Ecoutez l’homélie du Père Jorge Jimenez
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7, 31-37
« Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses :
il fait entendre les sourds et parler les muets. »
Le 8 septembre est, pour le diocèse de Lyon, une fête importante. Il s’agit du Vœu des Échevins et de la bénédiction de la ville par l’Archevêque depuis le balcon de la basilique de Fourvière. Depuis 1643, à quelques exceptions près et en particulier ces dernières années, le prévôt des marchands de Lyon et ses conseillers, ce qui équivaut au maire et à ses adjoints, tiennent cet engagement de rendre hommage à la Vierge pour avoir débarrassé Lyon de l’épidémie de peste qui ravageait les villages environnants.
Effata, ouvre-toi !
Cet ordre de Jésus est perpétué dans un des rites de préparation au baptême : avant de devenir chrétien, il est demandé de s’ouvrir.
Le rite vient bénir les yeux, les oreilles et la bouche. Il nous faut pouvoir contempler les merveilles de Dieu, les entendre et les proclamer. Le chrétien est cet homme ou cette femme qui accepte d’être ouvert à la puissance de Dieu et à sa création.
“Ouvre-toi !” C’est une demande, ou plutôt un ordre, que donne le Seigneur.
Il est si facile de penser que tout dépend de nous, et que nous sommes seuls au monde, dotés de surpuissance. L’homme est capable de tout et il n’a besoin de rien, ni de Dieu ni de maîtres. Pourtant, face à une épreuve, l’homme fait assez rapidement l’expérience de sa finitude. Seul, il ne peut rien et il ne sait vers qui se tourner qui soit toujours à ses côtés et à son écoute.
Nous avons tous fait l’expérience de voir cet ami qui se disait fidèle prendre le large, parfois même des membres de nos familles.
Ouvre-toi à Dieu, lui seul suffit, comme le message trouvé dans le bréviaire de sainte Thérèse d’Avila l’indique : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit ».
Que l’on soit catéchumène ou chrétien engagé, il est important de ne jamais oublier quelle est la source de tout bien véritable et quel est le seul qui puisse nous soutenir et nous donner la force pour aller de l’avant dans nos luttes.
Les notables de Lyon avaient fait la promesse de rendre hommage à la Vierge, le Vœu des Échevins se perpétue malgré les échevins, si j’ose dire. La foi est plus grande que nos possibles car elle demande à Dieu de suppléer à nos impossibles.
Car : « Il fait bien toutes choses ».
Père Jorge JIMENEZ