimer ?
Jésus pouvait s’arrêter à cette réponse, mais non, il continue. Il ouvre sa réponse et englobe le prochain au même titre que Dieu.
Le prochain n’est pas désigné, le prochain n’est pas un ami, ni un membre de la famille. Le prochain est cet inconnu sur le bord du chemin, qu’illustre parfaitement la parabole du bon samaritain. C’est cette personne-là qu’il faut aimer comme soi-même. Cette personne qui vient nous déplacer et perturber notre quotidien. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Il y a donc trois personnes qui doivent vivre d’une relation d’amour ; Dieu avant toute chose, le prochain et soi-même. Le dernier est souvent le plus mal loti. Par cette simple phrase, Jésus vient interroger nos relations fondamentales. Nous sommes aussi appelés à nous aimer et, j’en conviens, c’est souvent la relation la plus difficile à mettre en place.
Nous aimer dans ce que nous sommes. Nous aimer dans les relations que nous entretenons avec ceux que nous côtoyons et qui nous renvoient une image de nous-mêmes qui parfois nous dérange. Nous aimer dans notre relation à Dieu. Ce Dieu qui sans cesse nous bénit et qui nous accompagne, mais que bien souvent nous délaissons au profit de chimères.
De ces relations dépendent toute la loi et les prophètes.
Avec le Christ, ce pharisien nous interroge : Où en sommes-nous dans ces relations d’amour et de vie ?

Père Jorge JIMENEZ

EDITORIAL du dimanche 15 octobre 2023 – 28 e dimanche du Temps Ordinaire – année A

Retrouvez la feuille hebdomadaire du 14 au 22 octobre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22, 1-14

Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.” Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.

Il y a donc un dress code pour le mariage du fils du roi, mais qui le sait ? Que se passe-t-il ? Pourquoi les bien-pensants et les notables, tous ceux qui devraient se ruer à cette réception, déclinent-ils l’invitation ?

Le mariage d’un fils de roi est le lieu où il faut être, là où il faut se faire voir. Le roi aurait-il perdu de son importance, le roi serait-il devenu un paria ? Les excuses données sont sans doute valables, voire louables, mais tout de même, refuser une invitation à un banquet… Quel manque de savoir-vivre ! En particulier pour ceux qui ont assassiné les serviteurs-messagers. Pourquoi un tel accès de violence, il ne s’agit, somme toute, que d’une invitation à une noce…

Si les uns ne veulent se rendre disponibles, allons chercher les autres. Il faut que la fête soit belle, et le banquet est ouvert au plus grand nombre. Allez par les chemins, invitez largement à la noce. La salle du banquet est maintenant pleine. La fête peut avoir lieu, le mariage va être célébré et les convives seront rassasiés.

Il y a tout de même un détail qui gâche la fête : un des convives n’est pas en habit de noce. Un seul, alors pourquoi cette sentence ? Pour un seul, le roi pourrait faire une exception et laisser la fête se dérouler. Une expression me revient : quand le ver est dans le fruit, tout le fruit est pourri. Ne sommes-nous pas dans cette situation ? Il faut tout assainir, sinon il y a danger de contamination.

Essayons de relire cette parabole à la lumière de notre temps. Il serait facile de penser que les invités qui refusent de venir au banquet sont les croyants de la première alliance. Ceux qui ont reçu la révélation, mais qui se trouvent trop occupés pour accepter de se renouveler. Nous acceptons facilement d’être les invités de la dernière heure. D’être ceux qui participent au banquet de noces, mais alors pourquoi l’habit de fête n’est-il pas porté par tous ?

Il nous faut sans doute aller encore plus loin dans la qualification des personnages et ne pas catégoriser trop vite les serviteurs, les premiers et les derniers invités.

Le Seigneur invite et ne cesse d’appeler. La salle du banquet pourrait être nos églises qui ont plus de place pour accueillir que de personnes à accueillir. Le banquet est le repas eucharistique où le Fils de Dieu célèbre ses noces avec l’humanité, et cet invité pourrait être l’un de nous qui ne se réjouit pas de vivre ce moment et qui, par son attitude, est plus proche du ver que du fruit.

Père Jorge JIMENEZ

ÉDITORIAL du 8 octobre 2023 – 27 e dimanche du Temps Ordinaire – Année A

Retrouvez la feuille hebdomadaire du 7 au 15 octobre

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 21, 33-43

« Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !’ Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

Quand le maître de la vigne viendra, que croyez-vous que ces vignerons homicides vont faire ? Le laisser les chasser bien tranquillement ou lui appliquer le même sort qu’à son fils ?
Cet épilogue n’est pas prévu dans la proposition que Jésus fait aux grands prêtres et aux anciens, l’on comprend bien pourquoi. Mais aujourd’hui, cette finale pourrait être malheureusement d’actualité.
Notre temps a tué le Fils et tenté d’éliminer le Père. Nous nous retrouvons dans un siècle sans Maître, pour ne pas dire sans Dieu, pour reprendre l’expression « sans Dieu ni maître ».
Reprenons cette parabole. Le maître de la vigne prend soin de son bien, il le prépare afin qu’il puisse donner de bons et beaux fruits. Ce qui est étonnant, c’est qu’il s’en va.
Il confie son œuvre à d’autres personnes, à des vignerons, à des tâcherons qui ne sont là que pour recueillir les fruits du travail d’un autre. Ces vignerons pourraient être reconnaissants, mais non, ils dévoient leur mission. Ils veulent devenir maîtres de ce qui n’est pas à eux, et pour arriver à leur fin, leur félonie n’a pas de limite : ils sont prêts à tuer le fils du maître pour devenir les héritiers.
Le Père a bâti le pressoir pour le Fils, l’héritage est le produit de la vigne, l’héritage est le fruit du travail de tous les acteurs, le père et les vignerons. Leur Mission était de prendre soin et non de capter, mais quand les rôles ne sont pas respectés, nous en arrivons à l’extrême de l’homicide.
Les grands prêtres suggèrent le remplacement des misérables. Et ils ont raison. Il ne convient pas de laisser l’œuvre du Seigneur entre des mains qui ne sont pas dignes de confiance. Nous pensons tous que les premiers vignerons sont une image du peuple élu, du peuple qui a reçu la Torah et qui n’a pas su accueillir le Fils et a fini par le crucifier. Ces vignerons homicides pourraient tout aussi être certains chrétiens qui croient aujourd’hui être les légitimes propriétaires des biens de Dieu et qui oublient qu’ils ont la même mission que les tout premiers vignerons : prendre soin de la vigne et remettre au Père, en temps voulu, les fruits de justice, de paix et d’amour qu’il auront su recueillir.

        Père Jorge JIMENEZ

Messe de rentrée – 26ème dimanche du Temps Ordinaire – 1 er octobre 2023

Retrouvez la feuille hebdomadaire du 30 septembre au 8 octobre

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 21, 28-32

« S’étant repenti, il y alla« 

En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.” Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? »

Ce texte est criant de vérité. L’un qui dit oui et qui ne fait pas, l’autre qui refuse puis qui s’exécute. Le Christ est vraiment expert en humanité. Une humanité retors et difficile à comprendre. Pourquoi notre oui n’est pas un oui, et notre non un non ? Cette histoire vient percuter directement les auditeurs, les grands prêtres et les anciens. Ces personnes qui se disent, et parfois même se croient, justes. Spécialistes de la loi et de la tradition, ils savent quel est leur rôle et leur devoir. Mais quand Jésus leur dit que les publicains et les prostituées les précéderont dans le Royaume, toutes les valeurs communément admises sont renversées.
Comment se fait-il qu’ils aient la bonne réponse et qu’ils ne soient pas capables de se l’appliquer à eux-mêmes ?
Laissons là la petite histoire et regardons notre histoire et notre comportement.
Ce qui est mis en exergue par le Christ, c’est l’incohérence fondamentale qui nous menace. Nous savons. Nous sommes les fils du Père. Celui-là même qui nous dit d’aller travailler à la vigne, celui que nous appelons Père dans nos prières. Il nous demande d’œuvrer au Royaume. Et sincèrement nous le faisons.

Ou plutôt, nous faisons ce que nous avons toujours fait, et de la même manière. Notre engagement est sincère mais timide. Il est réel mais il ne doit pas être trop prenant. Nous avons bonne conscience de faire, d’obéir à la Parole, de ne rien refuser de ce qui nous est demandé, mais quand les publicains et les prostituées nous sont donnés en exemple, nous crions nous aussi au scandale. Le scandale est présent quand nous sommes incapables d’accueillir le Royaume parce que nous nous sommes fait un royaume à notre image, un royaume confortable où nos repères sont les seuls valables. Nous ne nous convertissons pas au Royaume, nous le distordons à notre convenance.
Si le Seigneur nous demande d’aller encore et toujours travailler à la vigne, c’est que nous devons nous laisser travailler par la vigne.
Nous laisser travailler par ceux que nous rencontrons, par ceux à qui nous proposons de devenir chrétien, par ceux qui viennent demander à l’Eglise un service et à qui nous proposons un parcours parfois parsemé d’obstacles.
Laissons la vigne nous façonner, le Royaume va se manifester.

Père Jorge JIMENEZ

Dimanche 24 septembre 2023 – 25° Dimanche Temps Ordinaire année A

Retrouvez la feuille hebdomadaire du 23 au 1 octobre 2023

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,1-16a.

« Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers ».

Le Seigneur est injuste ! La parabole des ouvriers de la dernière heure le montre bien. Il aurait dû payer plus ceux qui ont travaillé plus. La revendication salariale est justifiée. Demain nous ne viendrons pas travailler.

Et c’est la grève, le pays est paralysé, les cortèges se forment dans les rues. Il n’est pas besoin de décrire la suite, nous ne la connaissons que trop bien.

Mais la logique du Seigneur dans cette parabole, et il s’agit bien d’une parabole et non d’un récit, la logique n’est pas celle du rapport entre ouvrier et patronat mais du rapport qu’il y a entre Dieu et les membres de son peuple.

Qui mérite le Royaume ?

Celui qui découvre la foi et qui met toute son énergie à l’annonce de la bonne nouvelle ou celui qui œuvre au royaume depuis toujours ?

Il ne faut pas répondre à cette question, car ce serait faire une discrimination entre les disciples du Christ que nous sommes. Les occasions sont nombreuses de critiquer la manière d’être et de faire des uns et des autres.

Il y a les chrétiens de souche, ceux qui depuis leur plus tendre enfance ont grandi dans l’église, que ce soit par l’école, les mouvements et la messe hebdomadaire. La foi est leur langue maternelle. Ils sont l’Eglise et ils font l’Eglise. Parfois critiqués par ces nouveaux convertis qui viennent d’être embrasé par le feu de l’Esprit, membre de communauté ou ayant vécu une conversion fulgurante. Tout feu tout flamme ils regardent les vieux Chrétiens et s’étonnent de leur manière d’annoncer et de vivre leur foi. Ils en sont comme au temps de fiançailles, tout est beau, tout est neuf, et il faut que tous reconnaissent leur nouvel amour; en s’étonnant que les vieux mariés ne vivent pas comme eux.

Qui aura les avantages de Dieu ? les uns ou les autres.

Nous sommes d’accord les deux.

Cette parabole doit nous aider à regarder avec le regard de Dieu ceux qui nous entourent. Nous pouvons bien sur nous lamenter de voir nos églises désertées par ceux qui se pressent aux rassemblements types JMJ ou autre mais l’un ne pourrait exister sans l’autre Il faut de la fidélité pour qu’un jour le cœur d’un homme soit touché, et il faut un peu de folie, et d’excentricité, pour se rappeler combien Dieu vient bouleverser nos vies.

Alors soyons heureux Dieu nous aime et il béni notre chemin. C’est lui qui vient à notre rencontre.

Jorge JIMENEZ

Édito du dimanche 17 septembre 2023 – 24e dimanche du Temps Ordinaire A

Retrouvez la feuille paroissiale du 16 au 24 septembre 2023

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18, 21-35

« Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? » Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur.

Le pardon.
Je ne sais pas s’il y a quelque chose de plus difficile que le pardon.
La semaine dernière, Jésus nous enseignait quelle était la procédure pour inviter une personne à reconnaître ses torts. Aujourd’hui, avec Pierre, nous demandons combien de fois il faut pardonner. La question est légitime, et nous nous la sommes tous posée : face à une offense ou à une atteinte, combien de fois dois-je accepter de pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? Ce qui est déjà beaucoup. Non, nous dit Jésus, jusqu’à soixante-dix fois sept fois, ce qui est énorme.
Pour illustrer sa réponse, Jésus nous offre une parabole. Celle du débiteur qui ne sait pas remettre les dettes. La conclusion est terrible : si tu ne sais pas remettre les dettes, pourquoi espères-tu que l’on remette les tiennes ?
Nous sommes dans l’ordre marchand. Il s’agit de dettes d’argent. Nous savons bien que le Christ veut nous entraîner ailleurs. Les dettes d’argent passent, mais la dette de la vie, qui pourra nous la remettre ?
Nous avons tous cette dette vis-à-vis du Seigneur, dette de la rupture et de l’offense, du manque d’amour et de notre incapacité à être et à aimer correctement. Cette dette qui nous conduit aussi à refuser Dieu dans nos vies. Combien de fois entendons-nous dire « demander pardon à Dieu, mais pour quoi faire ? ». Cette demande de pardon est un acte d’humilité qui va entraîner une transformation de notre comportement. Si je prends l’habitude de me reconnaître pécheur. Si je prends le temps et le courage de désigner les lieux de mon péché, de mes offenses. Si j’accepte de regarder les lieux où l’amour est absent ou exclu de ma vie. Alors je pourrai à mon tour accueillir celui qui est mon débiteur.
Je pourrai accepter que l’autre ne soit pas tel que je le souhaiterais. Je pourrai ne pas exiger de mon frère qu’il fasse ce que je suis incapable de faire.
Pardonner soixante-dix fois sept fois, c’est aussi accueillir ce pardon infini de Dieu.
Nous le savons : il n’y a pas de limites à l’amour de Dieu. Essayons de ne pas en mettre en nous.

Père Jorge JIMENEZ

Dimanche 3 septembre 2023 – 22e dimanche du Temps ordinaire

Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire n°36

Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (16, 21-27)

Dimanche 20 août 2023 – 20e dimanche du Temps ordinaire

Retrouvez la feuille paroissiale hebdomadaire n°34

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (15, 21-28)

« Femme, grande est ta foi ! »
Diocèse de Lyon

Flux L’Evangile quotidien

  • Évangile : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8)

Le saint du jour